Le pont Ambassador en Ontario a rouvert à la circulation, dimanche soir.
L’Agence des services frontaliers du Canada a indiqué sur Twitter que les opérations frontalières normales ont repris au pont Ambassador, en fin de soirée. Les voyages non essentiels demeurent déconseillés, selon l’Agence.
Plus tôt dimanche, la police de Windsor avait repris le contrôle de la situation près du pont Ambassador, l’un des principaux liens frontaliers du Canada avec les États-Unis, selon le maire de la ville.
Drew Dilkens avait publié un communiqué indiquant que le pont sera rouvert à la circulation dès qu’il sera sécuritaire de le faire.
Les policiers ont délogé dimanche matin les manifestants qui bloquaient encore les accès au pont.
La cheffe de police de Windsor, Pamela Mizuno, a indiqué en fin d’après-midi que de 25 à 30 personnes avaient été arrêtées. Elle a ajouté que cinq véhicules avaient été saisis la veille et sept autres avaient été remorqués.
Mme Mizuno a déclaré que le but était d’ouvrir les voies à la circulation, mais les agents doivent tenter de le faire de manière « sûre et durable ».
Elle a dit que les autorités continuaient de peaufiner leur plan opérationnel, mais l’objectif était de rétablir la circulation et de rouvrir le pont.
La cheffe de police a rappelé que les gens qui tenteraient d’interrompre la circulation près du pont pourraient faire face à des accusations de droit criminel.
L’opération policière a commencé tôt. Les policiers ont profité dimanche matin du départ de nombreux manifestants pour reprendre leur avance. Ils ne laissaient personne derrière eux.
Comme la veille, un lourd cordon de policiers a de nouveau avancé de plusieurs mètres sur le chemin Huron Church, près de l’entrée du pont. Ils étaient suivis par deux véhicules blindés de la GRC et d’un certain nombre de véhicules. Cette fois, l’opération a mieux réussi que la veille.
Les forces de l’ordre ont avisé les gens rassemblés à une station-service non loin du pont qu’ils pourraient se voir remettre une contravention pour intrusion s’ils ne partaient pas.
Un drone a rapidement survolé les lieux. Des klaxons pouvaient être entendus à distance.
Les policiers ont amorcé en après-midi une drôle de danse avec les manifestants. Ils progressaient de quelques mètres avant de reculer.
Certains manifestants encore présents ont crié des insultes aux policiers, scandant « honte à vous ! » ou « liberté ! » ; d’autres klaxonnaient ou brandissaient le drapeau canadien. Un participant hurlait dans son mégaphone : « c’est une manifestation pacifique ».
De nouvelles arrestations, certaines de façon brutales, ont été réalisées au cours de l’après-midi.
Portant l’unifolié sur ses épaules, Karen Parrinello, une résidente de Windsor, vient participer aux manifestations depuis jeudi soir. Elle compte rester sur place encore longtemps.
« Je reviendrai aussi longtemps qu’il le faudra. Je ne peux pas toujours rester ici, mais je reviendrai chaque jour pendant quelques heures jusqu’à ce que la vaccination ne soit plus obligatoire et au retour de nos libertés. »
Les manifestants, qui réclament la fin des restrictions visant à combattre la COVID-19, bloquaient les accès au pont Ambassador depuis plusieurs jours, ce qui a entraîné de nombreuses perturbations.
La Cour supérieure de l’Ontario avait accordé une injonction qui ordonnait aux manifestants de libérer les voies, à compter de 19 h, vendredi.
Le blocus du pont nuit au commerce transfrontalier d’une valeur de centaines de millions de dollars. Le président des États-Unis, Joe Biden, et la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, ont exhorté les autorités canadiennes à rouvrir le poste et à endiguer l’hémorragie économique qui menace maintenant le gagne-pain d’un grand nombre de personnes des deux côtés de la frontière.
Autres postes frontaliers
Au Manitoba, le blocage d’un passage frontalier dans le sud de la province s’est intensifié, selon la police.
La GRC a estimé la semaine dernière qu’il y avait 50 semi-remorques, véhicules agricoles et véhicules de tourisme qui avaient bloqué l’accès à la frontière, à l’exception des véhicules d’urgence et des camions de bétail.
Dimanche, il y aurait environ 75 véhicules, bien que le nombre fluctue au fur et à mesure que les manifestants arrivent et partent.
La police affirme que les quatre voies de l’autoroute 75 au nord de la frontière restent bloquées. Seuls les véhicules d’urgence, y compris les véhicules de police, ainsi que certains transports agricoles continuent d’avoir accès aux voies.
En Alberta, trois excavatrices qui, selon la GRC, se dirigeaient vers le blocus de camions qui a fermé le passage frontalier américain à Coutts ont été interceptées par la police.
La police a remis depuis samedi des dizaines de contraventions aux véhicules impliqués dans la manifestation, dont la plupart ont été délivrées en vertu de la loi sur la sécurité routière.
Les services frontaliers ont été suspendus toute la fin de semaine à Coutts.
En Colombie-Britannique, quatre personnes ont été arrêtées pour méfait lors d’une manifestation contre les mesures sanitaires près du passage frontalier de l’autoroute du Pacifique à Surrey.
L’autoroute reste bloquée par la police, mais la GRC affirme que certains des véhicules et des manifestants de la nuit dernière ont maintenant quitté la zone.
Bien que la GRC affirme dans un communiqué que le « poste frontalier reste fermé », l’Agence des services frontaliers du Canada a confirmé qu’il est toujours ouvert, mais suggère aux voyageurs d’utiliser un point d’accès différent si possible.