[M. André Savard->1948],
Message, commentaire, personnel
On peut distinguer trois significations qui s'attachent d'ordinaire à la nation, un sens général, un sens juridique et un sens culturel :
1- la NATION au sens le plus GÉNÉRAL
La nation ou nationalité est un groupe humain qui en est arrivé à se reconnaître DISTINCT pour de multiples raisons, très variables, pas toutes nécessaires à la fois.
Par exemple :
une commune origine, selon la croyance acceptée et qui se perd dans le temps ;
une commune langue (le Québec) ;
des traditions communes, une même histoire (le Québec) ;
l'occupation d'un même territoire (le Québec) ;
un impératif géographique ;
un accident historique ;
un partage dynastique ou
un découpage impérialiste aux effets durables ;
etc ,
2- la NATION au sens ÉTATIQUE, juridique (le Canada-Anglais)
C'est-à-dire : l'ÉTAT-NATION ou l'ensemble d'individus de même origine ou de diverses origines, encadrés de gré ou de force dans un même système juridique, constitutionnel, système doté de la souveraineté politique ;
dans ce cas l'accent est mis sur l'ÉTAT, sur l'aspect politique ;
l'ÉTAT-NATION est un groupe de nations ou une seule nation (sens général), le tout soumis à l'action et aux lois d'un gouvernement souverain ;
3- et au sens culturel, la NATION au sens sociologique, CULTUREL surtout (le Québec) :
c'est un groupe distinct et DIFFÉRENT, qui semble s'être formé spontanément ; un milieu avant tout culturel qui imprègne, caractérise l'individu. On insiste sur l'unité (et la valeur) de la culture distincte et différente de la communauté ; on paraît moins s'intéresser à l'organisation politique ; souvent on admet la nécessité d'une économie nationale mais sans trop s'interroger sur ses rapports avec le politique.
4- La NATION au sens INTÉGRAL
Il y a des principes fondamentaux qui peuvent conduire à l'idée de NATION au sens INTÉGRAL :
Agir par soi-même collectivement, l'agir par soi collectif, est POSSIBLE dans tous les aspects (économique, politique, culturel) et peut s'étendre à tous les domaines (économique, politique, culturel)
- à l'intérieur comme à l'extérieur...
- En économique : gérer sa propre vie économique...
- En politique : commander sa propre vie, posséder son autonomie interne et son autonomie externe, jouir de la pleine autodéterminatoin politique, avoir l'auto-gouvernement (le « self-government ») complet.
- Au culturel : maîtriser sa propre vie culturelle...
Ne pas réduire à un seul aspect :
- à la possession de son économie (l'autonomie financière) ou
- à l'autodétermination politique ou
- à la maîtrise de sa culture.
« Possible » ne veut pas dire qu'agir par soi-même collectivement, que l'agir par soi collectif, se rencontre nécessairement, sans exception, chez chaque nation.
- Agir par soi-même collectivement, l'agir par soi collectif est NÉCESSAIRE dans tous les aspects (écon., pol., cult.) :
- directement :
La maîtrise de sa vie (économique, politique et culturelle) intérieure et extérieure est un bien en soi pour une nation.
(économique) La maîtrise de sa vie économique intérieure et extérieure (l'autonomie financière) est un bien en soi pour une nation, indépendamment des influences sur le politique et le culturel. Il est bon pour une nation d'avoir elle-même édifié sa vie économique totale (industries primaires, secondaires, commerce, finance, recherche et développement, etc.), de négocier et de s'insérer elle-même dans la vie économique mondiale.
(politique) La maîtrise de sa vie politique intérieure (autonomie interne) et extérieure (autonomie externe) est un bien en soi pour une nation, indépendamment des influences sur l'économique et le culturel. Il est bon pour une nation d'avoir ses organismes (ministères, département, armée, etc.), de poser elle-même les gestes exigés, (à l'intérieur) de planifier, organiser, etc., (vers l'extérieur) de protéger, défendre, soutenir, coopérer, négocier, etc.
(culturel) La maîtrise de sa vie culturelle est un bien en soi indépendamment des influences sur le politique et l'économique. Il est bon de dominer sa culture, d'assimiler les influences extérieures, de posséder et gérer ses propres organismes culturels, d'être un foyer vivant de culture.
- indirectement
À cause de l'interaction des facteurs (économique, politique, culturel)...
(économique) La pleine maîtrise de sa vie économique (l'autonomie financière) est, pour une nation, nécessaire à la vigueur et à la plénitude de sa vie politique et culturelle.
(politique) La pleine maîtrise de sa vie politique (autonomie interne et autonomie externe) est, pour une nation, nécessaire à la vigueur et à la plénitude de sa vie économique et culturelle.
(culturel) La pleine maîtrise de sa vie culturelle est, pour une nation, nécessaire à la vigueur et à la plénitude de sa vie économique et politique.
Conséquences dérivant de ces principes
La MAÎTRISE de l'agir collectif l'emporte en valeur sur la MANIÈRE d'agir : la liberté et les moyens d'agir sont bien plus importants que le style de l'agir (Life is more important than the way of life).
Le nationalisme se définit :
- c'est -- pour une communauté distincte qui se sait distincte, qui a conscience de sa nationalité, qui se reconnaît distinct --
- la recherche (si elle ne l'a pas),
- l'affirmation (si elle la possède)
- la défense (si elle la croit menacée)
- de la MAÎTRISE de sa vie économique, politique et culturelle.
- Recherche, affirmation et défense -- plus ou moins consciente ou plus ou moins complète.
- Ainsi défini, le nationalisme est un phénomène "constant", lié à la nature même de la vie ORGANISÉE de la communauté nationale. On retrace cette tendance dès les débuts de l'histoire.
- Tout nationalisme complet est SÉPARATISTE
- (séparatisme qui n'est pas l'isolationisme, qui n'a rien de commun avec l'isolationisme, qui est même tout le contraire de l'isolationaisme, puisqu'il permet d'être présent, soi-même, sans aucun autre pouvoir interposée, sans collectivité interposée, aux autres, aux autres sociétés, aux autres cultures, nations, pays, au monde).
- Le nationalisme n'est pas nécessairement du conservatisme politique ou social.
Le nationalisme est la volonté etc... d'être maître chez soi (en écon., au pol., au cult.). Le nationalisme peut donc être progressiste ou conservateur, de gauche ou de droite, etc... et peut évoluer...
De plus, cette tendance peut se manifester sous des aspects extrêmes et opposés. Ainsi, l'IMPÉRIALISME est la forme la plus courante du nationalisme excessif. Une autre forme, à l'opposé, serait de tenter de trop se replier sur soi, de s'imaginer pouvoir se passer des autres.
Étant donné les relations conflictuelles et la prépondérance de la plus grande force, cette tendance à devenir une nation indépendante qui maîtrise son agir par soi collectif est, plus souvent qu'autres choses, entravée dans son devenir ; les nations indépendantes constituant l'exception plutôt que la règle. De plus, l'indépendance et la souveraineté sont toujours limitées -- même la nation la plus forte doit tenir compte des autres nations.
Déjà, chacun de nous, avons été à même de constater que les relations de voisinage peuvent entraîner des phénomènes de dépendance économique, politique ou culturelle. Dans certains cas, cette relation de voisinage est si puissante que la nation qui la subit descend d'un échelon, au point où l'on ne peut plus parler d'infériorité de voisinage mais de subordination de voisinage. On parle alors se nation satellite.
Les nations qui n'ont pas la maîtrise de leur agir par soi collectif renvoient vers une gamme variée de situations possibles.
Pour simplifier, on peut distinguer deux autres situations types : la NATION annexée ; l'EX-NATION assimilée.
En fait, la nation indépendante, l'ex-nation assimilée et la nation annexée constituent les trois seules issues possibles au devenir des nations que l'on peut résumer par les trois choix suivants : vivre, mourir ou végéter. La nation annexée, c'est la nation qui ne jouit pas de l'indépendance politique même nominale.
La nation annexée :
c'est une communauté distincte (nation au sens sociologique) qui se sait distincte, qui a conscience de sa nationalité mais qui est forcée d'exister, (survivre), de vivre tant bien que mal, comme minorité permanente, sous un système politique souverain dominé
- par un autre peuple majoritaire
- ou par un groupe d'autres peuples formant la majorité constante.
C'est là le destin de la presque totalité des nations, dont la nation québécoise (le Québec).
Ainsi, lorsqu'une NATION parvient à obtenir un ÉTAT SOUVERAIN, en même temps, dans cet état, une foule de nationalités demeurent annexées. Ces communautés nationales continuent de survivre mais comme nations minoritaires dans un ensemble politique qu'elles ne contrôlent pas. La situation de nation annexée amène à envisager les rapports entre les nationalités à l'intérieur d'une union fédérale.
La thèse fédéraliste est aussi celle de l'optique impérialiste. On fait clairement la distinction entre la "nation" et l'État, organisation juridique de la société, "stérile comme l'ordre lui-même". Par là, en occultant les diverses réalités nationales (économique, politique, culturelle) présentes sur son territoire, l'État apparaît comme un "organisme neutre" dont les "cadres" économiques et politiques sont d'abord définis comme des instruments au service des personnes. Selon cette perspective, une nation minoritaire pourrait et devrait se contenter d'une sorte de fédéralisme culturel. Le nationalisme traditionnel québécois (la suffisante autonomie provinciale), en faisant de la langue l'essentiel des caractéristiques inhérentes à la nation québécoise, n'en pense pas autrement.
Mais puisque l'agir par soi collectif ne saurait, quand on envisage ou désire l'indépendance, se résumer à la culture, l'optique fédéraliste, impérialiste, a peur de l'idée nationale chez les autres tout en les accusant de diviniser l'État.
On frémit à la pensée de ce qui arriverait (en économique, au politique, au culturel) à un peuple canadien-français, québécois, constitué en État indépendant. Il constituerait même une menace pour l'exercice des libertés individuelles. Notre unique sauvegarde, sur le plan des circonstances, réside dans le fait que nous partageons le pays avec une majorité anglo-saxonne, canadienne-canadian.
Pour qui aspire à l'indépendance, il importe de comprendre que la question des libertés individuelles et celle des libertés collectives sont deux réalités séparées. (Il y a "agir par soi individuel", il y a "agir par soi collectif", par exemple, si vous devenez président (agir par soi individuel) de Ford c'est très bon pour votre cv (agir par soi individuel), mais cela ne fait de Ford (agir par soi collectif) une compagnie québécoise ; de même, si vous devenez (agir individuel) premier-ministre du Canada (agir collectif), ou ministre (agir individuel) au Parlement fédéral (agir collectif), cela ne fait pas du central, de la fonction publique fédéral un agir collectif québécois ;
il ne faut pas confondre agir par soi individuel et agir par soi collectif ;
et il ne faut pas confondre liberté individuelle et liberté collective).
L'indépendance d'une nation n'offre pas toujours la garantie, à l'exemple des sociétés autoritaires, que les libertés individuelles seront respectées. De même, une nation peut être minoritaire, ANNEXÉE et bénéficier de grandes libertés individuelles.
À ceux qui croient que l'accession à la souveraineté, l'indépendance du Québec, met automatiquement en péril les libertés individuelles, rappelons l'exemple du Canada ou des Etats-Unis, de la Norvège, du Danemark, de l'Islande, des Pays-Bas, etc.
De plus, puisque libertés individuelles et liberté collective sont deux réalités séparées, il ne faudrait pas croire qu'une nation annexée ayant la jouissance de ses libertés individuelles aurait du même coup la possibilité de maîtriser, si elle en a la volonté, ses libertés collectives.
Il n'y a pas deux types de nationalisme, au Québec et au Canada-Anglais... Il n'existe pas deux sortes de vrai nationalisme (maître chez soi) un "broad" et un "narrow nationalism". On en comprend pas ce que c'est que la nationalisme quand on ne comprend que son nationalisme... Tout nationalisme est inconsciemment hypocrite vis-à-vis du plus faible...
La représentation qui fait de la nation une totalité qui engage tous les aspects du social, ne peut souscrire à de telles distinctions, ni faire tenir la nation exclusivement dans le culturel.
On ne saurait non plus lier le sort des libertés individuelles à la question de l'accession à la souveraineté d'une nation.
La nation, c'est d'abord, comme la vie elle-même, l'exploration et l'expression d'un champ de possibles. C'est pourquoi la maîtrise de l'agir l'emporte sur la manière de l'agir. Life is more important than the way of life.
Par contre, dans l'optique indépendantiste, une chose est certaine : il ne peut y avoir de libertés collectives réelles à l'intérieur d'une union fédérale même si la nation annexée contrôle sa sphère culturelle.
Pour la nation minoritaire (le Québec) dans une UNION FÉDÉRALE :
Même si la nation minoritaire (le Québec) maîtrise absolument (dirigeait elle-même) toutes les institutions culturelles... il n'y a jamais une autonomie culturelle entière, complète de la part du peuple minoritaire, car la culture est intimement liée au politique d'abord et à l'économique ensuite.
L'optique fédéraliste conclut qu'une collectivité minoritaire peut accepter un partage des pouvoirs dans une union fédérale. Par contre, pour qui désire l'indépendance,
Il n'y a pas d'égalité possible, entre la NATIONALITÉ MAJORITAIRE (le Canada-Anglais) et la nationalité minoritaire (le Québec) dans une UNION FÉDÉRALE,
- pas d'égalité de droits (de permission),
- pas d'égalité de possibilités, (de moyens)
...
Une nationalité qui ne maîtrise majoritairement
_ qu'une province (ou des provinces)
_ est une nationalité ANNEXÉE.
On ne doit pas s'imaginer que la nation minoritaire (le Québec) sera libre quand le central sera moins fort ; elle sera un peu moins pas libre. Ne pas croire que si le central a peu de pouvoir, la nation minoritaire sera souveraine...
Encore une fois, l'optique fédéraliste considère les obligations, les pouvoirs, les revenus... de l'ÉTAT central comme des réalités "neutres" quant à la vie nationale, alors que l'économique, le politique et le culturel sont interdépendants, sont en interactions constantes. Il y a interaction constante de l'économique (de la richesse), du politique (du pouvoir, volonté politique, décision politique, énergie politique), et du culturel (le savoir...). Ce n'est pas neutre.
Même si la nation minoritaire (le Québec) est justement représentée (en minorité) et prend sa juste part (en minorité) de l'activité Centrale... elle n'en demeure pas moins une nation minoritaire annexée qui -- dans les domaines réservés au Central -- n'agit pas collectivement et majoritairement par elle-même.
On peut concéder que, du point de vue de l'épanouissement individuel, il est souvent préférable pour certaines nations arriérées d'être « bien » annexées à une nation plus dynamique puisque la valeur de la vie individuelle est liée à la valeur de la vie collective.
Ainsi, la question nationale n'est pas une voie à sens unique... La politique du « possible » -- monter vers l'indépendance, accepter lucidement l'annexion, se laisser glisser vers l'assimilation (de préférence totale) -- sont des options qui peuvent se justifier.
Lorsqu'une nation est annexée, ces trois options s'offrent à elle.
Premièrement, elle peut être engagée dans un processus d'assimilation qui, s'il ne rencontre pas d'obstacles, aura pour résultat de fondre dans une NATION déjà existante, de rendre SEMBLABLES aux individus de cette NATION des personnes d'une autre origine ou nationalité ou des personnes de plusieurs origines différentes.
On peut voir ici encore l'interaction des facteurs (économique, politique, culturel). C'est un processus graduel qui, selon les circonstances, peut se réaliser à plus ou moins long terme. Toutefois, les facteurs culturels, tels que la langue, sont secondaires. Ce qui importe dans ce processus, c'est la perte de l'agir par soi collectif. En effet, être annexé, agir comme individus dans les cadres d'une AUTRE nation amène, (à la longue), ... la destruction finale, totale de l'agir par soi collectif, en économique, en politique, au culturel. On se retrouve alors en présence d'une EX-NATION assimilée.
Cette assimilation est même une source de bienfait, autant pour la nation assimilée que pour celle qui assimile. Elle permet à la première d'échapper à la médiocrité économique, politique et culturelle de la nation provinciale. D'où la tentation, très explicable, dans tout milieu annexé, d'aspirer à l'assimilation, de proposer cette assimilation.
Quant à la seconde, cette assimilation élimine (définitivement) les crises d'appendice les revendications, etc. du nationalisme minoritaire. Même que le processus de fusion, en ce qu'il a permis, dans le passé, l'édification de grandes civilisations, apparaît comme l'un des principaux facteurs de progrès de l'humanité. Si chaque groupe ethnique avait respecté son voisin (selon la morale et le droit) l'humanité serait composée d'une mosaïque de clans, de tribus et de villages souverains et peu évolués.
Deuxièmement, des nations peuvent être annexées sans qu'il soit possible de les assimiler autrement qu'après plusieurs siècles. Tant que la conscience de communauté nationale, de groupe ethnique, distinct subsiste... il vaut mieux parler d'ANNEXION plus ou moins forte, d'ANNEXION totale ou partielle, mais non d'ASSIMILATION. Ces nations représentent des communautés nationales coincées condamnées au supplice de la survivance
La nation minoritaire n'ayant pas le contrôle de son agir par soi collectif est coincée, est astreinte à une vie diminuée et à la médiocrité provinciale. La nation majoritaire ne peut que souffrir des inconvénients et des conflits qu'une telle présence lui impose.
La NATION MAJORITAIRE, elle, qui n'a pu assimiler la nationalité minoritaire et qui a dû lui consentir des concessions (comme au moins un ÉTAT provincial ) est dérangée, importunée par cette annexe (cet appendice).
La nation minoritaire est désorganisée et subordonnée par la présence de la NATION MAJORITAIRE économiquement, politiquement et culturellement.
Enfin, reste la possibilité d'acquérir son indépendance. Mais, dans ce dernier cas, comme dans les deux autres, faut-il rappeler, (et même temps penser à certains idéalistes libéraux qui rêvent de fédération continentale ou universelle), qu'en ce qui concerne l'indépendance ou l'annexion -- le RAPPORT de FORCE, la FORCE, les CIRCONSTANCES font le droit ou l'absence de droit.
En somme, pour qui désire l'indépendance, le fédéralisme fait référence à une conception diminuée de la vie nationale et est l'expression d'un grave bouleversement, d'un grave dérangement dans l'évolution nationale d'un peuple, puisque la volonté d'agir par soi-même est un phénomène naturel qui s'enracine dans le plus profond de la vie d'une collectivité, tout en constituant un bien en soi.
Agir par soi... c'est un bien en soi. L'indépendance économique (l'autonomie financière) est un bien en soi. L'indépendance politique (l'autonomie interne et l'autonomie externe) est un bien en soi.
La collectivité... acquiert, en agissant par elle-même, des habitudes, de l'initiative et de l'expérience. Agir par soi, sans aucun autre pouvoir interposé, sans collectivité interposée, est une source de richesse d'être...
Vivre par soi pour une collectivité comporte tellement d'avantages que c'est de ce côté qu'il faut chercher le secret de cette force irrépressible que l'on retrouve à travers les âges chez les peuples.
On peut envisager les luttes ouvertes ou latentes qui opposent des nationalités à l'intérieur d'un même État comme des lutte pour la prépondérance en vue de s'assurer, comme majorité, la maîtrise de l'agir par soi collectif.
C'est au niveau de cette lutte pour la prépondérance que réside, dans une optique indépendantiste, l'essence même de la force qui anime le nationalisme. On distingue trois degrés de nationalisme.
1. Au niveau le plus primaire, on retrouve le nationalisme fait de sentiments irraisonnés qui s'apparentent le plus souvent à de la "xénophobie"
2. Au 2e degré, on retrouve des conflits qui sont liés à des éléments plus objectifs, par exemple, institutionnels, politiques ou culturels, points très précis qui peuvent se retracer et se détailler facilement.
3. Au 3e degré, le nationalisme concerne la lutte pour la prépondérance, la lutte pour être la majorité dans un État séparé, la lutte pour être indépendant, pour être vraiment maître chez soi. C'est évidemment l'aspect le plus important d'un conflit qui dresse, à l'intérieur d'un même État, une nation contre une autre nation. On se bat pour conserver la majorité ou pour devenir la majorité dans l'État.
Une nation indépendante ne peut être que celle qui maîtrise comme majorité un État souverain.
Pourquoi désirer, vouloir être une nation indépendante ? Parce que l'action et la réaction par soi ou la présence et l'autonomie (l'autonomie interne et l'autonomie externe) développent, enrichissent, épanouissent.
Pourquoi désirer, vouloir l'indépendance ? En somme, pour affronter ses problèmes internes et externes, les résoudre soi-même, et en tirer expérience, dynamisme, richesse d'être, liberté.
Il y aurait beaucoup à dire, mais une personne qui désire l'indépendance désire accomplir davantage, et, vivre pleinement sa vie, à l'intérieur et à l'extérieur, elle veut la liberté, et l'épanouissement qui vient de son exercice, tout simplement. L'indépendance, c'est une question d'épanouissement, cela répond pour nous à un besoin stable et profond d'épanouissement.
John Metcalfe
Metcalfejohn2000@yahoo.fr
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