Marc Boulianne - J'ai suivi avec attention la conférence de presse de François Legault pour la présentation du manifeste de sa grande Coalition pour l'avenir du Québec.
Il n'y a rien de nouveau dans le choix de ses priorités. Ce sont les mêmes que les autres partis politiques ont ciblées, sauf cette mesure électoraliste qui est d'augmenter, à juste titre, le salaire des enseignants.
À mon avis, ce qu'il y a de nouveau, c'est le ton et l'attitude de François Legault : il a claironné d'une voix forte que la souveraineté ne faisait plus partie de sa vie.
Aujourd'hui, il a fait un choix et c'est son droit. Mais il est déjà perdant dans les fondements même de son mouvement puisque son colistier, Charles Sirois, impose sa loi : la coalition, une fois transformée en parti politique, sera fédéraliste.
François Legault a confié au journaliste Patrice Roy qu'il était riche et on le sait intelligent, ce qui ne l'empêche pas d'être naïf. Le processus est enclenché et les tentacules libérales et fédéralistes sont longues et manipulatrices.
François Legault ne tardera pas à entrer dans le rang lui aussi, après avoir inutilement sacrifié ses convictions politiques de souverainiste.
Ce qui faisait la force de François Legault, avec qui j'ai eu l'occasion de travailler pendant plus de quatre ans à titre de député de Frontenac, c'était sa compétence, bien sûr, mais aussi cette conviction profonde qu'il nous transmettait de faire du Québec un pays libre et moderne, tout en nous demandant d'être patient car la lutte serait longue, disait-il. Tout comme nous le martelaient, d'ailleurs, les autres ministres y compris le premier ministre Lucien Bouchard.
Je ne pense pas qu'ils nous mentaient à l'époque, à moi et à d'autres qui n'étions pas des carriéristes, mais de toute façon nous les avons crus. Peut-être n'avons-nous pas été assez lucides.
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Marc Boulianne
Sherbrooke
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