Il est le grand absent de cette présidentielle sans suspense, mais il ne restera pas pour autant hors du jeu. Alexeï Navalny, qui n'a pas pu se présenter face à Vladimir Poutine lors de l'élection présidentielle, a relayé ce dimanche 18 mars plusieurs images surréalistes de fraudes supposées dans les bureaux de vote russes.
La candidature d'Alexeï Navalny a été rejetée par la Commission électorale en raison d'une condamnation judiciaire qu'il dénonce comme montée de toutes pièces. Il a donc appelé au boycott du scrutin, qu'il estime être truqué et affirme avoir dépêché plus de 33 000 observateurs dans les bureaux de vote pour dénoncer les tentatives de fraudes.
Plusieurs centaines de cas ont déjà été rapportés, principalement à Moscou et sa région, ainsi qu'à Saint-Pétersbourg et en Bachkirie dans l'Oural. De nombreuses photos et vidéos surréalistes ont ainsi été postées sur les réseaux sociaux, relayées pour certaines par l'opposant numéro 1 à Vladimir Poutine.
On y découvre ainsi une femme glissant un petit paquet de bulletins de vote dans une urne, une autre récupérant des bulletins de l'isoloir, ou encore des bulletins en train d'être photocopiés. Une autre image montre des bulletins soigneusement empilés dans l'urne, qui a donc de toute évidence été ouverte avant la fin du vote.
Face à multiplication de ces vidéos de trucages évidents, la Commission électorale a été forcée de réagir. Selon un de ses responsables cités par l'agence de presse Interfax, les bulletins d'un bureau de vote situé à quelques kilomètres de Moscou ont été annulés, après la diffusion d'une vidéo étayant le bourrage d'urnes. Le Commission a également promis d'enquêter sur un cas d'apparent bourrage d'urne dans un bureau de vote de l'Extrême-Orient du pays, dont une vidéo a été diffusée sur Twitter par Alexeï Navalny.
Mais rien n'indique que ces promesses aboutiront. Les observateurs ont d'ailleurs dénoncé des entraves à leur travail, notamment en Tchétchénie où ils ont été "menacés physiquement" par des membres de bureaux de vote.
De leur côté, certains électeurs cités par le Moscow Times ont fait état de pressions de leurs employeurs pour aller voter. "Nous devrions appeler ça "des élections navettes. Des organisations, des bus ramènent énormément de personnes devant les bureaux de vote", a rapporté Ivan Zhdanov, chef des observateurs pour le parti de Navalny.