OTTAWA | Les attaques ont fusé de toutes parts contre Justin Trudeau jeudi après la révélation que les libéraux n’utilisaient pas un, mais bien deux avions de campagne.
« À la base, il n’y a aucune raison d’avoir deux avions. On peut comprendre qu’en campagne électorale, il y a un besoin de se déplacer. Mais deux avions, c’est injustifiable, c’est inacceptable et c’est inutile », s’est étonné le porte-parole de Greenpeace Canada, Patrick Bonin.
Ce dernier réagissait à la révélation faite par le chef conservateur Andrew Scheer, mercredi lors du Face-à-Face à TVA, voulant que les libéraux aient loué un avion-cargo pour déplacer leur matériel de campagne.
À l’instar de M. Scheer, M. Trudeau se déplace également avec son équipe et les médias dans un premier avion nolisé qui consomme 3200 litres d’essence par heure.
Le Parti libéral est le seul à se déplacer avec deux appareils durant la campagne.
Costumes et canots
« M. Trudeau, vous avez deux avions [de campagne], un pour vous et un pour vos costumes et vos canots. Vous êtes un hypocrite », avait lancé M. Scheer, mercredi.
La révélation a créé une onde de choc sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes se sont fait un plaisir de rappeler à M. Trudeau qu’en matière d’environnement, les bottines doivent suivre les babines.
« L’hypocrisie est choquante. C’est comme amener ta famille en vacances et que le chauffeur prenne une voiture complètement différente juste pour les bagages », a soutenu sur Twitter Duncan Dee, un ancien haut dirigeant d’Air Canada et attaché politique libéral.
Crédits carbone
Tout comme lors du débat, M. Trudeau a rétorqué que contrairement aux conservateurs, son parti allait acheter des « crédits carbone » pour compenser l’ensemble des émissions produites par son transport en avion ou en autobus.
Ce montant servira à financer des projets verts dans le but de réduire les émissions mondiales du montant équivalent à celui produit par la campagne. Le parti n’a pas pu dire le montant total de crédits qu’ils estimaient devoir acheter.
« C’est une autre distraction ridicule de la part des conservateurs pour tenter de faire oublier leur inaction sur le plan environnemental », a ajouté Pierre-Olivier Herbert, un porte-parole de la campagne libérale.
Un avis partagé par Patrick Bonin.