Contribution au débat sur l'indépendance

Un programme socialiste pour un Québec en voie d'émancipation

On peut déjà y songer

Tribune libre

Et si la collusion, encadrée par des Lois nouvelles, devenait légale à la suite de la Commission Charbonneau ? Un peu à la manière dont Karl Péladeau et le maire Labeaume de la Ville de Québec ont drapé leur collusion du voile d’une Loi passée à la sauvette par un parlement dominé par les Libéraux avec l’objectif de construire un amphithéâtre dont il est difficile de savoir s’il sera public ou privé tellement le projet est trafiqué à l’aulne du choix de ces deux seuls acteurs-entrepreneurs.
En fait, c’est toute la société marchande où tout se vend et s’achète qu’il faut questionner : trafic de personnes pour la prostitution, taxe carbone autorisant à polluer, tirer son épingle du jeu sur le « marché » du travail, élections vendues clé en main, …
Cette société mise sous tutelle par les instances politiques de la démocratie libérale est de plus en plus critiquée autant à gauche qu’à droite. Pas pour les mêmes raisons me direz-vous. Et je suis d’accord que le remède serait pire que la maladie si la droite était autorisée à un gouvernement de longue durée par les classes dominantes. Le XX ième siècle a été fertile pour ce genre d’expériences.
Est-ce qu’une recherche d’un renouvellement des stratégies politiques du socialisme ne serait pas à évaluer sérieusement ? Que le pouvoir change de main radicalement, selon le vieux rêve de la Commune, pour donner un peu de souffle aux salariés ? Les producteurs de richesse ne sont-ils pas aptes à s’investir dans un projet de société qui, au moyen d’une assemblée souveraine annuelle, délibérerait et trancherait sur les différentes conséquences d’un plan de l’État pour leur milieu de travail ? Usines, ministères, écoles, hôpitaux, … Ces nouveaux décideurs teinteraient des couleurs de leurs décisions un socialisme où seraient valorisées les choix populaires et les valeurs qu’ils portent.
Un pouvoir nouveaux, quoi !
Les défenseurs du socialisme, dont les communistes, ont été mis sur la défensive, expulsés du pouvoir dans bien des pays. Ce qu’on appelait le camp socialiste s’est réduit comme peau de chagrin. Ses expériences ont été remises en cause. Est-ce que cela devrait discréditer les recherches entreprises pour restaurer un programme politique innovateur qui offrirait à nouveau aux salariés une façon de gouverner où l’apprentissage d’une gestion collective se démarquerait du libéralisme politique et économique dominant ? Les institutions politiques nouvelles seraient sous contrôle populaire de différentes manières.
Saviez-vous que le Mouvement Desjardins, fleuron du mouvement coopératif québécois, a déjà fait faillite ? Est-ce que cela a assouvi l’appétit pour un contrôle populaire d’une telle institution démocratique ? Absolument pas ! Quelques années après cette déconfiture, le mouvement coopératif a repris de la vigueur et il a ni plus ni moins qu’été refondé. Que le socialisme ait été repoussé dans un rôle d’opposition discrédite-t-il la recherche sur une façon nouvelle de se représenter le pouvoir ouvrier ? Non plus !
À mesure que s’expose aux yeux de tous la faillite de la société marchande mondialisée dans le recherche de solution aux maux de l’humanité et de la planète, n’est-il pas temps de relancer la réflexion approfondie sur les propositions nouvelles à soumettre aux salariés et plus particulièrement aux ouvriers ? Les embûches majeures à notre émancipation sont toujours là : privilèges de la richesse produite accaparée par le 1 %, hégémonie anti-démocratique par les seules classes dominantes, productivité en baisse, préparatifs incessant à la guerre, paupérisation, …
Les classes dominantes ne peuvent réclamer toujours une productivité plus élevée tout en maintenant des rapports d’autorité que les salariés n’ont pas choisis démocratiquement. L’extension de la démocratie aux milieux de travail favoriserait la prise de contrôle populaire des forces productives pour assurer leur progrès constants liés à l’exercice du pouvoir par les salariés eux-mêmes.
Autrement dit : « Pourquoi la recherche d’une alternative socialiste ne mobiliserait-elle pas à nouveau la communauté québécoise progressiste et les institutions du Québec voués au progrès politique ? Qu’est-ce que le socialisme évoque pour vous ? »
Les communistes du Québec ont déjà creusé le sujet. À vous d’en prendre connaissance comme une contribution aux multiples débats sur les enjeux de société et sur ce vieux rêve de l’humanité de contrôler un destin défavorable par un projet révolutionnaire. Cela pourrait bien constituer un apprentissage politique sans commune mesure avec toutes ces tentatives d’ébranler le pouvoir libéral au Québec de façon soutenable : une révolution pacifique sous l’impulsion des multiples engagements dans la rue ou dans les urnes. Mais toujours fondés sur le respect avec lequel les travailleurs veulent bien participer à une accélération de l’histoire du Québec.


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2 commentaires

  • Michel Répondre

    10 février 2013

    Merci Guy Roy pour votre analyse. Vous et d'autres membres du Parti communiste du Québec apportez un point de vue qui sort des sentiers battus. Pas assez anticapitaliste, antinéolibéral à mon goût, mais enfin, vous vous démarquez de la racaille néolibérale qui siège à Québec. Vous vous identifiez clairement comme indépendantistes et comme socialistes. Hors votre parti, seul le PI est indépendantiste. N'en déplaise à Me Pierre Cloutier, un indépendantiste pour qui j'ai beaucoup d'admiration, votre parti vaut mieux que tout ce qui s'est présenté aux dernières élections au Québec. Option nationale, n'est ni indépendantiste, ni socialiste, mais souverainiste et centriste. De plus, dans l'état actuel des choses, je m'inquiète de tout parti qui n'a pas franchement contre lui la dictature médiatique et qui n'est pas jugé assez subversif par le régime pour être infiltré.
    Je trouve dommage que vous vous « encarcanniez » dans QS qui, bien que plus à gauche qu'ON, n'est lui non plus, ni indépendantiste, ni socialiste. Je vois QS et ON en leurs débuts comme le PQ du début des années « 70 ». Ils tiennent en laisse les indépendantistes et progressistes. Je me réjouis du fait que vous vous démarquiez de QS et parliez en votre nom.
    En ce règne du néolibéralisme, le nombre de membres dans un parti n'a aucune importance. Ce sont à 90 % les zombies qui vont voter aux pseudoélections. Les partis qui se rapprochent du pouvoir ne peuvent être qu'à la solde de la bourgeoisie capitaliste. Que vous soyez 101 membres dans votre parti ou 10 100 dans ON ne change rien. Les deux partis ne sont pas entendus de ceux qui étaient des citoyens parce que la dictature médiatique vous occulte tous les deux.
    Sans laisser influencer votre discours par les plus et les moins de l'électoralisme, plus que jamais, vous devez défendre avec force vos idées indépendantistes et socialistes. Si vous jouez le jeu de l'électoralisme, oui, comme le PQ vous prendrez le « pouvoir », mais comme le PQ vous ne changerez rien, comme le PQ vous serez au service du capital.
    Enfin, je tiens à dire que pour ne pas se laisser corrompre, on peut faire des concessions dans son programme politique à plus à gauche que soi, mais jamais à plus à droite...
    Michel Rolland

  • Archives de Vigile Répondre

    10 février 2013

    Le capitalisme c'est la peste, mais le communisme c'est le choléra. Le capitalisme c'est le malheur de l'humanité, le communisme c'est l'humanité dans le malheur. Le capitalisme, c'est la bombe atomique. Le communisme c'est le Goulag.
    Faites vos jeux. Rien ne va plus.
    Vous n'auriez pas quelque chose de plus original à nous proposer?
    Combien êtes-vous dans votre gang, à part les agents du SCRS infiltrés?
    Pierre Cloutier