Qu'est-ce qu'un Canuck?

Boutade de L'engagé

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Tribune libre

Je me permets de célébrer la victoire des Bruins. Avec une victoire de Vancouver, Gesca/Radio-Cadena auraient passé l'été à faire du « Nation-building » avec cette histoire.
Si je ne m'abuse, le terme Canuck servait initialement à désigner les Canadiens-français lors des divers exodes d'une part non négligeable de notre nation aux États-Unis.
Par exemple, [Jack Kérouac->: http://www.medarus.org/NM/NMPersonnages/NM_10_02_Biog_Americans/nm_10_02_kerouac_jack.htm] (je lui mets un «é») :

Jack Kerouac, baptisé à l'Eglise catholique Jean-Louis Lebris de Kerouac, est né le 12 mars 1922 au 9 Rupine Road à Lowell, petite ville industrielle et centre de tissage dans le Massachusetts. Sa famille est doublement émigrée : de Bretagne vers le Québec, puis à la fin du XIXe siècle, du vers les Etats-Unis. Il est aussi appelé Ti Jean et plus tard surnommé Jack, il est le plus jeune des trois enfants de Leo-Alcide Kirouack (1889-1946), imprimeur puis linotypiste à New Haven et plus tard à Brooklyn et de Gabrielle-Ange Lévesque (1895-1972), femme au foyer et mère protectrice, appelée aussi "Memère" par Jack.
Léo-Alcide Kirouack, qui plus tard changea son nom en Kéroack, était né en 1889 à Saint Hubert (Québec) en terre canadienne, alors que Gabrielle-Ange Lévesque, par une tournure du destin, était également née au Canada, précisément à Saint Pacôme, alors que sa mère voyageait au Québec pendant les vacances de Noël. Elle était venue de Nashua, New Hampshire, chez les parents de son mari et dut prolonger son séjour jusqu'en février 1893. Elle a alors donné naissance aux filles jumelles, dont l'une est devenue la mère de Jack, elle est cousine issue de germains du Premier ministre québécois de 1976 à 1985, René Lévesque.
Sa langue maternelle est le français, que l'on parle à la maison; dans la rue, on se fait appeler "canuck" (Français originaire du Canada) ou "coon-ass" (cul de raton laveur), manière peu flatteuse de qualifier les "nègres blancs de l'Amérique", venus du Québec travailler dans les filatures. Il n'apprendra l'anglais qu'à l'âge de six ans.


C'est donc ajouter l'insulte à l'injure que d'avoir une équipe qui porte ce nom et qui sert la propagande « canadiAn», une équipe de Canuck dans une province qui n'a plus rien de français.
Par solidarité pour tous ces Canadiens-français partis travailler dans les filatures dans l'Est des État-Unis, et par cohérence, L'engagé est très content de la victoire de Boston.
Nous avons trop peu de victoires pour ne pas savourer cette défaite. Croyez-moi, les Québécois seraient fièrement « Canucks », mais dans le sens « CanadiAn » du terme, s'il avait fallu qu'ils gagnent.
Peut-être me trouvez-vous ringard, mais le vol de notre nom, pour nommer ce pays où nous sommes minoritaires, je ne le digère toujours pas.
Merci Boston...


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 décembre 2012

    Beaucoup de canadiens-français ont changés de patronyme aux ÉU qu'on appelait aussi des franco-american,pour ce qui est des canucks, je voterais pour une appelation américaine des canadiens-français, ainsi les patronymes, Turcotte est devenu Turner, Bissonnette est devenu Bizonett, Lauzon, Lauson ect.Des canadiens-français il y en avait partout autour des grands-lacs, le long du Mississipi, à Chicago, dans le Wisconsin jusqu'aux Rocheuses et plusieurs au Manitoba, aussi plusieurs se sont métissé d'ou les métisses-français et cela avant la séparation du Canada.

  • L'engagé Répondre

    24 août 2011

    Et j'en rajoute :
    Voici une acception du « A New Dictionary of Americanisms » (1902) de Sylva Clapin (libraire, journaliste, auteur, traducteur et lexicographe — est né le 15 juillet 1853).
    Canack, Canuck, Cunnuck :
    «Familiar and colloquial slang appellations for a native of Canada, although, within the Canadian border, a canuck is almost solely understood to be a French-Canadian.»
    Sachant que le Haut-Canada a été créé en 1791, des «natives», il n'y en avait pas beaucoup, ce Haut-Canada ayant été peuplé par l'immigration. Et le Canada comme tel a commencé à exister en 1867, l'Acte d'Union n'étant pas à proprement parler la création du Canada et ne se peuplant principalement que le long de la frontière, ceux qui en font le plus usage de ce terme ne sont certainement pas des Américains du sud, mais bien ceux qui font affaire avec nous.
    Ce qui confirme de plus en plus l'hypothèse qu'à l'origine, les Canucks étaient des Canadiens-français. Le terme n'a donc pas été inventé durant la Première Guerre mondiale, désolé.

  • L'engagé Répondre

    24 août 2011

    Je vois que l'on a un savant.
    Si vous voulez nous sortir de l'ignorance pour de bon, pouvez-vous nous donner deux sources, que l'on soit certain de la chose une bonne fois pour toute?
    Parce que les Canadiens étant déjà sous commandement britannique, je ne comprends pas pourquoi il aurait fallu en rajouter, surtout que les Américains ne sont entrés dans la guerre qu'en 1917, il me semble que c'est un peu court comme laps de temps pour l'institutionnalisation de l'appellation à laquelle vous faites référence avec vos acronymes.
    Et je ne vois pas non plus en quoi votre illustration invaliderait une appellation qui aurait pu lui être antérieure, maintenant je suis prêt à vous croire, mais donnez-nous une raison pour que l'on sorte du délire, car le terme «Canadien» référait historiquement aux «Canadiens-français», donc aux francophones de facto, alors qu'ils n'avaient pas besoin eux-mêmes de cette épithète.
    Je me demande moi-même à quel moment les habitants anglais du Canada ont commencé à s'appeler «CanadiAns» puisque pendant longtemps , les «Canadiens» c'était péjoratif, puisqu'il s'agissait d'un peuple dominé...

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2011

    Que de sottises dit-on à la recherche de l'origine du terme Canuk (épelé de diverses façons Kanuk, Canuk, Canuck).
    Mon père était militaire dans un régiment anglophone du Canada durant la première guerre mondiale.
    Durant cette guerre, les militaires canadiens combattaient sous commandement britannique (UK).
    Le commandement des troupes américaines devaient attribuer un nom différent pour les régiment canadians sous commandement britannique. Les troupes britanniques étaient UK et ils ont donné le nom CANUK aux troupes canadiennes sous commandement britannique. CANUK est la contraction de CAN et UK.
    Toute association aux francophones du Canada relève du délire de l'ignorance.

  • L'engagé Répondre

    17 juin 2011

    Merci pour vos commentaires, toutefois je me dois de rectifier que la biographie de Kerouac n'est pas de moi.
    Je l'ai prise ici : http://www.medarus.org/NM/NMPersonnages/NM_10_02_Biog_Americans/nm_10_02_kerouac_jack.htm
    Le lien internet n'a vraisemblablement pas fonctionné. Merci aux lecteurs qui contribuent à leur tour, par des textes très intelligents, à montrer les effets et les ressorts de cette dépossession de notre nom.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    17 juin 2011

    @ l'engagé:
    «Peut-être me trouvez-vous ringard, mais le vol de notre nom, pour nommer ce pays où nous sommes minoritaires, je ne le digère toujours pas.».
    Moi non plus. Ringard? Mais pas du tout: vous parlez de faits historiques, dont nous ressentons encore des répercussions, aujourd'hui-même.
    Un grand merci à l'équipe de Boston, oui.
    Un grand merci à vous aussi, pour la petite biographie d'un grand homme, Jack Kérouac. Un grand écrivain, à l'origine du mouvement «beatnik».

  • Claude G. Thompson Répondre

    16 juin 2011

    Cher Engagé.
    Bien instructif votre commentaire. Porteur de sens dans le "non sens" dont nous sommes les témoins habitués et dont nous devrions avoir depuis longtemps décidé d'être les adversaires vérulents.
    Pour ma part, j'étais résolument pro-Bruins parce que je trouvais qu'ils jouaient mieux et avec plus de cohésion. Comme nos adversaires poliques...
    La synchronicité est tout de même significative, avouons-le.
    Surtout que la raison première qui me motivait trouvait ses racines dans les niaises affirmations de M. Harper au lendemain de sa victoire et au début de la série finale alors qu'il affirmait qu'en conformité avec la venue de son gouvernement majoritaire, une équipe de hockey "canadian" allait remporter la "coupe", en confirmant ainsi le bien fondé.(sic)
    Comme dirait l'adage, "A beau mentir qui vient de loin".
    Et loin de nous, Québécois, il l'est.
    Pour une fois que "la puck" de glisse pas pour lui...
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2011

    Monsieur L'Engagé,
    Je ne vous trouve pas ringard du tout. Moi non plus, le vol de nos noms de Canada et de Canadiens, je ne le digère toujours pas. Et je regrette infiniment que nos élites, l'intellectuelle et la politique, aient fini par l'accepter et par s'y conformer.
    On a commis, au début du mouvement indépendantiste contemporain, une erreur d'aiguillage qui peut paraître petite, mais dont, si jamais le pire arrive, les historiens de demain sauront évaluer toute la lourdeur.
    À l'époque, dans le petit peuple, les gens se disaient encore Canadiens, au sens originel du terme, et appelaient Anglais les héritiers de Wolfe et de Durham.
    Ah ! si les indépendantistes, à l'époque, avaient eu le bon sens de préférer la terminologie populaire à celle du conquérant anglais ! S'ils avaient compris tout ce qu'il y aveit d'inconsciemment anticolonialiste dans le refus des nôtres d'appeler Canadiens tous ces envahisseurs qui ne cherchent qu'à nous angliciser !
    Mais non ! Hormis une poignée d'individus isolés, tel Raoul Roy, personnne n'a su discerner dans l'entêtement des nôtres à nier aux Anglos le droit au titre de Canadiens un mépris profond et ô combien justifié de ce que le colonisateur croit être son droit de nous gouverner à notre place. « Peu importent toutes vos lois et toute votre paperasse officielle, avions-nous alors l'air de dire à ces impérialistes, jamais vous ne serez à nos yeux de véritables Canadiens ».
    Nous aurions pu alors expliquer aux nôtres que, pays des Canadiens, le Canada, le vrai Canada correspond géographiquement à la province de Québec et que, par conséquent, l'indépendance consiste à sortir ce vrai Canada du faux Canada qu'est la Fédération constituée en 1867. C'est en un temps record, j'en suis convaincu, que l'ensemble du peuple se serait alors rallié à la cause de l'indépendance.
    Au lieu de cela, cinquante ans plus tard, nous piétinons plus que jamais. C'est que le refus de l'usurpation de notre nom ancestral s'inscrit, comme je l'ai laissé entendre, dans une logique de décolonisation. Or, de cette logique de décolonisation, trop d'indépendantistes tiennent à s'écarter, les uns, à gauche, parce qu'ils craignent que dégénère de quelque façon l'affrontement qu'elle implique avec le colonisateur, les autres, à droite, parce qu'ils ont une sorte de nausée à l'idée que notre condition politique puisse être comparée à celle de peuples non occidentaux. Ceci est le cas, notamment, de Mathieu Bock-Côté qui, sur ce point, spparaît bien timoré par rapport à François-Albert Angers et même Lionel Groulx, deux esprits en général considérés comme de droite mais qui, pourtant, n'hésitaient pas à brandir bien haut l'étendard de la décolonisation.
    Enfin, il y aurait tant à dire là-dessus. Mais le temps me manque. C'est pourquoi je m'arrête ici, non sans vous remercier d'avoir eu le courage de vous exposer à l'accusation, plutôt sotte, de ringardise !
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2011

    Victoire prévisible aussi depuis les 7 parties pour éliminer le Canadien. Mon commentaire publié sous M.Oscar, convient mieux ici:
    Les sondages bidon, comme les arnaques aux sports professionnels. Même mafia ? Est-il plus difficile de manipuler les humains par les médias ou par le trucage d’une partie de hockey ? Un réseau télévisuel coûte-t-il plus cher qu’un gardien de buts ? En tout cas, aussi difficile de révéler au grand jour, sans être accusé de complotisme, un rapt référendaire que le fait de perdre deux parties avec peine et gagner les 2 suivantes avec humiliation de l'adversaire. Cent mille personnes ayant payé une fortune pour se distraire à ces activités mafieuses ne peuvent se tromper !
    Bravo pour le rappel sur Kérouac.