Un caillou carré dans le soulier

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Bientôt deux partis « souverainistes » à Ottawa...

Le Bloc rapetisse. Il est devenu un si petit Bloc qu’il rentre dans la chaussure de son grand frère le PQ. Un caillou aux coins carrés, dans le soulier de Jean-François Lisée, qui commence à menacer de le faire boiter.


Au début des problèmes du Bloc, on se disait que cela ne nuirait pas vraiment au PQ. Ces partis ont beau être des frères, ce sont quand même des partis différents.


Le Bloc a beau avoir ses problèmes, ça ne devient pas forcément ceux du PQ. On se disait aussi que l’élection à Québec n’est que le 1er octobre et que le Bloc aurait le temps de régler ses problèmes d’ici là.


Sauf que les semaines passent et plutôt que de se résorber, la situation au Bloc se complexifie et tourne en un ridicule gênant. Tellement que c’est tout le mouvement souverainiste qui finit par avoir l’air égaré.


Le problème, c’est qu’à la fin de l’été, le Parti québécois se présentera à l’électorat. Et pour un électorat qui ne suit pas la politique comme un sport quotidien, le Bloc et le PQ, c’est la même famille... et là ça va mal en torpinouche !


Nouveau parti !


Voir le mouvement souverainiste se tourner lui-même en bourrique, alors que vous avez à vous montrer sous votre plus beau jour n’est pas un scénario heureux pour le chef péquiste. Certains péquistes commencent à s’en inquiéter. Cela dit, ils n’ont aucun contrôle sur Martine Ouellet.


Hier, les sept démissionnaires du Bloc ont fondé un nouveau parti. Au cours des mois à venir, ce nouveau parti aura un nom et un chef. Il entrera en concurrence directe avec le Bloc. Ils se partageront le vote du Bloc en deux. En parallèle, les membres restants du Bloc québécois voteront dans un référendum pour maintenir ou congédier leur chef Martine Ouellet.


Deux problèmes. Le premier, c’est que dans tous les scénarios, la probabilité, c’est que les souverainistes élus à Ottawa vont être plus une source de gêne que d’appui.


Que feront les péquistes ?


Le deuxième, c’est que tout ça va finir par soulever des questions délicates auxquelles les péquistes devront répondre. Par exemple, Jean-François Lisée est-il toujours membre du Bloc québécois ? Si oui, comment votera-t-il au référendum ?


Pour ou contre Martine Ouellet ? Un chef péquiste ne peut quand même pas s’abstenir dans un référendum ! La même question se posera pour tous les autres députés du PQ.


Et puis avec l’arrivée d’un deuxième parti souverainiste à Ottawa, que feront les députés péquistes ? Membres des deux ? Divisés, certains péquistes avec Martine et d’autres dans le nouveau parti des démissionnaires ? Ou peut-être encore une directive de ne plus toucher à ces partis devenus loufoques ? Ce serait quand même spécial que le parti souverainiste à Québec boycotte les partis souverainistes d’Ottawa.


Jean-François Lisée aurait assez d’autres problèmes. Le Parti québécois cherche par tous les moyens à rebondir et éviter un résultat électoral désastreux. Lorsque Martine Ouellet est partie pour Ottawa, ils furent quelques-uns au PQ à y voir une délivrance. Erreur de calcul ?