Commission Charboneau, enfin!

Collusion, ou corruption?

Au Québec nous payons trop cher les sorciers

Tribune libre

«La montagne accouche d'une souris»! Signe l'éditorialiste de Vigile, Richard LE HIR. Une bien maigre souris, dois-je dire, au museau trop plat pour mordre et aux grosses oreilles pour faire rire. Une bonne tablette, 1700 pages de lecture à frais virés. Oui, suivront des commentaires taxés à frais virés au citoyen québecois. Car, rien ne se fait gratuitement, quelqu'un quelque part doit payer pour.

Mais ce n'est rien comparé à 44 millions de la Commission! Soit la rémunération de 120 élus pendant 4 ans. Je ne ferai par le parallèle bien sûr, bien que ça me tente. 44 millions, sans compter les pertes d'opportunités, le coût de la distraction nationale, etc. Et quoi donc en retour ? Les visages d'anciens des partis politiques arborent de grands sourires. Tant mieux pour eux.

Hélas cela n'est pas bien reçu par le monde autour de moi. Déjà je sens la grogne d'une population qui rougit de s'être fait avoir une fois de plus, de diverses façons. «La Commission a manqué de mordant», clame tout haut un internaute révolté. Erreur, lui dirais-je. La Commission a répondu à la demande. Quelle demande ? Oui, nous nous sommes faits roulés dans la farine, déjà dès le départ. En effet, quels résultats a-t-on aujourd'hui qu'on n'aurait pas eu autrement, à vil coût?

«Aucun lien direct n'a été établi», entre collusions d'affaires et collations de partis politiques! On le savait, les contrats sont gérés par des fonctionnaires. Ce sont eux qui détiennent les informations et manipulent les instruments décisionnaires en cette matière, les appels, analyses et octroies d'offres. On le savait, le politicien n'exercera sur eux aucune influence décisive. Comment sommes-nous arrivés à ignorer cette réalité ? Hélas, des médias aveugles, corrompus par la dramaturgie, ont poussé l'opinion dans l'autre direction. Et voilà où nous en sommes. Déçus et distraits, cloués tout proche de la case départ. Y a-t-il collusion ?

La commission nous le confirme. En affaires, la concurrence chasse la collusion, la corruption la ramène au galop. Le problème de la collusion est donc un des plus faux. Osons plutôt cibler la corruption. Où se joue la corruption? Dans les circuits d'attribution des contrats. Tout le monde le sait. Oui, moi même je le sais. Je l'ai su comment ? Il y a moins de 5 ans, le toit d'une école dans ma région était dû pour être rénové. Le contrat de réfection fut donné à un entreprise qui chargeait 2 fois plus cher que son plus proche concurrent. Lorsque ce dernier a vendu la mèche aux gens des médias, il s'en est suivi une révision des termes contractuels. L'exemple nous éclaire mieux que la commission et n'a rien coûté un sous au contribuable. Quelqu'un qui est payé pour servir la société a fait sa job et capitalisé cette révélation.

Comment alors lutter contre les fléaux de collusion et de corruption? Je crois qu'il faut retravailler l'intégrité des fonctionnaires, et l'objectivité des médias. Un point, un trait.



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François Munyabagisha79 articles

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Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,

depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.





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1 commentaire

  • Chrystian Lauzon Répondre

    27 novembre 2015

    M. Munyabagisha,
    Vous écrivez « Je crois qu’il faut retravailler l’intégrité des fonctionnaires, et l’objectivité des médias. Un point, un trait. »
    D’accord, mais comment? Nous sommes emmurés par les fédéralistes libéraux mafieux aussi bien fonctionnaires que médiacrassiques. Cette confirmation nous a coûté 44,8 M$ dont rigolent les Charest-Couillard et Compagnies commanditaires et prédateurs associés. Pire, les 3 appareils protecteurs de l’intégrité de l’État sont :
    1- Le Directeur des poursuites criminelles et pénales;
    2- La Sureté du Québec;
    3- La Commission Charbonneau (ratée, morte dans l'oeuf)
    Or, les effectifs des policiers enquêteurs ont été réduits récemment, comme par hasard, de même que les enquêtes policières en cours bloquées par le gouvernement Couillard. Vous devinez pourquoi?... Ben, voyons!
    Écoutez l’émission Point de bascule du 25 novembre 2015 sur RadioInfoCité (le lien se trouve ici, en haut de la page d’accueil de Vigile). De l’info là-dessus comme vous n’en aurez jamais ailleurs, avec MM Pomerleau et Le Hir.
    Donnez-nous ensuite vos recommandations concrètes. Pas évident… l’impeachment* peut-être, via une pétition demandée par un.e député.e à l’Assemblée nationale? Les seules exigences de base : la volonté et le courage politiques. Vous avez un nom?
    Je me demande si un tribunal international n’existerait pas pour ce genre de cause? C’est le thème du dernier livre de Christophe Oberlin Le chemin de la Cour - les dirigeants israéliens devant la Cour pénale internationale, Éditions Éric Bonnier, 2014. http://www.erickbonnier-editions.com/essais/le-chemin-de-la-cour/ :
    Voici un extrait du résumé du livre : « Le 25 juillet 2014, au nom du ministre de la Justice de Palestine, Salim Al-Saqqa, et du procureur de Gaza, Ismaïl Jaber, un avocat lyonnais, maître Gilles Devers dépose une plainte contre Israël auprès de la Cour Pénale Internationale.
    Débute alors une vaste polémique juridique, alors que les bombes pleuvent toujours sur Gaza.
    À partir de l'entrée en fonction de la Cour Pénale Internationale en 2002, Christophe Oberlin retrace les offensives sanglantes sur la bande de Gaza dont il est, depuis 2001, un témoin privilégié. Il montre comment la Cour Pénale Internationale est demeurée, jusqu'à présent, une instance de riches pour juger les pauvres. Il dénonce ceux qui, y compris au niveau de l'Autorité Palestinienne, ont saboté les saisines de la Cour contre les dirigeants israéliens. Il démontre que ce sont bien les forces combattantes palestiniennes qui demandent l'application du droit international, comme celle du droit interne palestinien. »
    Citoyens, levons-nous, passons à l'action! Le peuple souverain c’est Nous! Demandons des mesures d’aide extérieures, internationales, pas que locales. Appel aux États souverains, indépendants. Remontons jusqu’à la Reine d’Angleterre et le parlement britannique : ses sujets sont nus, détroussés.
    *http://vigile.quebec/La-procedure-d-impeachment-dans