Sortir de la crise structurelle et de la crise conjoncturelle

Travailler pour une campagne d'éducation populaire

Un électrochoc pour sortir de la fatigue culturelle

Vigile

La lassitude du PQ : analogie du voyage
Vous aimeriez partir pour l'Italie pour un voyage en amoureux, mais votre conjoint ou votre conjointe n'est pas certain(e) qu'il s'agisse d'une bonne idée, il ou elle a peur. Peur du voyage, de l'inconnu, peur de ne pas avoir d'emploi ou ses clients au retour. Peur pour les finances du couple, pourtant votre douce moitié aime la bonne nourriture, l'art, le soleil, la culture, l'architecture.
Vous, vous avez fait l'analyse et vous êtes certain que vous pouvez vous permettre ce voyage et que l'Italie va littéralement charmer votre conjoint(e) et lui donner le gout de voyager encore plus.
Sauf que, au lieu de lui vanter les charmes de l'Italie, de lui trouver des livres sur Rome, de lui lire Dante, de parler de Florence, de louer des série sur Rome, de l'initier au cinéma italien, vous ne faites que lui parler du Boeing dans lequel vous allez partir, vous discuter de la place du hublot, de sa capacité, de sa couleur, du confort de ses sièges.
Pourtant, votre conjoint n'aime pas l'avion. À deux reprises, vous voyez une offre imbattable dans une agence de voyage et vous insister pour que votre conjoint(e) se décide dans un délais très court. Il ou elle hésite puis refuse. Vous lui faites la gueule et au bout d'un certain moment, vous vous mettez à lui parler de nouveau de l'Italie, c'est-à-dire du Boeing. Alors maintenant, quand vous lui annoncez que vous voudriez parler de l'Italie, sa réponse est la même : « Pas encore! »

État de la situation

Le PQ a été construit pour mener le Québec à l'indépendance. Mais le bon gouvernement était un peu comme la petite vie domestique au quotidien, pas la grande aventure, et soudain, il faut prendre l'avion. Le PQ s'est doté d'un cadre contraignant pour FAIRE l'indépendance, or au moment de s'y décider, on demande à la population de se jeter dans le vide, sans préparation préalable. La première fois, nous voulions battre l'ennemi de vitesse et profiter de l'engouement pour cette fierté nouvelle que représentait l'élection du PQ , mais les résultats ont montré clairement que le peuple n'était pas prêt. La deuxième fois, on a voulu surfer sur la conjoncture, mais c'est différent de se dire favorable à 70% pour l'indépendance quand l'Assemblée nationale semble affirmer que c'est une bonne chose, mais qu'aucune décision n'a à être prise dans un avenir proche, et décider dans l'isoloir pour un bouleversement définitif. Donc indépendamment des moyens entrepris par le fédéral pour contrer le camp indépendantiste, ce dernier avait encore négligé de convaincre la population de la valeur de son idée.
Le PQ a pour raison d'être de FAIRE l'indépendance (qu'il appelle souveraineté, mais ne parlons pas du Boeing), mais avant de faire l'indépendance, il faudrait s'assurer qu'une majorité de la population la VEUILLE au point qu'elle puisse ensuite la DÉFENDRE. En communication et en pub, avant de faire la campagne pour changer les comportements, celle qui vous fera enfin passer du Coke au Pepsi, on travaille énormément sur les attitudes. Mais avant de travailler sur les attitudes et les perceptions, on vise d'abord à informer. Il semblerait donc que l'on fonctionne à l'envers dans le mouvement indépendantiste, et on se surprend même d'échouer...
Quelqu'un a prétendu que vouloir tenir un référendum «au moment opportun», c'est comme repousser cette échéance aux calendes grecques et se donner une excuse pour n'être qu'un bon gouvernement provincialiste. C'est pourtant également le contraire : tenir un référendum ou quoi que ce soit du genre sans que la population ne soit d'abord convaincue, c'est mettre la charrue devant les boeufs. La population québécoise doit-elle constamment être l'otage de deux écueils?
Crise structurelle
La crise structurelle au PQ (différente de la crise conjoncturelle du manque de confiance des citoyens envers leurs institutions et les partis politiques, crise conjoncturelle visible par l'affaire de l'amphithéâtre et du projet de loi 204) est donc la suivante : la population et les appuis habituels à l'indépendance savent que le PQ ne peut tenir un référendum (ou un processus décisionnel) sans le perdre, car l'indépendance est insuffisamment comprise et insuffisamment populaire. Pire, le marasme politique actuel risque de contaminer ce processus, le peuple étant désormais méfiant de toute initiative du gouvernement.
Or, les indépendantistes au PQ sont déchirés de voir que les hautes instances du parti semblent se détourner de l'indépendance et surtout qu'elles le font d'une manière qui semble louche. Ce détournement provoque la désertion d'une base autrefois fidèle et le parti se désagrège sous nos yeux. Le problème du PQ, ce n'est pourtant ni les chefs (pour la plupart de politiciens intègres), ni les militants (des nationalistes travaillants et dévoués), ni le projet (l'indépendance), mais la manière.
Quiconque a l'honnêteté intellectuelle d'observer la société québécoise en face vous le dira : la population n'est pas prête pour l'indépendance. Elle le sera peut-être un jour, mais pour l'instant, elle a intériorisé une vision diminuée d'elle-même, elle a acquis la norme de la provincialisation et peu certaine de son existence et sujette à une grande fatigue culturelle, la nation québécoise n'ose pas se comparer aux autres nations et se croire leur égale. Elle se refuse donc le droit de devenir un pays et rationalise sa petitesse par toute sorte de subterfuges. La nation québécoise est donc en voie d'être assimilée. Maintenant cet état n'est pas définitif et la nation québécoise a déjà été plus profondément assujettie qu'aujourd'hui. RIEN N'EST PERDU, À CONDITION QUE LES INDÉPENDANTISTES S'ORGANISENT ET ENTREPRENNENT UNE VÉRITABLE CAMPAGNE D'ÉDUCATION POPULAIRE POUR L'INDÉPENDANCE. UNE LONGUE CAMPAGNE...
Nous partons de moins loin qu'en 1960, mais il faut cesser de se leurrer : avec La Presse, Radio-Canada (et désormais Quebecor on dirait), il ne saurait être question de chercher à FAIRE l'indépendance, comme le préconise le PQ, SANS D'ABORD ENRACINER DANS LA POPULATION L'IDÉE DE SA NÉCESSITÉ. Seule une population convaincue saura résister aux assauts des médias de masse, mais cette résistance doit d'abord se construire.
La crise au PQ est donc un symptôme du fait qu'il est captif d'une double contrainte : il doit FAIRE l'indépendance pour les militants, mais ce n'est pas le véhicule pour convaincre la population de l'importance de cette dernière. La population, sachant qu'un troisième référendum perdant serait suicidaire, n'accordera donc pas sa confiance au PQ. Le peuple québécois connait trop la défaite, il sait la voir venir. S'il manque d'audace, le peuple québécois a développé une certaine sagesse.
Éviter les contradictions et construire la résistance
Un parti politique ne peut être simultanément un outil d'instruction et un moyen d'action politique, du moins notre contexte actuel ne le permet pas. Le PQ, s'il veut survivre devrait donc se résoudre à supprimer ce qui semble a priori sa raison d'être, les articles qui lui commandent de faire un référendum et offrir plutôt une alternative profondément nationaliste, mais provincialiste aux Québécois. Il devrait se rabattre sur un combat culturel, mais épauler par là les mouvements d'éducation populaire à la souveraineté, par exemple en renforçant les programmes d'histoire et surtout en protégeant la langue. N'oublions pas que ce qui a protégé notre peuple, ce n'est pas les deux référendums perdus, mais bien la loi 101. Notre véritable sauveur ne s'appelait pas Lévesque, mais Laurin...
Une des alternatives est un repli stratégique, le PQ pourrait transformer le régime politique provincial et faire les changements structuraux pour qu'un mouvement populaire puisse déclencher les processus d'accès à l'indépendance lorsqu'il sera assez fort. Qu'il s'agisse de changer le mode de scrutin, d'introduire l'élection de l'exécutif ou de créer une constitution ou de permettre l'appel de référendums populaires par le dépôt de pétitions, les idées ne manquent pas. La population apprécierait un PQ qui aurait l'honnêteté de dire : nous voulons l'indépendance, mais le PQ, même en étant le gouvernement n'a pas la légitimité de promouvoir l'indépendance, c'est à un mouvement populaire national de faire cette démarche. Toutefois, nous préconisons des réformes pour rendre la société plus démocratique et il est vrai que ces démarches pourront aider la cause indépendantiste en temps voulu, nous sommes transparents sur cette volonté.
Cette solution fera certainement hurler certains péquistes-indépendantiste et c'est pourquoi ce changement d'orientation doit être débattu en sollicitant la base, mais cette proposition provient du constat qu'il est impossible d'accéder à l'indépendance à court terme.
Pour arriver à l'indépendance, il faut créer des réseaux qui sauront diffuser l'idée de l'indépendance à l'extérieur des partis. Ces réseaux doivent répliquer et se servir de chaque élément de l'actualité pour mettre de l'avant une pédagogie de l'indépendance qui soit claire. Ce travail doit être systématique et constant. Ces réseaux doivent ensuite passer de la contre-attaque à l'offensive pour désarçonner nos adversaires et enfin, ce mouvement doit tenir des congrès pour définir les modalités du régime politique futur (et non son orientation) d'une manière rassembleuse et consensuelle. Le temps venu, le mouvement doit déclencher, les gestes de rupture pour créer le nouvel état, ce qui signifie que l'ADQ, le PQ, QS ou Dieu sait qui au pouvoir à ce moment-là, n'aura pas le choix de mettre en branle le processus d'accession à l'indépendance. Si les libéraux sont aux pouvoirs à ce moment-là, il faudra les faire tomber. Les Arabes nous ont montré comment il faut s'y prendre...
Ce travail de longue haleine, il est nécessaire pour quiconque est sincère lorsqu'il dit vouloir que le Québec devienne un pays. Doit-il se faire en 4 ans, 6 ans , 8 ans? Cela dépendra de la vigueur du militantisme et de sa constance. Ce qui est sûr, c'est que plus le mouvement sera organisé, plus le militantisme provoquera des crises (avec Ottawa, avec le pouvoir provincial, avec les Canadians ou leurs valets) et donc des occasions d'instruire la population et de lui redonner sa fierté.
Le PQ a été trop malmené pour s'épargner cette remise en question. Doit-elle venir avant des élections ou lorsqu'il se sera effondré, par après, et que la couleur de la défaite empêchera tout accès rapide au pouvoir provincial?
L' alternative radicale et l'alternative molle
D'autres répondront qu'un tel virage provoquera la défection en masse d'indépendantistes qui créeront un nouveau parti. En ce cas, ce nouveau parti ne sera plus tenu de respecter les engagements de «faire l'indépendance» par référendum, le but du nouveau parti plus radical sera certainement de déclarer l'indépendance lorsqu'il sera élu et donc tout son travail consistera à convaincre la population de la nécessité de l'indépendance. Ce parti ne sera plus empêché par des objectifs stratégiques propres aux élections provinciales. Comme ce parti plus radical partira de plus loin, il pourra se joindre au mouvement populaire travaillant sur le long terme, il ne sera pas empêtré dans de sempiternelles contradictions.
Ce qui déplait aux militants indépendantistes actuels, c'est la décadence que provoque la crise structurelle du PQ. Si ses instances avaient le courage d'affirmer qu'elles ne veulent pas faire de référendum ou faire des gestes de rupture, parce que le travail de terrain est négligé depuis 16 ans, mais qu'il est impératif de défendre le français à Montréal, d'assujettir les Cégeps à la loi 101, de diminuer le financement des universités anglophones à la juste proportion de sa population, de bonifier les programmes en histoire, en français et en littérature, d'introduire un nouveau cours sur les institutions politiques, économiques et médiatiques du Québec en secondaire 5, de faire cesser le pillage de nos ressources et de notre économie et enfin d'enrayer la corruption, les militants accepteraient cet «étapisme» non pas seulement comme un mal nécessaire, mais comme un climat sain pour travailler sur le terrain. Il se trouverait du moins suffisamment de militants pour que le PQ se perpétue ou se transforme. Mais ce n'est pas avec le comportement dont a fait preuve le PQ ces dernières semaines que l'on pourra opérer une telle refonte...
Cette nouvelle orientation devrait être définie à travers un processus transparent et le nouveau discours devrait être clair, cohérent articulé et aucunement ambigu. Dans ce contexte, le fait de ne pas parler d'indépendance ne serait pas un tort; le mal c'est plutôt le contexte actuel où ce parti se prétend souverainistes alors que même d'obscurs blogueurs font plus de pédagogie qui lui. Ou alors, le PQ pourrait devenir résolument indépendantiste et rejeter la gouvernance provinciale, mais cela signifie qu'il doive accepter de rénover sa pensée indépendantiste et sa stratégie, donc forcément revenir à un travail d'éducation politique de longue haleine et qu'il doive probablement faire le deuil du pouvoir à la prochaine élection. Est-il prêt aux assemblées houleuses?
Rien ne l'empêcherait plus d'être radical, mais dans un cas comme dans l'autre, un travail de refonte de la pensée politique et de la stratégie est impératif. Dans un contexte de crise structurelle et de crise conjoncturelle, les serments de loyautés ne serviront à rien. Les marins du Titanic étaient sans doute loyaux envers leur capitaine.
Un Sinn Féin québécois?
Mieux vaut un PQ moins populaire, mais très sûr de lui, qu'un PQ flou, mou à la dérive. Mieux vaut un canot léger, robuste et maniable qu'un paquebot vétuste. Le PQ pourrait alors même se scinder en deux, dont la partie molle et provinciale pourrait même être récupérée par la CAQ (si elle finit par exister), la rendant toutefois plus nationaliste que l'ADQ ou les libéraux. Et l'autre partie, plus radicale, refuserait la gestion provinciale lutterait enfin résolument pour l'indépendance, comme nous ne l'avons pas fait depuis 1976. Un genre de Sinn Féin? Quant aux éléments les plus à gauche du PQ, qu'ils se joignent à QS et le rendent plus agressif sur les questions de langue et de culture.

La grande différence c'est qu'en faisant cet effort de refonte du PQ avant les élections, la valeur des éléments du PQ sera en partie préservée. Si cet effort est fait après les élections et après la raclée à prévoir, ce qui restera du PQ et son capital politique seront forcément diminués. Et si nous ne sommes pas dans un contexte de scrutin proportionnel qui puisse avantager de si nombreux partis, la coalition de tiers partis pour réclamer de véritables changements pourra être une première bataille intéressante et susceptible de redorer le blason des indépendantistes auprès de la population.
Le Québec aurait donc enfin la chance de disposer d'un parti nationaliste et d'un mouvement populaire de libération national. On voit l'effet du seul député de QS à l'Assemblée nationale, on n'a aucune idée du poids qu'auront quelques députés enfin libres résolument indépendantistes, surtout si le pouvoir est occupé, lui, par des nationalistes «mous». Les médias ne pourraient plus attaquer l'indépendance en écorchant constamment les trop nombreuses contradictions péquistes. Ils seraient obligés d'attaquer directement des indépendantistes qui répondraient à leur tour directement par une pédagogie de l'indépendance. Les médias seraient condamnés à parler d'indépendance et la tentative de noyer le discours indépendantiste dans la spirale du silence serait impossible sans que les médias ne révèlent enfin résolument ce qu'ils sont, biaisés et fédéralistes (ouvrant la possibilité à une campagne de dénonciation).
Ainsi, les médias qui ont encouragé l'élection du NPD en croyant faire disparaitre les partis indépendantistes auraient plutôt contribué à la naissance d'un parti provincialisant-autonomiste-nationaliste (ce qu'a toujours été le PQ)et d'un parti indépendantiste radical. Le PQ ayant en définitive très mal servi la cause indépendantiste et québécoise avec ses stratégies perdantes sauf en 1977 (tout en ayant été un bon gouvernement pour le reste), on ne peut reprocher à cette approche d'avoir le défaut de diviser le vote indépendantiste et de faire le jeu des fédéralistes; l'union des forces indépendantistes sous le pavillon des contradictions péquistes ayant fait déjà beaucoup de mal, il est temps d'essayer enfin une démarche axée sur l'éducation populaire et s'appuyant sur les militants plutôt que sur les chefs.


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6 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    29 juin 2011

    Je vous félicite, monsieur "L'engagé", pour cette intéressante remise en question, mais je ne suis pas d'accord pour disperser ainsi les "travailleurs pour l'indépendance".
    D'abord, maintenir un Parti québécois provincialiste, fut-il souverainiste ou seulement nationaliste, s'avérera une entreprise futile et désastreuse. D'une part, les militants engagés à son élection constitueraient autant de travailleurs perdus dans la promotion de l'indépendance et le vote francophone resterait divisé, favorisant d'autant la réélection du Parti libéral ou d'un autre parti (CAQ) qui ferait diversion à l'actualité de notre cause en monopolisant l'intérêt populaire sur un inutile débat gauche-droite. Tant qu'on ne disposera pas des pleins pouvoirs d'un pays normal, les tenants de ces deux approches resteront condamnés à l'échec.
    Ensuite, l'indépendance est de plus en plus urgente et le mouvement indépendantiste a déjà perdu trop de temps avec le Parti québécois et ses fervents du pouvoir immédiat, mais sans lendemain, depuis l'échec de 1980 et, surtout, celui de 1995. En invitant tous les militants indépendantistes à joindre le Parti indépendantiste, nous cessons immédiatement de reculer pour ce qui est de la promotion de l'idée d'indépendance. Quand vous lisez le programme du parti, très succinct par rapport à la bible de voeux pieux du PQ (qu'il soit de 2005 ou d'avant, les "1000 jours" de Bernard Landry, la "feuille de chou" d'André Boisclair ou le "Plan Marois"), il ne saurait y avoir d'incohérence entre appuyer ce parti et être en faveur d'un Québec indépendant du Canada (la fameuse "question dure"). Puisqu'un parti politique ne peut être confondu à une idée fondamentale comme l'indépendance d'un peuple, une défaite électorale du PI n'entraînerait jamais la disparition de l'idée d'indépendance. Cette manière de faire serait respectueuse du rythme d'émancipation des Québécois, ceux-ci ne pouvant porter au pouvoir le PI (et la signification de sa volonté de rompre sa subordination à Ottawa) que lorsqu'elle serait prête à s'assumer comme peuple libre.
    En effet, le PI a de différent des autres partis soi-disants "souverainistes" de n'avoir d'autres intérêts que celui de faire du Québec un pays libre de l'influence d'Ottawa. Faire la promotion du PI, c'est également faire la promotion de l'indépendance et des raisons pour la réaliser.
    De cette manière, les indépendantistes retrouveraient le mérite de la clarté perdu à la dissolution du RIN et se dédouaneraient enfin du PQ et de sa tortueuse histoire, malheureusement nuisible à la cause de l'indépendance.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2011

    A l'engagé
    Crise au Parti Québécois - la véritable cause, Pierre Cloutier
    27 juin 2011

    Je ne suis pas d’accord avec vous Me Cloutier
    28 juin 2011
    
Me Cloutier,
    
je ne suis pas d’accord avec vous. C’est une affirmation péremptoire comme le sont les vôtres.

    Je préfère les analyses de Jean-François Lisée publiées sur son blogue de l’actualité. 
"Imaginer le Québec de demain sans le PQ" (22 juin) et "
PQ : pourquoi l’échec n’est pas certain" (23 juin)
    
René-Marcel Sauvé et J-C Pomerleau avaient une façon toute différente de la vôtre de comprendre (et de justifier) la stratégie de la gouvernance souverainiste.

    Je comprends l’embarras où se trouve René-Marcel Sauvé.
    
A cause des difficultés que traverse actuellememnt le Parti québécois, vous êtes revenu en force Me Cloutier. Vous tirez sur tout ce qui bouge (ou, selon vous, ce qui ne bouge pas traitant de réactionnaires ceux et celles qui appuient Pauline Marois).

    Vous voulez la destruction du Parti québécois comme le suggère votre proposition (surprenante, pour être poli) de 125 candidats indépendantistes indépendants.

    Militant indépendantiste depuis 1966, je n’ai aucun complexe vis-à-vis de vous qui vous réclamez d’un congrès somme toute récent celui de 2005.
    
Me touche plus ce que dit "l’engagé" qui reproche à notre génération d’avoir abandonné vers 1973 la promotion de l’indépendance par l’éducation populaire. C’est ce que pensaient les participationnistes. J’étais actif aux Editions du Parti québécois et au Comité du programme. Quand j’ai compris qu’on miserait plus sur des stratégies étapistes que sur la promotion de l’indépendance, j’ai quitté les Editions du Parti québécois peu après l’astuce de 1973, la veille des élections et reprise en 1976 : votez d’abord pour un bon gouvernement ; plus tard, par référendum, vous déciderez de l’avenir du Québec. Cet étapisme, Gilles Bousquet, le trouve épatant.
    
Est-ce que "la gouvernance souverainiste" est une forme d’étapisme comme celui que je désapprouve ? René-Marcel Sauvé et J-C Pomerleau disaient que non.

    Me Cloutier, votre style péremptoire décourage toute discussion. Nul n’est digne de discuter avec vous. Vous croyez en la Bible du congrès de 2005 que personne ne peut discuter.
    
Alors, je le répète, je suis en désaccord avec vous et sur le fond et sur la forme. 

    
Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 27 juin 2011



  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    26 juin 2011

    Le Parti Québécois a déjà changé de paradigme:le Plan Marois. Avec la crise interne actuelle, on réalise qu'il s'agit d'un difficile changement de paradigme:
    http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
    JCPomerleau

  • L'engagé Répondre

    26 juin 2011

    @ Gilles Bousquet
    Il semble que l'on ait perdu cette occasion d'élire le PQ et de renforcer la loi 101 comme vous le préconisez. Pourquoi?
    Parce qu'au PQ, les militants scandent «on veut un pays» et ils sont prêts à avaler bien des couleuvres si on sait leur faire miroiter ce pays, mais pendant ce temps le travail sur le terrain ne se fait pas.
    Parce que si les leaders du PQ étaient sincères dans le projet, ils permettraient au PQ d'être le véhicule de l'émancipation nationale avant d'être un parti provincial, ils auraient donc accepté de perdre une, deux ou trois élections, mais le message sur l'indépendance serait clair, connu, articulé, cohérent. Bientôt nous aurons perdu trois élections et nous n'aurons encore rien gagné en échange, ni sur plan strictement provincial ni pour l'émancipation nationale.
    Donc si les leaders du PQ étaient sincères et transparents sur leur refus de parler d'indépendance, ils devraient expliquer le motif de leur silence et transformer la raison d'être du parti, la démarche serait claire et la stratégie proprement expliquée. Elle ne se serait pas emberlificotée dans les méandres des contradictions qui surviennent impitoyablement si vous confondez la fin, que constitue la libération nationale, avec le moyen inadapté, le pouvoir provincial.
    Des leaders qui auraient le courage d'affirmer l'impossibilité à court terme d'accéder à l'indépendance au PQ devraient alors logiquement proposer aux membres déçus une alternative à long terme. Seuls des leaders dont le désir d'indépendance est indéniable pourraient y arriver et la question surgirait alors, mais que fait-on du PQ dans l'intervalle? Et la réponse serait simple, une alternative autonomiste provinciale, qui reprend tous les leviers culturels et économiques, mais qui refuse les leviers politiques, faute d'être capable de les obtenir.
    Or, vous devez faire accepter ce virage qui est une pilule extrêmement amère, mais les militants auront la possibilité d'oeuvrer sur un autre front, ils le faisaient de toute façon avec le BQ, mais ce front sera véritablement un front indépendantiste. Vous sortez dès lors le parti de ses contradictions et il peut enfin articuler une vision cohérente pour gagner ses élections.
    La grande différence qui nous oppose, c'est que je prétends que l'on ne peut pas de faire de volte-face dans le dos des militants. On ne peut pas juste élire un(e) chef au PQ par messianisme et tout accepter d'avance. Parce que dans le contexte actuel, le Chef est choisi en fonction de ses capacités à faire advenir l'indépendance et c'est pourtant une escroquerie que de prétendre qu'on peut faire l'indépendance sans travailler résolument pour cette fin.
    Ce que je vous dis, moi, c'est que je vais avaler cette pilule d'une réforme du PQ et militer pour le PQ autonomiste si je vois simultanément avec moi des leaders organiser et encourager un réseau parallèle. Le samedi, je vais écrire des textes pour le PQ et le dimanche, des textes pour l'indépendance. Je vais croire que mes leaders veulent redonner du mordant à la loi 101, qu'ils veulent insister sur l'enseignement de l'histoire et de la littérature, je vais les soutenir quand ils vont s'opposer au pillage de nos ressources et je vais les encourager dans la hiérarchisation des filières énergétiques.
    En un mot, je vais les croire, mais si je sais que les leaders du PQ me manipulent en me laissant crier «on veut un pays» et qu'ils font le contraire, quelle foi puis-je bien avoir qu'ils vont protéger le français et qu'ils seront intègres et compétents?
    Vous voulez faire l'économie d'un débat sur les statuts du PQ , mais comment la population pourrait croire les leaders péquistes si les militants péquistes, eux, se font avoir? Voilà ce que je veux dire quand le prétend que la crise conjoncturelle s'ajoute à la crise structurelle. Comment la population pourrait-elle croire le PQ qui lui dirait à elle, dans le dos des militants, qu'elle ne va pas faire l'indépendance, pendant qu'aux militants, elle prétend que ce mensonge qu'elle formulera aura pour but d'endormir l'électorat? On nage en paradoxe crétois et on doit faire le ménage du Québec avec ça?
    Il faut sortir de cette schizophrénie, il faut crever l'abcès et il est possible que par cette opération, les plus militants, les plus radicaux désertent. Qu'on les libère et qu'on les laisse travailler. Ils seront au côté du PQ ou de sa nouvelle mouture quand il faudra défendre le français et gagner la bataille de l'île, mais ils ne seront plus muselés ou frustrés et le PQ pourra enfin avoir l'air aussi uni que les autres partis, il est un parti provincial, mais il refuse de l'admettre pour conserver sa base. Cette mascarade doit finir.
    Mais on ne peut faire l'économie de cette «purge» et passer directement à la défense du français comme vous le préconisez.
    Quant à vos autres commentaires sur la manière de convaincre les Québécois, je vous prierais d'être moins vague, j'ai écrit plusieurs textes pour répondre à cette question et je ne suis qu'un véhicule intellectuel pour populariser, au niveau militant, la pensée de Maurice Séguin. Si vous avez des questions sur ma pédagogie, formulez-les, mais basez-vous alors plutôt sur ce texte :
    http://www.vigile.net/Le-Quebec-vers-la-nation-integrale

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    26 juin 2011

    L'engagé, vous voyez déjà les excités lancer à la va-vite des objections du type la grosse presse. Ils contournent la prémisse maîtresse: éducation populaire. Ils reprennent les clichés véhiculés par les désinformés: serons-nous plus riches séparés???? comme si la négative était évidente! "Hymne national"! Même le très fédéraliste Claude Picher a récemment retourné le mythe du "Québec quêteux", que le fasciste Duhaime tente toujours de marteler.
    http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/opinions/chroniques/claude-picher/201106/14/01-4408942-la-province-de-queteux-un-mythe.php
    Voilà donc le premier déferlement à murer derrière des sacs de sable. Mais comme votre échafaudage s'appuie sur l'histoire des peuples, il n'a pas de raison de flancher. Comme éminence grise, il vous faut maintenant repérer dans Cap sur l'indépendance, dans QS, dans L'aut'journal, dans Le Québécois, dans PI et dans les jeunes IPSO, les éléments déjà sur la brèche pour enfourcher votre panzer capable d'aller porter la parole dans la jungle de la nation embusquée sous la dénationalisation déjà avancée.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2011

    Tout un programme ça.
    Éduquer les Québécois fédéralistes ? Comment ?
    Démontrer que nous serions plus riches séparés ? Pouvoir nous acheter de plus gros chars ? De plus grosses maisons ? Un chalet sur le bord du Richelieu ? Aller plus dans le sud en hiver ? Nous acheter du plus beau linge ?
    Démontrer que nous pourrions mieux protéger le français à Montréal ? Comment ?
    Démontrer que nous serions plus fiers d'être séparés du Canada ? Nous ne sommes même pas capables d'adopter un hymne national québécois quand 3 provinces anglaises en déjà un.
    Démontrer que tous nos impôts seraient mieux distribués au même endroit à Québec, actuellement administré par M. Charest ?
    Il semble que nous aurons de la difficulté à élire un gouvernement du PQ qui pourrait renforcer la loi 101, adopter une constitution québécoise et récupérer nos pouvoirs d’Ottawa. Commençons par ça…au moins. Ça serait une amélioration sur l’élection du PLQ.