Au nom du Québec

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Le Bloc défend-il le Québec ou les syndicats ?


Le Parlement canadien s’apprête à ratifier l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), la nouvelle entente de libre-échange qui remplacera l’ALENA. Libéraux fédéraux et caquistes pressent pour qu’elle soit adoptée, alors que le Bloc exige des modifications pour protéger l’industrie laitière et les alumineries québécoises.


La légitimité


À croire certains commentateurs, le Bloc devrait se plier aux volontés du premier ministre Legault, sous prétexte que celui-ci aurait plus la légitimité de parler au nom des Québécois. Pourtant, les bloquistes ont reçu un appui d’électeurs au scrutin fédéral comparable à celui des caquistes au provincial. Le raccourci de la légitimité abrite surtout une conception étriquée du fédéralisme teintée d’idéologie néolibérale.


Rappelant le pacte de l’automobile plus profitable à l’Ontario, l’ACEUM protégera la production canadienne d’acier principalement réalisée dans cette province. Le Québec sera plus pénalisé, car le gouvernement fédéral n’a pas eu le même souci pour la production de l’aluminium. Il laissera les Mexicains s’approvisionner en Chine à meilleur prix pour produire des pièces automobiles à refourguer à l’industrie américaine. 


Le nationalisme branlant


Je m’explique mal la mollesse du gouvernement Legault face à Ottawa, relativement à l’ACEUM, lui qui veut créer de la richesse et des emplois payants au Québec. 


En baissant la garde sur l’industrie de l’aluminium, il ouvre toute grande la porte à la délocalisation des alumineries vers le Mexique ou à des pressions effroyables des multinationales sur les conditions de travail des salariés des alumineries québécoises. La fermeture de l’usine GM de Sainte-Thérèse et le conflit Alcoa de Bécancour devraient pourtant le rendre plus prudent.


Le collègue Mario Dumont assimilait les objections du Bloc à un positionnement syndical, sous prétexte que les joueurs de l’industrie se sont ralliés. Il oublie que ces derniers n’ont pas de patrie et que l’argent n’a pas d’odeur. Alors, tant mieux s’il est un parti dans l’enceinte parlementaire qui a souci du sort des travailleurs de cette industrie !




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