Et si le problème était celui d'un débat à sens unique? Le Québec quitte ou reste dans le Canada, ainsi sommes-nous sensé présenter la donne. Mais, l'on pourrait poser le problème dans l'autre sens, et envisager que le Québec avale le Canada. Ce n'est pas impensable.
Imaginons le BQ devenu canadien (BQC), que le BQC participe aux scrutins en Alberta. Imaginons de brillants esprits, Duceppe, Landry, défendant les couleurs de leur fierté à Yellowknife ou à Charlottetown, etc. Imaginons Harper, emmené à parler de la Nation québécoise aux éleveurs de l'ouest. Son discours et son idéologie déshumanisés à la «Georges Bush» monteraient d'un demi ton.
Déjà, sans avoir d'adversaire en dehors du Québec, il aura en moins de 4 ans réussi à effacer le Canada de la Carte politique des Amériques, ne subsiste plus que l'Amérique. Déjà, au Québec il nous a fait oublié St-Laurent, Pearson, Trudeau, et même Chrétien, ces figures emblématiques de la Nation canadienne.
Le Canada guerrier, non humaniste, collé aux USA, n'est plus vrai comme nation. Il est à la croisée des chemins. Et dans ce contexte, le Québec n'aura jamais été plus proche du sommet de l'opportunité de refaire un pays, un grand pays fédéré autour des valeurs chères au Québec. La fin justifie les moyens.
Le Canada à la croisée des chemins, le Québec au Sommet opportun
Trop grand le Québec dans le Canada, et le Canada dans le Québec?
Tribune libre
François Munyabagisha79 articles
Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,
depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.
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1 commentaire
Serge Charbonneau Répondre
9 février 2010Monsieur Munyabagisha soulève un problème intéressant.
Celui que nous sommes pris dans ce pays, le Canada, qui ne correspond pas du tout, au niveau international, à ce que nous sommes comme peuple.
Je souligne "international" parce que cet élément depuis la prise de pouvoir des réformistes conservateurs a considérablement changé.
Au niveau "national", il est démontré depuis longtemps que le Canada est un pays différent du nôtre. Nous n'avons qu'à le visiter pour le constater.
Comme le souligne Monsieur Munyabagisha, «Le Canada guerrier, non humaniste, collé aux USA», altère notre image à l'étranger. Ses actions internationales donnent une fausse image de ce que nous sommes. Nous sommes un peuple pacifiste, humaniste et nous n'endossons pas la politique des ÉU.
En bref, le Canada nous fait honte. Il nous a fait honte à Copenhague, il nous a fait honte à l'OEA par ses accusations virulentes contre le Venezuela (copie de la politique US). Il nous fait honte par son occupation militaire de l'Afghanistan. Il nous fait honte au niveau démocratique (fermeture du parlement), il nous fait honte sur bien des points.
C'est dans ce contexte qu'aux dernières élections je favorisais le sabordage du Bloc au profit du NPD. J'aurais souhaité que le Bloc prenne position en faveur du NPD pour contrer cette montée réformiste. Plusieurs ont perçu cette prise de position comme une trahison de mes aspirations "séparatistes". Mon goût du Pays Québec n'en était pourtant pas hypothéqué, c'était tout simplement mon dégoût de voir ce pays dans lequel nous sommes pris, prendre des allures aussi contraires à ce que nous sommes. Ce qui me faisait dire moi aussi: «La fin justifie les moyens. »
L'idée d'un Bloc coast to coast, m'apparaît plus extravagante que son sabordage et son appui au NPD. Le Bloc aurait difficilement des appuis dans l'Ouest, tandis que le NPD a déjà fait ses preuves. Bien sûr, le NPD est un parti fédéraliste et ce n'est pas le NPD qui va faire notre indépendance. Cependant, le NPD aurait probablement permis que le pays dans lequel nous sommes pris, ait une image internationale nous faisant moins honte.
Je partage l'opinion de Monsieur Munyabagisha. Nous ne prônons pas exactement les mêmes moyens, mais nous avons exactement les mêmes fins.
Ce pays, le Canada, nous fait honte et nous devons tenter de corriger la situation. Par l'indépendance si possible ou par notre appui à ceux qui veulent le changer.
Serge Charbonneau
Québec