Intelligence artificielle

On n’arrête pas le progrès!

Réflexion

Tribune libre

« On n’arrête pas le progrès! », répond-on dans le monde technologique en lien avec l’explosion intrusive de l’intelligence artificielle (IA) dans l’univers de l’éducation. À une époque où le développement du sens de l’effort s’éclipse pernicieusement devant les avancées de la technologie, l’IA se substitue implacablement à l’effort, notamment dans les travaux écrits des élèves et étudiants du secondaire à l’université où des professeurs constatent que les devoirs faits à la maison sont d’une qualité exceptionnelle alors que ceux réalisés en classe n’ont jamais été aussi truffés d’erreurs linguistiques élémentaires.

Et pendant ce temps-là, que donne-t-on comme réponse à l’apprenant qui demande ce que ça donne d’étudier comme un forcené si une machine donne toutes les réponses par ailleurs?   « Demander à l’IA, c’est facile, le faire soi-même, c’est difficile. Or, on ne s’améliore pas, on n’acquiert pas de vraies compétences, on ne grandit pas intellectuellement, on n’éprouve aucune fierté si on prend toujours la voie facile. Je n’ai pas de meilleure réponse », argue le philosophe Luc Ferry dans un article paru dans le Figaro.

Signe des temps, envoûté par les merveilles nées de l’IA, l’être humain est en train d’oublier que la création de l’IA est le fruit du cerveau humain si bien que les « machines’ » se substituent sans coup férir à l’effort génératif des capacités innombrables de l’intelligence humaine.

Dans ces circonstances, de l’école secondaire jusqu’à l’université, les productions écrites tenant lieu d’évaluations sommatives devraient être réalisées en classe à l’abri de toute forme d’interventions de l’IA.


Au concours belge d’admission dans les facultés de médecine, le taux de succès est passé de 18,9% l’an dernier à 47% cette année. Non, les questions n’étaient pas plus faciles qu’en 2024. L’examen se faisait... en ligne. Face à des situations aussi déplorables, voire anti-productives, force est de constater que le temps est venu de mettre sur pause le « progrès » généré par l’IA, et de redonner au cerveau humain toutes ses capacités d’analyse et de synthèse à défaut de quoi le cerveau humain empruntera le chemin de la facilité au détriment de l’effort inhérent au sain épanouissement de tout être humain.

Réflexion

« Une société conquérante s’est implantée à côté d’une autre, conquise, qu’elle a cherché, par tous les moyens, à détruire, en l’assimilant ; puis, devant son échec, elle a cherché à la subordonner à ses intérêts. Une subordination à laquelle elle a donné le visage du fédéralisme, ne pouvant ouvertement lui prêter celui de l’État unitaire, mais y rêvant toujours. » Bernard Frappier 


Henri Marineau, Québec



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1 commentaire

  • Henri Marineau Répondre

    13 octobre 2025

    Toutes mes excuses pour l'espacement des lignes, j'ai bien tenté de régler la situation sans succès...


    Henri Marineau