Une grosse annonce du fédéral « in English only »

Le ministre de l’Immigration ne comprend pas le français

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La logique fédérale décomplexée : l’invasion migratoire, c’est pour angliciser le Québec


Même si le premier ministre Justin Trudeau avait trouvé « inacceptable » que le PDG d’Air Canada s’exprime en anglais seulement, son propre ministre de l’Immigration, Sean Fraser, a fait la même chose hier lors d’une annonce publique importante.


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À part un « excellent, merci » ou un « merci de me rejoindre ce matin », le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, n’a pas cru bon de prononcer une seule phrase en français dans sa déclaration de 15 minutes, hier.


Hier matin, le ministre de l’Immigration avait convoqué les médias pour une conférence de presse portant sur les 1,8 million de dossiers en attente. 






Engagement de 85 M$


D’entrée de jeu, il a admis que les délais d’attente sont « incroyablement frustrants » et a promis de moderniser le système avec 85 millions de dollars.


Or, l’annonce du ministre Sean Fraser s’est déroulée en anglais de A à Z.


Quand Le Journal lui a demandé si ce choix de faire l’annonce en anglais seulement était respectueux pour les Québécois et les francophones au pays, le ministre a baragouiné quelques phrases dans la langue de Molière.


« Je n’ai pas l’habileté pour comprendre les questions maintenant. Est-ce que c’est possible de les poser en anglais ? C’est difficile, et je m’excuse », a répondu au Journal le politicien de la Nouvelle-Écosse.


Après quelques phrases en français au Journal pour dire qu’il apprenait la langue et que les deux langues sont essentielles, il est revenu à l’anglais pour vanter le bilinguisme, ce qui a piqué le Commissariat aux langues officielles.


« A priori, les faits que vous rapportez semblent préoccupants. Je crois fermement que le bilinguisme est une compétence cruciale pour tout leader, particulièrement pour ceux des institutions assujetties à la Loi sur les langues officielles », a souligné le commissaire Raymond Théberge au Journal.


Au cabinet du ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, on a décoché une flèche au gouvernement Trudeau. « Les plus hauts dirigeants de l’État canadien doivent pouvoir s’exprimer en français, qui est l’une des deux langues officielles du Canada. Au Québec, la langue d’intégration des personnes immigrantes doit être le français », a-t-on dit.


– Avec la collaboration de Guillaume St-Pierre et Olivier Bourque


 




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