Une conversation au restaurant

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Les stratèges libéraux ont peur de Gaétan Barrette

J’étais dans un restaurant bondé. Je mangeais seul. C’est bizarre, mais c’est comme ça.


Attablés, dos à moi, il y avait deux stratèges libéraux connus dans le milieu. Appelons-les Robert et Marc.


Ils ne m’ont pas reconnu. J’entendais tout. J’ai sorti mon calepin.



Robert : Le plan de match est clair. On dira que rien n’est parfait, mais que Philippe et son équipe sont solides, qu’ils ont fait le boulot, que Legault et sa gang d’amateurs, on ne peut pas leur faire confiance.


Marc : Tu ne peux pas seulement faire campagne sur le bilan. Il faut que tu proposes de quoi aussi.


Robert : On a l’argent pour promettre le Klondike. Mais comme on ne pourra pas faire peur au monde avec le référendum, faudra faire peur autrement, en disant que la CAQ, c’est des juniors, des apprentis sorciers, etc.


Marc : Et le PQ ?


Robert : Dur à dire. Normalement, il n’est plus dans la game. Mais la game normale, ça n’existe plus. Le PQ remue encore, il n’est pas mort. Toutes les élections deviennent des boîtes à surprises.


Marc : Je vais te dire ce qui m’inquiète...


Robert : Je le sais, l’usure. Comment faire du neuf avec du vieux...


Marc : Pas juste ça. Dans une campagne, tu peux bien vouloir imposer tes thèmes, ton discours, mais ça ne marche pas comme ça. T’es toujours pogné pour gérer les...


Robert : Tu crains qu’on focalise beaucoup sur Gaétan Barrette.


Marc : Ben, mets-toi à la place des partis d’opposition. C’est le ministre le plus connu, le plus important et le plus impopulaire du gouvernement. Y a pas plus belle cible.


Robert : Ouais, continuellement en chicane avec tout le monde dans le réseau. Maintenant, il plante les infirmières, nettement plus populaires que nous.


Marc : Il est juste pas capable de montrer un minimum d’empathie, de sensibilité, de dire qu’il comprend les difficultés. Non, il faut toujours qu’il ait raison. Et toujours en dénigrant les autres.


Robert : Sauf qu’on est pognés avec...


Marc : C’est justement mon point. Le gars est un problème sans solution. La CAQ et le PQ vont mettre Paradis ou la petite Hivon après lui. Barrette va s’énerver. Il va les traiter de je ne sais quoi. On va demander à Philippe de réagir aux propos de son ministre. Et s’il fallait que les infirmières les suivent à la trace et les interpellent jour après jour après jour. Imagine...


Robert : Ouais, on pourrait trouver le temps long, très long. Si on pouvait au moins l’encadrer un peu, Barrette, le contrôler...


Marc : Tu rêves...


Robert : Je sais, je sais.


AVIS AUX LECTEURS: Cette conversation est un pur produit de mon imagination, quoique...