Alors que les Gazaouis tentent de reprendre leur vie normale au lendemain de la trêve conclue entre le Hamas et Israël, 18 camions contenant de la nourriture pour 150 000 personnes sont entrés dans la bande de Gaza par la frontière égyptienne.
Selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), c'est la première fois depuis le début du blocus de Gaza en 2007 qu'un convoi utilise le point de passage de Rafah.
Un deuxième convoi est attendu à Gaza dans les prochains jours.
Bien que le gouvernement israélien autorise des convois humanitaires à pénétrer dans la bande de Gaza malgré le blocus, « il est très important que nous ayons accès à la bande de Gaza par différentes routes, y compris le point de passage de Rafah afin d'assurer un flux constant d'aide alimentaire pour la population, très touchée par les récentes violences », affirme le PAM.
Depuis le début des violences en juillet dernier, le PAM a fourni des rations alimentaires quotidiennes à environ 350 000 personnes à Gaza et des bons alimentaires à plus de 120 000 personnes.
La guerre de 50 jours entre Israël et le Hamas a tué plus de 2140 Palestiniens et 70 Israéliens, en plus de faire plus de 11 000 blessés, a entraîné près d'un demi-million de déplacés et détruit des dizaines de milliers de maisons.
Mercredi, les commerçants sont revenus dans leurs magasins, les pêcheurs sont retournés sur leurs bateaux et les rues sont bondées de véhicules ramenant des réfugiés chez eux. Les ouvriers sont quant à eux débordés, s'affairant à réparer les lignes électriques, les aqueducs et les édifices endommagés lors des combats.
L'accord conclu mardi sous l'égide de l'Égypte prévoit notamment l'ouverture des passages entre Israël et la bande de Gaza et un allègement du blocus qui étouffe depuis 2006 les 1,8 million d'habitants de l'enclave palestinienne.
Mardi soir, des dirigeants du Hamas affirmaient aux Gazaouis réunis pour célébrer la trêve qu'ils auraient bientôt un port et un aéroport.
« Il n'y aura pas de port, pas d'aéroport, et aucun matériel pouvant servir à la production de roquettes ou pour creuser des tunnels n'entrera » dans la bande de Gaza, a toutefois indiqué à la radio publique le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Tzahi Hanegbi.
Israéliens et Palestiniens devraient entamer d'ici un mois des négociations sur les sujets les plus sensibles, comme la construction d'un port à Gaza et la libération de prisonniers.
Les deux camps crient victoire
Après avoir tué 64 soldats israéliens, le Hamas soutient avoir défait « la légende de l'armée israélienne qui se dit invincible » et obtenu l'allègement du blocus, principale revendication des Palestiniens.
De son côté, le gouvernement israélien soutient que le Hamas a « reçu les coups les plus durs depuis sa création » et « subi une défaite militaire et politique », et que l'organisation « n'a rien obtenu de qu'elle exigeait », selon Liran Dan, un porte-parole du premier ministre Benyamin Nétanyahou.
Mais les Israéliens ne partagent pas tous l'analyse de leur gouvernement. Le quotidien Maariv titre « Match nul », et le Yediot Aharonot estime que l'opération militaire était « trop peu et trop tard ». « Au lieu d'ouvrir la voie à une suppression de la menace venant de Gaza, nous posons les bases du prochain conflit, au Liban ou à Gaza », peut-on lire dans Yediot Aharonot.
Au sein même du Conseil des ministres, certains ont manifesté leur désaccord, alors que Nétanyahou a accepté la trêve sans la soumettre au vote du gouvernement. « Le sentiment général est que le terrorisme paye », a affirmé à la radio publique le ministre du Tourisme et membre du parti nationaliste Israël Beitenou, Uzi Landau. « Israël a donné l'impression que nous voulions le calme à n'importe quel prix, ce qui a diminué notre pouvoir de dissuasion », a-t-il ajouté.
Le ministre du Logement, Uri Ariel, membre du parti d'extrême droite Foyer Juif, a toutefois estimé que la coalition gouvernementale n'est pas menacée à court terme.
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