Le mouvement laïque sombre-t-il dans l'extrémisme?
16 février 2011
Pour ma part, c'est très simple, la prière a quelque chose de «normatif» et devrait être reléguée au privé. En soi, ce ne serait pas un problème de laisser la prière dans nos institutions encore plusieurs années, mais on veut intégrer les immigrants, les franciser et leur communiquer nos valeurs.
Que l'on me permette cet emprunt de circonstance : «Avant de critiquer la paille dans l'oeil du voisin, enlève la poutre dans le tien.»
On ne peut pas gagner la bataille (ou les coeurs) du kirpan au voile, on ne peut pas être contre le fait que les Hassidim exigent d'être évalués à la SAAQ par des hommes, bref on ne peut pas exiger une «certaines soumissions» des néo-Québécois à nos impératifs de laïcité sans nous-mêmes entrer de plein pied dans cette dernière.
L'argument de la tradition et de l'histoire ne peut être invoquer dans les cas qui impliquent la religion pour la simple et bonne raison que l'on ne peut comparer les religions entre elles, ni sombrer dans le relativisme, sans quoi, nous nous précipitons dans un multiculturalisme que nous condamnons ailleurs.
En effet, si on prie à l'Hôtel de ville, alors on peut demander un lieu pour se tourner vers la Mecque dans les écoles. Il se trouvera toujours un juge pour trouver discriminatoire de refuser à autrui ce que vous vous accordez pourtant.
Pour couper court à toute cette histoire, il faut enfin laïciser correctement le Québec. Nous pourrons alors mettre fin aux accommodements et demandes farfelues des communautés qui refusent de s'intégrer et elles ne pourront crier à l'injustice.
Certaines communautés qui ne veulent rien savoir choisiront alors peut-être le communautarisme ontarien et ça sera à l'avantage des immigrants qui sauront à quoi s'en tenir, des Ontariens et du Québec français...