Le géant chinois des télécommunications Huawei mise sur d’ex-politiciens, dont plusieurs libéraux proches de la riche famille Desmarais, pour convaincre Ottawa d’ouvrir la porte à son réseau 5G.
Au cours des derniers mois, la multinationale s’est entourée d’ex-politiciens influents alors que pèsent toutes sortes d’accusations d’espionnage contre elle en Europe et aux États-Unis.
Banni chez nos voisins du Sud, Huawei fait pression sur le gouvernement Trudeau pour qu’il lui ouvre la porte à son réseau 5G pour battre ses concurrents Ericsson, Nokia et Samsung. La compagnie Bell a déjà signifié que Huawei serait son premier choix pour son réseau 5G, alors que Vidéotron a annoncé avoir choisi Samsung.
« Pour Huawei, c’est une façon d’avoir une sorte de légitimité ou au moins de réduire la réticence face à leur entreprise », estime Ari Van Assche, professeur titulaire au Département d’affaires internationales de HEC Montréal.
« Huawei a décidé d’avoir des personnes-clés à Ottawa et pas nécessairement à Toronto ou Montréal, dit-il. Cela indique que leur plus grande crainte est politique plutôt que technologique ou commerciale. »
« Dans des marchés importants comme les États-Unis ou l’Europe de l’Ouest, ils [dirigeants de Huawei] ont quelques vents de face. C’est normal qu’ils veuillent se positionner », analyse pour sa part Yan Cimon, professeur titulaire au Département de management de l’Université Laval.
Opération d’influence
Une vaste opération de charme destinée à influencer le gouvernement Trudeau semble en marche.
Réponse écrite et pas de réponse
Quant à Huawei, le géant chinois s’est limité à une réponse écrite. « Huawei est présent au Canada depuis plus de dix ans et emploie plus de 1200 personnes au pays. La compagnie emploie des gens ayant des expertises, qualifications et professions variées, provenant de divers secteurs d’activités », a indiqué sa représentante en chef au Québec, Sabrina Chartrand.
Joint par Le Journal, le Conseil d’affaires Canada-Chine n’a pas accordé d’entrevue parce que sa seule porte-parole a un horaire chargé et qu’elle « travaille à Shanghai cette année ».
♦ En plus des États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon refusent de confier le développement de leur réseau 5G à Huawei.
Parti libéral du Canada
SCOTT BRADLEY
Ex-candidat du PLC d’Ottawa-Centre
- Lien avec Huawei : v.-p. affaires corporatives de Huawei Canada (2011-2019)
SCOTT REID
Ex-conseiller du PM Paul Martin
- Lien avec Huawei : leur firme Feschuk.Reid a comme client Huawei
JOHN MCCALLUM
Ex-ambassadeur canadien en Chine
- Lien avec Huawei : a demandé l’abandon de l’extradition de Meng Wanzhou
SCOTT FESCHUK
Ex-rédacteur de discours du PM Paul Martin
- Lien avec Huawei : leur firme Feschuk. Reid a comme client Huawei
MORGAN ELLIOTT
Ex-conseiller des PM Paul Martin et Jean Chrétien
- Lien avec Huawei : v.-p. affaires gouvernementales
JEAN CHRÉTIEN
Ex-premier ministre du Canada
- Lien avec Huawei : a demandé l’abandon de l’extradition de Meng Wanzhou
- Lien avec famille Desmarais : père de France Chrétien Desmarais
Parti libéral du Québec
JEAN CHAREST
Ex-PM du Québec
- Lien avec Huawei : a été consultant pour Huawei avec McCarthy Tétrault
SABRINA CHARTRAND
Ex-candidate dans la circonscription de Groulx
- Lien avec Huawei : représentante en chef de Huawei au Québec
Parti conservateur
ALYKHAN VELSHI
Ex-directeur du PM Stephen Harper
- Lien avec Huawei : v.-p. affaires corporatives de Huawei Canada
Filière du Conseil d’affaires Canada-Chine
ANDRÉ DESMARAIS
Président honoraire
OLIVIER DESMARAIS
Président du conseil
MARTIN CAUCHON
Vice-président
- Ex-ministre de la Justice
MORGAN ELLIOT
Administrateur
- V.-p. de Huawei
STOCKWELL DAY
Vice-président
- Ex-président du Conseil du Trésor