Le président des Etats-Unis aurait informé le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de son intention de déplacer l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem. Les Palestiniens l'ont mis en garde des «dangereuses conséquences» de cet acte.
«Le président [de l'Autorité palestinienne] Mahmoud Abbas a reçu un coup de téléphone du président américain Donald Trump dans lequel il a informé le président [Abbas] de son intention de déplacer l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem», a déclaré le porte-parole de Mahmoud Abbas, Nabil Abu Rdainah, cité par Reuters, le 5 décembre. Il n'a toutefois pas précisé quand le transfert aurait lieu.
«Le président Abbas a mis en garde des dangereuses conséquences que cette décision aurait pour le processus de paix ainsi que la paix, la sécurité et la stabilité de la région et du monde», a poursuivi le porte-parole.
Selon l'AFP, le roi de Jordanie a lui aussi été informé de l'intention de Donald Trump, alors que la Maison blanche a confirmé que le dirigeant américain s'était entretenu avec le Premier ministre d'Israël, Benjamin Netanyahou.
Un dossier brûlant
Les responsables palestiniens ne sont pas les seuls à s'inquiéter du transfert de l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. Israël considère Jérusalem comme une ville sainte qui doit être la capitale de son Etat alors que la ville est également revendiquée par le peuple palestinien qui veut en faire la capitale de son Etat.
La quasi-totalité de la communauté internationale, qui n'a jamais reconnu Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, ni l'annexion de sa partie orientale en 1967, s'oppose à la réflexion des Etats-Unis.
En particulier, 57 pays musulmans de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont qualifié le 3 décembre le transfert de l'ambassade d'«attaque flagrante contre les nations arabes et musulmanes», et annoncé qu'ils tiendraient un sommet si la décision était actée.
«Ligne rouge» et préoccupations internationales
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait averti qu'une reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël serait une «ligne rouge», menaçant de couper les liens diplomatiques de la Turquie avec l'Etat hébreu.
Plus mesuré, le président français Emmanuel Macron avait fait part à son homologue américain Donald Trump de sa «préoccupation sur la possibilité que les Etats-Unis reconnaissent unilatéralement Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël».
Sigmar Gabriel, ministre des Affaires étrangères allemand avait pour sa part déclaré à l'agence AP : «Reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël ne calme pas un conflit, cela le ravive davantage.»
Durant sa campagne, Donald Trump avait promis de faire déménager l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, se conformant ainsi à une loi du Congrès adoptée en 1995 mais dont l'application est bloquée tous les six mois depuis 20 ans par les présidents américains qui se sont succédé.