Résistance à la culture d’annulation woke

Une revue de presse synthétique et positions de Vigile

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Les dérives de notre temps

Offensive officielle contre le wokisme


Les ministres de l’Éducation respectifs de la France et du Québec, Jean-Michel Blanquer et Jean-François Roberge, ont signé une lettre ouverte le 21 octobre 2021 pour dénoncer les « assassins de la mémoire ».  Ils affirment vouloir transformer le programme d’enseignement en un « rempart primordial contre l’ignorance et l’obscurantisme ».


Les mots sont pertinents, mais traduisent-ils une authentique volonté d’agir ? 


Voici ce que disent quelques chroniqueurs dans ces extraits :


Mathieu Bock-Côté (« Une importante alliance contre la cancel culture », Le Journal de Montréal, 23 octobre 2021) :



  • Cette alliance franco-québécoise s’ancre dans l’histoire.  Car nous ne sommes pas seulement des cousins.  Nous sommes des frères, séparés par l’Atlantique, mais rassemblés par une langue et un destin communs, comme l’a déjà dit le général de Gaulle.



  • Devant la révolution woke, [...] nous sommes dans le même camp, alors que le Canada et les États-Unis sont dans l’autre.


Joseph Facal (« Non, le wokisme n’est pas une mode passagère », Le Journal de Montréal, 23 octobre 2021) :



  • Le wokisme n’est pas une fièvre de courte durée, mais le résultat d’un travail intellectuel de sape commencé depuis longtemps.



  • Évidemment, il ne s’agit pas de nier le racisme, mais de voir que derrière des mots vertueux comme « diversité », « équité » et « inclusion » se cache souvent un projet de déconstruction radicale de nos sociétés.


Normand Lester (« Les woke s’attaquent maintenant à la science », Le Journal de Montréal, 23 octobre 2021) :



  • Les chercheurs perdent du financement s’ils ne peuvent pas justifier comment leurs programmes de recherches combattront explicitement le racisme ou le sexisme, une exigence de plus en plus appliquée par les organismes subventionnaires aux États-Unis.



  • Les capacités intellectuelles dépendent fortement du patrimoine génétique, selon [le physicien Stephen] Hsu.  L’école et la culture familiale ne pèsent pas beaucoup face au poids décisif de la génétique, qui compte pour près des deux tiers dans nos différences intellectuelles.



  • Le wokisme rejette toute implication d’effets génétiques sur le comportement humain.  L’idéologie woke soutient, au contraire, que la génétique ne joue aucun rôle dans la société et que toutes les inégalités sont fonction de l’environnement et de la culture.


Denise Bombardier (« Wokisme : une lutte commune France-Québec », Le Journal de Montréal, 23 octobre 2021) :



  • À l’école primaire de ma jeunesse, tous les vendredis, nous étions réunis dans la grande salle où nous déclarions notre attachement au drapeau fleurdelisé.  « À mon drapeau, je jure d’être fidèle », lancions-nous à voix forte, car cette cérémonie nous impressionnait tous.


Point de vue de Vigile sur le wokisme


Face à un mouvement idéologique qui a largement contaminé les domaines d’activité de la société, on se réjouit certes de cet éveil officiel.  Néanmoins tardif.  Serait-il une simple opération de com préélectoraliste ?  Est-ce que les détenteurs du pouvoir politique sauront adopter les mesures draconiennes devenues impératives pour sortir de l’abîme de la décadence occidentale ?  Surtout lorsque la dérive nihiliste qu’est le wokisme ne vise rien de moins qu’à détruire la filiation culturelle ou spirituelle des peuples, et même la filiation biologique.


Il ne nous apparaît pas opportun de chiffrer le rapport entre les dimensions biologique et psychique de l’être humain.  L’essentiel consiste à reconnaître le sain rapport mutuel entre ces deux pôles.  La tentative de congédier l’un des pôles ne peut qu’aboutir à la mutilation criminelle durable ou même permanente tant des collectivités que des individus.       


Le retour à la tradition évoquée par Denise Bombardier constituerait déjà un symbole de ralliement collectif éloquent.


Le remplacement du cours ECR


Le ministre Roberge lance la première salve en abolissant le cours Éthique et culture religieuse, dont les miasmes multiculturalistes ou multiconfessionnalistes ont été dénoncés depuis longtemps.  Le nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise sera-t-il fondé sur un patriotisme de bon aloi, ou sera-t-il récupéré comme le cours ECR ?  Un cours ECR bis postmoderne ?


Le gouvernement caquiste avait aussi créé un comité pour rétablir la liberté d’expression dans les universités.  Le gouvernement saura-t-il y parvenir en adoptant des mesures efficaces comme la coupure de subventions ou l’exigence d’expulser les étudiants fanatiques qui s’opposent à la liberté d’expression par la violence ?


Extraits de chroniques :


Denise Bombardier (« Nouveau cours : un défi colossal pour nos profs », Le Journal de Montréal, 26 octobre 2021) :



  • Donc, exit ce cours où les enseignants étaient incapables d’aborder l’histoire des religions autrement qu’à travers un filtre de relativisme et la caricature.  Tout était égal à tout.  Une secte et l’Église catholique se confondaient et les fondamentalistes juifs ou islamistes étaient la référence pour représenter tous les juifs et les musulmans.  Bref, les stéréotypes de tous genres menaient pédagogiquement à des culs-de-sac.


Philippe Lorange (« Vivement la fin d’ECR ! », Le Journal de Montréal, 23 octobre 2021) :



  • Malheureusement, les 13 années d’activité d’ECR auront eu des conséquences néfastes sur la conscience nationale de la génération Z, dont les membres sont aujourd’hui nombreux à croire que leurs ancêtres ont volé les terres des Amérindiens et que leur peuple serait fondamentalement raciste.

  • Contrairement à ce qu’en pensent les fonctionnaires, [l’]éducation de l’intelligence se fait beaucoup moins par une panoplie de cours sur la citoyenneté ou la culture numérique que par la transmission de la grande culture.  Entendons par là les grands classiques de la littérature, de la philosophie, de l’histoire.


Étienne-Alexandre Beauregard (« Culture et citoyenneté québécoise : dehors ECR ! », billet du 25 octobre 2021 sur son blogue) :



  • Même si ECR disait enseigner la « tolérance », son grand paradoxe aura été d’encourager l’intolérance absolue envers la diversité d’opinions en interdisant toute critique des religions et des accommodements, au mépris des débats importants qui ont lieu dans la société québécoise sur ces enjeux.  Il va sans dire qu’un tel dogmatisme a attisé les flammes de la polarisation qui afflige aujourd’hui le Québec, alors qu’une génération entière a été amenée à penser que le discours nationaliste est forcément suspect, voire inacceptable.  En discréditant ainsi la diversité d’opinions, ECR a certainement nui à la démocratie québécoise.


Mathieu Bock-Côté (« Transmettre la culture québécoise va de soi », Le Journal de Montréal, 27 octobre 2021) :



  • Les repères élémentaires permettant aux jeunes générations de s’inscrire sous le signe de la continuité historique sont disqualifiés. Et cette désorientation en vient à fragiliser l’existence même des peuples, qui croient même devoir s’effacer au nom de ce que certains appellent « l’ouverture à l’autre » et qui relève plus souvent qu’autrement du reniement de soi.

  • François-Xavier Garneau, Lionel Groulx, Maurice Séguin, Guy Frégault, Michel Brunet, Fernand Dumont, Réjean Ducharme, Michel Tremblay, Gilles Vigneault, Félix Leclerc, Claude Léveillée, Claude Gauthier, Gaston Miron, Denys Arcand, Pauline Julien, Marie de l’Incarnation, Madeleine de Verchères, Marguerite Bourgeoys devraient appartenir à notre conscience collective. Qu’un cours nous reconnecte à notre identité profonde ne devrait pas faire scandale.


Mathieu Bock-Côté (« Il faut enseigner l'art du débat », Le Journal de Montréal, 27 octobre 2021) :



  • L’esprit critique se cultive au contact de la culture générale. Elle est essentielle, même vitale. C’est elle qui permet à chacun d’aller au-delà de son opinion immédiate.


Annonce du nouveau cours (24 octobre 2021) :








Point de vue de Vigile sur le nouveau cours


À première vue, les thèmes du cours CCQ paraissent valables.  Mais ce dernier ne serait-il pas qu’un écran de fumée ?  À l’instar du projet de loi pour restaurer le français qui s’avère un enfumage pour céder le bâtiment Royal Victoria, d’une valeur de 700 millions de dollars avec des subventions 500 millions à l’Université McGill et octroyer 100 millions au collège Dawson pour angliciser davantage la métropole ?


Et si le cours ECR a été facilement récupéré par l’ultragauche au sein de l’appareil du ministère de l’Éducation et du corps enseignant, on peut prévoir que le cours CCQ connaîtra le même sort.


Dans un pays sain et indépendant, la transmission de la culture québécoise irait assurément de soi.  Dans notre situation adverse, une vaste bataille sociétale aura donc certainement lieu sur le contenu du nouveau cours.  La gauche dure, qui pourra compter sur la complaisance ou l’inconscience de la gauche molle, voudra maintenir et accentuer sa domination sur la formation des jeunes esprits. 


Les parents sont forcément sur la ligne de front.  Ils doivent être appuyés par tous les îlots conjugués de résistance civilisationnelle.  Afin de faire advenir un mouvement général des forces conservatrices pour casser définitivement la durable emprise ultragauchiste.


Il est grand temps d’honorer rituellement le fleurdelisé dans les écoles.  Afin de conforter la fierté et d’assurer la cohésion du peuple québécois contre les forces de dissolution.







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