La Fédération des Canadiens-Français[i] met en ligne un nouveau site internet. Son nom : Les Canadiens-Français à l’assaut du temps ![ii] Le site se démarque par une mission qui en étonnera plusieurs. Il se démarque d’abord par une perspective éditoriale qui ne se compare à aucune autre. Patriotique et tourné vers l’avenir, il accepte le passé national dont il veut illustrer la valeur; il veut donner du sens au chapitre plus récent de notre histoire pour le rattacher, sans rupture, à une histoire en marche.
Les Canadiens-Français à l’assaut du temps se propose d’être un reflet de la vie nationale dans sa plénitude, depuis les premiers Canadiens de la Nouvelle-France jusqu’à aujourd’hui. Des contenus historiques et d’actualité viendront illustrer la nation française d’Amérique, la nôtre, qui a émergé du régime français il y a plus de 300 ans.
Pour la FCF, il presse de sortir la nation des sentiments défaitistes et des jugements négatifs. Il faut lui redonner la place de nation socioculturelle, historique et fondatrice, cette place sur terre qu’elle avait occupée jusqu’à un passé récent.
Notre ambition est de combler ce qui devient un vide laissé par l’injuste défaveur qui a frappé notre existence collective depuis quelques décennies. Nous voulons revaloriser l’idée nationale face à un mondialisme et un cosmopolitisme anglo-saxon qui ne voient ni dans l’enracinement ni dans la coexistence de nations distinctes une valeur de la civilisation. Nous croyons nécessaire d’insuffler un patriotisme nouveau, qu’il nous reste encore à définir pleinement, mais nous savons déjà qu’il ne saurait se satisfaire d’une « langue publique commune » détachée de culture nationale. Or, comment pourrait-on remettre un nationalisme modéré sur les rails sans mettre notre riche patrimoine à la portée de nos compatriotes et des nouveaux venus ? À cet égard, il y a beaucoup à faire pour que recule une mauvaise conscience injustifiée, qui mine notre légitime affirmation nationale. Notre site internet s’efforcera d’y contribuer.
Malheureusement, on ne se gêne plus aujourd'hui pour faire de notre passé un objet de railleries, allant même, parfois, jusqu’au mépris de tout ce qui est Canadien-Français. Nous voulons redresser cette image peu flatteuse qu’on veut nous renvoyer de nous-mêmes, une image devant laquelle beaucoup des nôtres ont cédé, notamment de très nombreux souverainistes.
Pour renverser le discrédit avec lequel on veut atteindre notre existence et plomber notre vitalité, nous allons convoquer l’histoire. Nous allons remettre à l’honneur nos fondateurs et nos bâtisseurs remarquables et illustrer leurs réalisations. Nous allons nous efforcer d’éveiller les esprits, sans faire d’entorses à la vérité, pour redonner à nos contemporains le désir, longtemps naturel chez nous, de continuer l’œuvre inachevée de nos prédécesseurs.
Nous allons rappeler sans cesse que dans le vocable Canadiens-Français, les Canadiens sont ceux issus du premier Canada, le Canada de la Nouvelle-France, et non les Canadians du régime anglais. Nous n’allons pas nous plaindre d’un vol d’identité, nous allons plutôt la revêtir, continuer de la porter comme la veste du patriote à la pipe.
Cette fierté, nous croyons devoir la communiquer et la partager avec vous qui êtes déjà sympathisants, mais aussi avec les indifférents et les démobilisés du national, ceux qui se sont laissé gagner par l’idée que notre histoire n’avait pas la même valeur que celle des autres. Où qu’elle ne pouvait avoir de la valeur que vu depuis le prisme de la Révolution tranquille. Ou encore et seulement à condition que l’on se définisse comme « Québécois francophones », que l’on accepte la noyade dans un cosmopolitisme qui ne valorise que la dimension plurinationale de l’identité québécoise, devant laquelle l’élément canadien-français est prié de s’effacer.
Nous voulons atteindre les sceptiques et les « citoyens du monde » pour qu’ils échappent à l’influence omniprésente des idées anti-tradition, anticatholiques, antinationales et mondialistes qui font l’apologie du déracinement et d’un individualisme sans limites.
Nous en profiterons pour rappeler qu’une diversité planétaire bien comprise n’est viable que par la médiation des existences nationales assumées et sereinement revendiquées.
Comme nous voulons être de cette diversité et y apporter notre contribution, notre combat est d’actualité. Nous travaillons à la reconnaissance de notre existence nationale par Québec, par Ottawa et dans le monde. Nous croyons que les petites nations ont une responsabilité particulière à maintenir leur vitalité, et une importance considérable pour l’avenir de l’humanité. Dépositaires d’un patrimoine singulier, elles sont irremplaçables. C’est un devoir de fidélité pour la nation canadienne-française de continuer d’écrire sa page avec les traits qui sont les siens.
Nos réalisations depuis la Nouvelle-France méritent l’estime. Vous savez que notre histoire nous a mis devant une succession de menaces existentielles, potentiellement fatales. La façon dont nos pères et mères ont lutté pour surmonter les épreuves et en sortir gagnants, sinon vivants, préservant l’essentiel, mérite d’être racontée aux générations montantes. Notre histoire vaut que l’on célèbre ce qu’Adolphe-Basile Routhier avait appelé notre épopée.
Le sursaut que nous proposons est un modèle de vie nationale qui n’est pas différent de ce que l’on voit chez les peuples sains, les peuples qui veulent prospérer et se perpétuer à travers les générations. Les défis du présent peuvent être surmontés, il faut s’inspirer du courage de ceux et celles qui nous ont amenés jusqu’ici pour que l’on continue à s’affirmer dans la durée et à vaincre le temps.
[i] La Fédération des Canadiens-Français est un collectif de personnes qui a pris conscience du concert des diversités dont l’État québécois se flatte. Ce sont des personnes qui constatent que les Canadiens-Français doivent réapprendre à leur tour à jouer des instruments et à donner de la voix pour s’inclure dans le concert. Pour prendre une place à leur mesure, ils réclament un amendement de la loi 99 (2000) depuis trois ans pour être admis dans la diversité.
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6 commentaires
Normand Bélair Répondre
1 février 2023Monsieur Verrier,
J'ai visité votre site. Trés bien présenté.
Maintenant, soyons honnêtes. Votre liste de Grands Canadien français inclut au moins 12 personnages qui n'étaient PAS des Canadiens français, ils ont vécus avant même que ce nominatif existe!
Vous vous appropriés de personnages qui ne sont pas de la petite époque du Canadien français, i.e. Jacques Cartier, un Canadien français, vraiment? Il n'est même pas devenu Canadien, le vrai nominatif de l'époque. Il est toujours demeuré Français!
Franchement! C'est n'est pas sérieux votre affaire.
Dites donc la vérité sur ce nominatif dégradant imposé par les Anglais. Dites la vérité, un nominatif impose sur nous!
Les Canadiens, notre vrai nom, ont tenté avec des traitres d'utiliser ce terme, et le résultat? Eh bien, justement il en a pas résultat avec ce nominatif d'abaissement de qui nous sommes.
Pourquoi, Saint Dieu vous tenez tant à nous garder dans cette ignorance avec ce nom désobligeant?
Pourquoi vouloir nous ramener dans cette Sainte misère avec ce terme?
Pourquoi?
Le Canada est rendu ailleurs. Les Québécois aussi.
Normand Bélair Répondre
19 janvier 2023Excusez moi monsieur Bouchard, mais votre texte est rempli d'informations incongrues.
Quelques incompréhensions:
D'abords le Canadien français est une invention anglaise pour aider à notre disparition, pas pour nous faire grandir. Jamais le Canadien français a réussi à s'imposer comme force politique. Nul part dans le court 80 ans de son existence n'a-t-il produit un SEUL gain pour nous. Pourquoi ne pas utiliser le nominatif Canadien? Hmm? Ce terme à pourtant été en usage beaucoup plus longtemps, quelques 250 ans. En plus Canadien à été à l'origine de notre présence ici en Amérique . Il est plus juste de parler de Canadien que du faux nominatif Canadien français, non? Pourquoi refuser votre appellation d'origine?
Maintenant, quand vous parlez de Québécois, vous ajoutez injustement le terme francophones ; comme les Anglais ont fait en nous dégradants pour nous désigner des moins que Canadiens avec l'ajout de français. Je vous rappelle que les anglophones du Québec ne sont pas des Québécois, ils le disent eux-même! Ils sont des Canadians habitant sur un territoire nommé Québec. C'est eux-mêmes qu'ils l'affirment!
Pourquoi cette confusion de qui nous sommes? Quand vous parlez de la France, dites vous qu'ils sont des Franco-Français? Quand vous parlez des Américains écrivez-vous qu'ils sont des Anglo-Americains? Quand vous parlez de l'Allemagne, dites-vous qu'ils sont des Allmagno-allemands? Non? Alors pourquoi diantre vous le faites avec le nominatif Québécois? Pourquoi voulez-vous séparer les Québécois comme les Anglais ont faite avec votre nom l'abaissement de Canadien français? Nous sommes des Québécois, POINT. C'est tout, c'est le travail des autres à se greffer à nous; ce n'est pas à nous de nous sauver et de s'isoler en utilisant le terme Québécois francophone! C'est faux!
La supposée nation canadienne-française n'est PAS partout en Amérique. C'est complètement un rêve de croire une telle chose. C'est faux! Les Acadiens refusent de se nommer Canadien français et ça depuis 1881! Les Québécois se nomme ainsi depuis les années '60. La Louisiane française est morte depuis des décennies! Reste les Franco-Ontariens et les Franco-Manitobains. C'est avec ça que vous voulez reconstruire un grand peuple sans territoire sans cohésion?
Excusez-moi, mais tout ceci est ridicule.
Il ne reste qu'un endroit en Amérique que l'espoir demeure encore de faire une nation, et j'ai nommé le Québec avec les Québécois. Le reste n'est qu'illusion .
Pierre Bouchard Répondre
18 janvier 2023Dans le texte Le gros bon sens publié ici il y a 1 an j’ai tenté de montrer, comme le fait M. Verrier, que rien n’est possible si nous ne nous reconnaissons pas nous-mêmes. L’important est de savoir de qui on parle quand il s’agit des intérêts de la nation. Quand on cherche attentivement dans les racoins on s’aperçoit qu’on a pris beaucoup de raccourcis et que la somme de ceux-ci explique assez trivialement pourquoi nous avons cessé de nous battre et pourquoi nous régressons toujours de plus en plus.
Dans ce texte je disais que plusieurs militants portent leur attention sur le terme « Canadiens-Français », que nous avons tous appris à haïr et mépriser, et n’entendent plus tout le reste, ils se concentrent à démolir le messager. J’ai eu le même réflexe la première fois qu’on m’a parlé des canadiens-français comme la solution à ce qui nous arrive.
Qu’on n’aime pas le nom « canadiens-français » OK, je comprends. On peut s’appeler les Québécois francophones si vous voulez mais on ne peut pas s’appeler « Québécois » tout court parce qu’il y a des Québécois qui ne sont pas des nôtres. On pourra se nommer Québécois et déclarer que ce sont les autres qui doivent changer leur nom, on pourra faire ça quand notre culture sera dominante au Québec. Or c’est le contraire qui se produit, la culture dominante est encore et toujours l’anglais, ça n’a pas changé depuis que nous nous appelons Québécois. Tout cela origine de notre confusion identitaire. On nous a conditionné à nous haïr nous-même. Rien n’est possible tant que nous continuerons à nous rejeter nous-mêmes.
Notre plus grande difficulté est de nous sortir cette idée de la tête, il faut dissocier « canadiens-français » et « médiocrité », comme le pensent encore beaucoup de gens. Les canadiens-français détesteraient les intellectuels et mépriseraient ceux qui réussissent. D’autres voient plutôt les canadiens-français comme des incapables, des perdants. D’autres encore croient que « canadiens-français » veut dire qu’on est nécessairement fédéraliste, anti-souverainiste et pro Canada.
Svp, acceptez de croire un instant que les Canadiens-français ont une histoire glorieuse dont nous pouvons être fiers. Moi je suis fier de mes parents, de mes grand-parents et de mes ancêtres, je suis fier de ceux qui nous ont précédé, je n’ai pas honte de ce qu’ils ont fait. Visitez le site internet de la Fédération des Canadiens-Français. Comprenons que toutes nos grandes réalisations récentes nous appartiennent, que nous nous appelions Québécois francophone ou Canadiens-français n’y change rien.
Cette confusion identitaire ne date pas d’hier, elle dure depuis 50 ans. Si nous voulons en sortir nous n’avons pas le choix, ce n’est pas un concours de popularité. Peu importe le nom qu’on préfère, c’est toujours de nous qu’il s’agit. Croire que les canadiens-français sont médiocres c’est s’auto-dénigrer. C’est comme l’adolescent qui se déteste et n’a pas confiance en lui. Il faut cesser de croire cela, il faut changer d’attitude, il faut redécouvrir la fierté de nos ancêtres. Agir en adulte comme le font les autres nations sur cette planète.
Par exemple, encore aujourd’hui, la nation canadienne–française est partout en Amérique. Il n’en tient qu’à nous de faire comme les autochtones et de revendiquer auprès de l’ONU notre droit à ne pas disparaître. Cet exemple n’engage personne, je le donne pour montrer que les « Québécois francophones» sont uniquement des Québécois qui parlent français et qui vivent avec des Québécois anglophones dans leur coin d’Amérique, leur province du Canada, leur réserve. Ils n’ont pas d’avenir en tant que sous-groupe de la population de la province. Avant de devenir Québécois nous ne pensions pas en termes de province mais bien en termes de pays. Le Canada et ce continent nous appartenaient, nous n’y étions pas des étrangers comme nous le sommes aujourd’hui, des étrangers chez nous, oui, puisque personne ne nous représente à Québec ou à Ottawa.
Si vous êtes prêts à essayer de bonne foi de comprendre Gilles Verrier pendant quelques textes, il vous suffit de faire ceci : chaque fois que vous lirez « canadiens-français », remplacez le mot par « Québécois francophones ». Cela permettra d’éliminer le mur qui nous sépare.
D’abord vous ferez, comme nous tous, à peu près les mêmes constats que M. Verrier. Puis, assez rapidement vous serez conquis par la logique implacable et le gros bon sens du discours que nous sommes de plus en plus nombreux à soutenir et à défendre. C’est peut-être difficile à croire pour l’instant mais vraiment, dès qu’on examine les événements sous l’angle des Canadiens-Français, tout s’éclaire et devient évident.
Il suffit d’un déclic : accepter de considérer que nous sommes des Québécois, oui, mais aussi et surtout des Canadiens-français avec des droits historiques, contrairement aux Québécois anglais.
François Champoux Répondre
16 janvier 2023Bonjour,
Il faut admirer les gens qui trouvent l’énergie pour défendre une cause; celle du Québec français ou du Canada français tient lieu d’une cause qui demande effectivement beaucoup d’énergie pour la maintenir en vie. Elle est importante, mais elle doit être justifiée jusqu’à une mesure raisonnable.
Il m’apparaît raisonnable de maintenir en vie notre langue, car la parole respectée est le centre névralgique d’une démocratie vivante. Au-delà des traditions et de tous les patrimoines, la langue permet de se comprendre et de vivre en paix. Il est élémentaire de se comprendre pour se respecter.
Il y a des passés qu’il n’est plus nécessaire de faire revivre; mais la langue, elle, doit traverser le temps; cela me semble prioritaire. Et la langue n’est pas un cumul de traditions à sauver de l’oubli, mais bel et bien un langage à bien utiliser (règles et prononciations) pour se faire comprendre et se comprendre entre nous.
L’évolution prend du temps; beaucoup de temps. Et l’évolution, malheureusement, tristement, utilise les forces de la nature, celles de la sélection pour faire son oeuvre. La vie est un combat; celui de notre langue française en vie demande l’énergie de la faire vivre. Et c’est au quotidien d’aujourd’hui qu’il faut y mettre notre énergie à bien la faire vivre.
Entouré d’une mer d’anglophones, il nous faut décupler l’énergie nécessaire pour bien faire vivre notre langue française utilisée par les citoyens d’un Québec qui crie sa souffrance et qui refuse de mourir. Nous sommes admirables. Et nous le serons encore davantage si, au quotidien de nos vies et de nos combats de tous les jours, nous savons être fiers de bien parler et d’écrire cette langue pour bien nous comprendre et nous aimer. Car, nous aimer, c’est justement l’essentiel de nos vies à ne pas rater.
François Champoux
Marc Labelle Répondre
15 janvier 2023Malgré l’agaçante appellation « Canadiens-Français », à la fois folkorique et anachronique, on trouvera sur ce site un panthéon national comportant d’intéressants éléments biographiques sur les grands personnages de notre histoire.
Normand Bélair Répondre
13 janvier 2023Bonjour,
D'abord soulignons que le Patriote n'est PAS un canadien français mais bel et bien un Canadien.
Soulignons aussi que notre nation, notre peuple a été Canadiens pendant plus de 280 ans.
Notons, au passage, que se sont les Anglais qui nous ont baptisé de French Canadian; c'est pas NOUS qui avons choisi ce nominatif!
Soulignons que le nominatif Canadien français n'a eu un Âge d'or d'a peine 80 ans...et n'a que des échecs à son honneur; pendaison de Riel, près d'un million de Canadiens ont quittés pour les États-Unis, perdu deux Conscriptions, une noirceur intellectuelle qui a durer pendant toute le 1e moitié du 20e siècle.
Nous avons déjà tenté l'experience de ce nominatif et nous n'avons JAMAIS rien gagné. Rien! Niet! Nada!
Et vous nous proposez de rejouer dans le même film d'horreur?
Doit-on s'auto-flageller pour l'éternité?
Non mais assez. Ça ne marche pas ce nominatif! Le Canada est ailleurs avec son multiculturalisme, il n'en à rien à cirer d'un peuple, une nation avec pas de territoire déterminé...cette illusion est terminé.
Pourquoi pensez-vous que la vaste majorité des gens du Québec utilisés Québécois pour se définir et non-plus Canadien français? Ce n'est pas par gaité de coeur, mais bien par raison que nous sommes devenu Québécois.
Et voulez retourner en arrière et nous faire perdre un autre 80 ans à nous battre contre des moulins à vent?
SVP Monsieur, soyez réaliste, soyez sérieux, assez déjà.
Joignez vous donc à votre peuple, à votre nation du Québec, et travaillez à rendre sa souveraineté possible.
Il est là le combat aujourd'hui.