Je paraphrase Pierre Allard (cyberpresse - journal le Droit) en écrivant ceci :
Pendant plus de 125 ans, les grands partis au pouvoir ont fait élire jusqu’à une soixantaine de députés fédéralistes (dont une large majorité de francophones) provenant du Québec. Cela n’a JAMAIS empêché le gouvernement fédéral de piétiner les droits des francophones et d’envahir les champs de compétence provinciaux alors que les minables "bénis oui-oui" fédéralistes du Québec pensaient à leur bien-être et à leur poche bien avant l’intérêt général de ceux qui les avaient élu(e)s.
En ce qui me concerne, je paie encore des impôts au fédéral et j’envoie la meilleure personne qui n’est pas inféodée à un parti fédéraliste pour représenter nos intérêts.
De Confédération, dont le préfixe provient du terme « cum » qui veut dire « avec », le Canada est devenu une Fédération dont la principale caractéristique est que l’axe du pouvoir s’est déplacé des provinces vers le gouvernement central (ce qui faisait l’affaire de la majorité des provinces anglophones, bien sûr !).
Puis, pour les francophones du Québec et hors Québec, ce fut la continuation d’un combat perpétuel pour la préservation des droits fondamentaux et le respect de la différence linguistique. C’est ainsi que les polis ti-chiens ont reconnu le principe de la protection de la langue française que la Supreme Court of Keneda s’est bien chargée de baliser en annulant systématiquement plusieurs pans de la Loi 101.
Pourquoi envoyer des députés du Bloc à Tawa ?
C'est ce que j'entends des adversaires (et même de sympathisants souverainistes) presque tous les jours durant la campagne électorale.
Parce que la présence des Québécois francophones au sein des partis fédéralistes n’a jamais réussi à empêcher le gouvernement central de piétiner nos droits.
Parce que la présence de Québécois francophones agissant à titre de ministres a servi d’excuses pour nous rentrer dans la gorge le rapatriement de l’abominable constitution de 1982, sans oublier le prétexte que 74/75 députés au sein du gouvernement libéral du temps provenaient du Québec.
Qu’importe pour les Anglais que le Québec par le biais de son Assemblée nationale ait clamé haut et fort son désaccord devant les changements fondamentaux qui nous ont fait perdre notre droit de veto sur certaines questions touchant la langue et autres particularités québécoises.
J’ajoute en paraphrasant toujours Pierre Allard que c’est sous le règne du francophone Sir Wilfrid Laurier que les Franco-Manitobains ont perdu leurs écoles françaises. Pierre-Elliot Trudeau et Jean Chrétien ont été les plus féroces adversaires des tentatives d’affirmation du Québec- tant devant les souverainistes QUE devant les fédéralistes.
Si Robert Bourassa et René Lévesque étaient encore de ce monde, ils pourraient nous faire un douloureux rappel à cet effet.
Et que dire de cette pathétique reconnaissance de la nation québécoise incluse dans la nation canadienne qui ne veut rien dire ?
Harper a beau s’en vanter, cela ne donne aucun pouvoirs ou droits particuliers au Québec !!
Bref, comment une vraie nation peut-elle accepter d’être reconnue en tant que telle AU SEIN D’UNE AUTRE NATION ? Une vraie nation n’a pas besoin d’une autre pour être reconnue. Cela va de soi… mais, pas pour le Québec fédéraliste !
Après l’échec de Meech, les souverainistes se sont présentés sur la scène fédérale pour exprimer leurs priorités - celles du Québec - et le Bloc continue ce travail nécessaire à notre survie. Et cela, sans compter que ceux-ci acquièrent une remarquable expertise dans les dossiers à caractère internationaux, ce qui servira bien le Québec le jour venu.
De plus, la présence des députés du Bloc est une écharde aux pieds du ROC à la Chambre des communes. Cela fait suer le ROC et les ti n'amis fédéralistes québécois qui tentent de faire passer les députés bloquistes pour des BS en attente de leur caisse de retraite.
Et alors ? Les députés des partis fédéralistes ne vivent-ils pas la même réalité ?
OUI, la présence d’un maximum de députés du Bloc provenant du Québec rappelle au pays obligé que NOUS sommes présents et que nous sommes encore vivants. Cela rappelle que nous existons en tant que collectivité différente avec nos droits et nos ambitions. Ne serait-ce que pour rappeler les ignominies que nous avons subies, cela vaut le coup d’y rester jusqu’à ce qu’un changement fondamental se produise…
Après avoir parlé du Qc pour rappeler notre réalité, il nous reste à AGIR EN VOTANT POUR LE BLOC QUÉBÉCOIS tant et aussi longtemps que cela sera nécessaire.
Serge Longval
Longueuil