ESPAGNE

Référendum: le « oui » l'emporte à 90 % des voix, selon le gouvernement catalan

Au moins 844 personnes ont été blessées en marge du référendum

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Référendum catalan : l'Espagne a perdu la bataille médiatique

Le gouvernement séparatiste de Catalogne a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi que le « oui » à l’indépendance de cette région espagnole l’avait emporté à 90 % lors du référendum d’autodétermination interdit qu’il a tenté d’organiser.



Le président régional de Catalogne, Carles Puigdemont, a affirmé qu’il respectera sa promesse de déclarer l’indépendance unilatéralement si le «oui» l'emporte dans le référendum organisé dimanche. 



Il a ajouté que la Catalogne « avait remporté le droit de devenir un État indépendant ».



Le gouvernement catalan a déclaré que plus de 800 personnes avaient été blessées, dont certaines auraient subi des blessures graves, à la suite des interventions de la police nationale espagnole pour empêcher la tenue du référendum sur l’indépendance.



Malgré les nombreuses interventions de la police, la consultation s’est poursuivie tout au long de la journée de dimanche.



Dans une allocution télévisée depuis Barcelone après la fermeture des bureaux de vote, M. Puigdemont a affirmé que «l’État espagnol avait écrit une autre page honteuse dans son histoire avec le Catalogne». 



Il a déclaré qu’il en appelerait directement à l’Union européenne pour se pencher sur les violations alléguées des droits de la personne par le gouvernement espagnol, dimanche.

 


«Aujourd’hui, il n’y a pas eu de référendum d’autodétermination en Catalogne»






De son côté, le ministère de l’Intérieur de l’Espagne a rapporté que les forces policières qui ont fait usage de matraque et de balles de caoutchouc contre les électeurs comptaient 33 blessés.



Le premier ministre d’Espagne Mariano Rajoy a pris la parole pour la première fois en fin de journée. « Il n’y a pas eu de référendum d’autodétermination en Catalogne », a-t-il déclaré. Le même message livré par sa vice-première ministre en début de journée.



Il a répété que « l’Espagne est une démocratie mûre et tolérante », mais que le pays a « assisté à une stratégie contre la légalité ».



Le porte-parole catalan Jordi Turull n’a pas offert plus de détails sur l’état des victimes.



Le gouvernement régional de Catalogne blâme directement le premier ministre Mariano Rajoy et son ministre de l’Intérieur Juan Ignacio Zoido.



Jordi Turull soutient que la police nationale espagnole et la garde civile ont agi pour des motifs politiques, dimanche, « avec une intention claire de blesser des citoyens ».




Le ministre des Affaires internationales catalan, Raul Romeva, a annoncé que le gouvernement régional allait s’adresser au Parlement européen en accusant l’administration Rajoy d’avoir violé la charte des droits de l’homme.

 


«La Catalogne est espagnole !», scandent des manifestants à Madrid





La mairesse de Barcelone, Ada Colau, a elle aussi réclamé la démission du premier ministre Rajoy à la suite des actes de violence commis par la police nationale.


« Si nous vivons dans une démocratie, les actions de la police devraient cesser immédiatement afin que nous puissions ensuite avoir un dialogue, c’est ce qui devrait arriver », a commenté Mme Colau.

 


Bureaux de vote fermés



Armés de boucliers, les policiers sont entrés de force dans des bureaux de scrutin. Ils ont notamment fracassé des vitres.

 


Des affrontements sont survenus entre des électeurs et les forces de l’ordre, qui tentaient de disperser la foule. Des projectiles de caoutchouc ont notamment été tirés en direction des électeurs.


Photo: Raymond Roig Agence France-Presse



En plus des centaines de citoyens blessés, onze policiers auraient aussi subi des blessures.

 


Malgré les menaces du gouvernement espagnol, le gouvernement catalan tient cette consultation considérée comme illégale par Madrid.



Le premier ministre Mariano Rajoy juge que la force déployée par la police nationale en Catalogne était «équilibrée» malgré un nombre de blessés « regrettable ».



Son ministre des Affaires étrangères a qualifié les violences policières pour empêcher les citoyens catalans de voter de «malheureuses» et «déplaisantes», mais «proportionnées».



En entrevue à l’Associated Press, Alfonso Dastis a jeté l’entièreté du blâme sur le président catalan Carles Puigdemont et son gouvernement régional.



Alfonso Dastis soutient que «si les gens insistent pour défier la loi et faire quelque chose qui a été constamment déclaré illégal et inconstitutionnel, les forces de l’ordre doivent faire respecter la loi».



Il maintient qu’il n’y a «pas eu de violence excessive», mais une simple réaction des policiers face à des gens qui les empêchaient de faire leur travail.

 







Réactions internationales

 


Le premier ministre belge, Charles Michel, a appelé les politiciens au dialogue en Espagne après les interventions policières.

 


Charles Michel a condamné toute forme de violence, déclarant sur son compte Twitter qu’elle « ne peut jamais être la bonne réponse ».

 



Le président régional de Catalogne, Carles Puigdemont, a répondu au micromessage en remerciant M. Michel pour son « engagement contre la violence ».

 


La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a appelé l’Espagne à « changer de cap » en réaction aux violences perpétrées par les forces de l’ordre.

 


Elle a déclaré via Twitter se sentir de plus en plus inquiète en voyant les images en direct de la Catalogne.

 



« Peu importent nos opinions sur l’indépendance, nous devrions tous condamner ces gestes dont nous sommes témoins », a soutenu Mme Sturgeon.

 





Le FC Barcelone a annoncé que la partie de soccer prévue contre Las Palmas dans le cadre de la Coupe d’Espagne serait jouée à huis clos au stade de Camp Nou.

 


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