Dénonciateurs en latence, abstenez-vous !
4 avril 2017
M. Coté,
Je réagis à votre article sur ce point :
«Pensez-vous qu’Edward Snowden a mis fin aux excès de surveillance de la part des agences de renseignement ? Et il est où, aujourd’hui, Edward Snowden ? Il est plus ou moins en résidence surveillée en Russie, à la merci de Vladimir Poutine.»
«À la merci de Vladimir Poutine ?» Il faut tout de même respecter les faits. C'est Snowdon qui a demandé de rester en Russie et non la Russie qui le retient. Libre à Snowden d'aller là où il veut. Le problème c'est que pourchassé par les États-Unis, il n'a nulle part où aller à l'exception du havre russe.
Petit américain, il n'aime pas particulièrement la Russie, on s'en douterait, mais par la force des choses il y vivrait maintenant avec sa femme américaine. Il a visité St-Pétersbourg qu'il dit avoir aimé et serait libre de circuler sur le territoire. S'il commande ses pizzas en russe, il dit ne pas parler la langue. Il gagne sa vie en anglais, grâce à l'Internet, en vendant ses services dans l'anglosphère.
Il s'avère qu'il est intervenu publiquement plus d'une fois pour s'opposer aux politiques décidées par son pays d'accueil, pas particulièrement élégant à titre d'hôte (ou de réfugié), mais cela est typiquement américain. Chez les autorités, on a laissé faire...arguant que chacun peut avoir son opinion.
Loin de chercher à le garder, la Russie serait plutôt indifférente mais entre temps elle lui accorde l'asile pour des raisons humanitaires. Peut-on accorder ce mérite à la Russie de ne pas l'avoir refoulé vers le pays dont la population carcérale est la plus importante du monde per capita ?
Et rassurez-vous, la Russie n'a nullement besoin de ses compétences, et je serais très surpris qu'elle ait même cherché à transiger avec lui en matière de renseignements ou autrement.
Si vous avez besoin de liens crédibles, je suis prêt à vous en fournir une liste. Sinon, rien contre votre article, juste une volonté de ma part qu'on ne donne pas du grain à moudre à une russophobie un peu trop facile.
Qu'on critique la Russie pour de bonnes raisons je veux bien, mais pour tout et n'importe quoi... c'est autre chose.