Le Québec a vécu une multitude d’évènements politiques, économiques, militaires et sociaux qui rendent son histoire forte intéressante à étudier. Depuis les années 1970, les deux référendums sur la souveraineté ont été les évènements politiques et sociaux qui ont le plus marqué la province sur plusieurs niveaux, et ce de façon pacifique et démocratique. Après 9 ans de pouvoir aux mains des Libéraux de John James Charest où plusieurs acquis sociaux ont disparu au profit de la doctrine néolibérale et du remboursement de la dette, ce dernier a mis en place une mesure qui allait mobiliser et politiser la jeunesse québécoise pour toujours : une hausse des frais de scolarité de 82 % à l’université. Ayant été un militant actif de ce mouvement social, j’aborderais ici plusieurs sujets de cette grève comme l’avant-grève, ma situation personnelle d’étudiant et d’employé, le déroulement des Assemblées générales, le conflit intergénérationnel et les effets que la grève aura eus sur moi.
La période de l’avant-grève
Il est important d’expliquer le contexte personnel dans lequel j’ai vécu la période de l’avant-grève. Je suis étudiant au baccalauréat en sciences sociales, concentration histoire à l’UQO et je suis aussi employé salarié à l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de l’Outaouais (AGÉÉCO). Je suis donc impliqué sur deux fronts et il importe de les différencier : le premier comme étudiant et le deuxième comme employé d’une association étudiante.
Pour la majorité des étudiants impliqués dans ce mouvement de contestation, la grève a véritablement débuté en février 2012. Cependant, pour de nombreux acteurs de ce conflit, ce mouvement de contestation a réellement commencé en janvier 2011 et la grève fut le moyen ultime des étudiants pour tenter de bloquer cette hausse des frais de scolarité. En effet, les associations étudiantes ont entrepris la mobilisation dès la fin de 2010 pour conscientiser les étudiants de l’enjeu des frais de scolarité et de l’impact qu’une telle hausse aurait sur l’accessibilité des études postsecondaires. De nombreux kiosques, des conférences sur le sujet, des dîners-causeries, de la distribution de « tracts », la popularisation du carré rouge et l’implication des étudiants les plus motivés auront tous été des moyens pris entre janvier et mars 2011 pour lancer ce mouvement, et ce même si l’annonce de la hausse des frais de scolarité n’était pas encore officialisée dans le budget du gouvernement de Charest.
En mars 2011, le gouvernement du Québec annonce dans le budget Bachand qu’il augmentera les frais de scolarité de 1625 $ sur 5 ans, une augmentation de 75 %. Une manifestation impliquant plusieurs associations étudiantes et groupes sociaux se tient immédiatement dans les rues de Montréal pour protester contre la hausse des frais, mais aussi contre d’autres mesures impopulaires comme la taxe santé. Cette première mobilisation attire plus de 10 000 citoyens en colère contre les politiques néolibérales du budget Bachand et sonne le début du mouvement de contestation. La session d’automne 2011, autant à l’UQO qu’au Cégep de l’Outaouais et partout au Québec, servira à préparer la stratégie des étudiants pour contrer la hausse et la possibilité d’une grève générale illimitée est de plus en plus discutée. En novembre 2011, une manifestation nationale a lieu à Montréal et regroupe environ 30 000 étudiants de partout au Québec. La session d’Hiver 2012 commencera et les étudiants, qu’il soit pour ou contre cette hausse, ont cet enjeu sur le bout des lèvres et les discussions se font fréquentes et il devient de plus en plus évident qu’une grève sera déclenchée, car le gouvernement de Charest se montre inflexible et ne veut aucunement négocier.
Les Assemblées générales extraordinaires
Comme la majorité des étudiants, j’ai eu mes premières expériences de démocratie participative en participant aux Assemblées générales extraordinaires (AG). D’abord comme étudiant où je devais participer et exercer mon droit de vote, mais aussi comme employé ou je devais organiser le déroulement et la formalité de l’AG. Le 13 février 2012, deux associations étudiantes modulaires déclenchent en Assemblée générale la grève générale illimitée au Québec. Il s’agit de l’Association des chercheuses et chercheurs étudiants en sociologie de l’Université Laval et le Mouvement des étudiants en service social de l’Université Laval. Vers la fin février, plusieurs cégep se joignent au mouvement de contestation et il y a plus de 30 000 étudiants en grève générale illimitée.
Au début mars, l’Outaouais a donc rejoint le mouvement étudiant avec son moyen de pression ultime qu’est la grève et le 5 mars 2012, le nombre d’étudiants en grève atteint maintenant 123 300 partout au Québec. Le gouvernement annonce qu’il augmentera néanmoins les frais de scolarité à partir de l’automne comme il est prévu dans son budget.
Comme analyse des AG en Outaouais, la première constatation que je peux faire est que la participation des étudiants à ses rencontres décisionnelles auront été bénéfiques dans l’apprentissage de la participation citoyenne et dans la vie démocratique. En effet, les AG fonctionnaient avec le code Morin et où le système utilisé est celui de la démocratie participative, ce qui signifie que toutes les décisions prises lors de ses rencontres étaient applicables sur l’ensemble des étudiants de ses établissements. Pour mieux cerner l’évolution des étudiants lors des AG, j’ai décidé de séparer en trois périodes distinctes ses rassemblements démocratiques : les premières AG, les AG du milieu de la grève et les AG de la fin de la grève.
Tout d’abord, il importe de mentionner que les premières Assemblées générales étaient, pour la grande majorité des étudiants, une première expérience de démocratie participative et cela en ne maîtrisant pas les procédures du Code Morin. Une constante qui revient tout au long de la grève est que physiquement, les étudiants contre la hausse des frais de scolarité (les « Rouges ») et les étudiants pour la hausse des frais de scolarité (les « Verts ») formaient deux groupes distincts et il était donc possible d’évaluer quantitativement les deux groupes à l’œil. Lors du premier mois de grève, les « Rouges » étaient nettement mieux organisés pour ce qui est de la mobilisation et cela se reflétait lors des débats sur les votes de grève. Même si ce n’est que 10 à 20 % des étudiants inscrits qui participaient aux AG, les « Rouges » étaient majoritaires, connaissaient les procédures du Code Morin et l’utilisait à leur avantage, monopolisaient le débat avec un argumentaire détaillé et solide. Pour ce qui est des « Verts », ils étaient mal organisés, peu nombreux et probablement intimidés par la forte mobilisation des « Rouges ». L’analyse que je fais des premières Assemblées générales et qui résultera dans la décision des étudiants de poursuivent la grève générale illimitée se situe clairement dans la mobilisation et la préparation des deux groupes quant à la participation aux AG. Étant donné que les « Rouges » se réunissent quotidiennement pour faire du piquetage, pour préparer des activités, pour se réunir et discuter, il apparaît que leur mobilisation quotidienne se sera reflétée lors des votes de grèves et cela peut expliquer en partie pourquoi les écarts entre le premier vote et les suivants s’accentuent en faveur des étudiants pour la grève. Les « Verts » ont aussi pu être impressionnés et/ou intimidés par la grande mobilisation des « Rouges » et plusieurs ont peut-être abandonné l’idée de participer au vote sur la grève. La grande critique provenant des étudiants contre la grève était que les AG étaient d’une trop longue durée et que les participants devraient seulement voter sans avoir de débat, un non-sens lorsqu’on connait les procédures de ses réunions décisionnelles.
Ensuite, analysons les Assemblées générales du milieu de la grève, c’est-à-dire de la période couvrant le deuxième mois de la crise sociale. Il est à noter que la participation des étudiants des deux groupes a considérablement augmenté pour se situer à environ 30-40 %. Bien que les « Verts » commencent à maîtriser les procédures des AG et du Code Morin, les « Rouges » usent de différentes stratégies pour favoriser la poursuite de la grève. On peut aussi constater que des « leaders » se forment, principalement chez les étudiants pour la grève, mais aussi chez les étudiants contre la grève, et que l’argumentaire des deux côtés évolue grandement. Les « Verts » démontrent de la frustration vis-à-vis la méconnaissance du Code Morin et la menace d’injonction commence à transparaître dans le discours de quelques étudiants. Les résultats dans les votes commencent à être de plus en plus serrés et le climat de tension est de plus en plus palpable au sein des deux groupes. Les « Rouges » tiennent énormément à continuer le moyen de pression qu’est la grève, car ils y voient la possibilité de négocier avec le gouvernement et de tenter d’annuler la hausse des frais, tandis que les « Verts » veulent absolument mettre fin au conflit par crainte de voir leur session annulée.
Les dernières Assemblées générales se sont déroulées dans un climat de forte tension, et ce pour plusieurs raisons. La demande d’injonction faite par quelques étudiants qui s’opposaient à la grève aura instantanément mis le feu aux poudres et accentué les rivalités entre étudiants. L’injonction avait comme objectif d’obliger un retour en classe pour l’ensemble des étudiants qui étaient sous un mandat démocratique de grève tenu décidé en AG. Cela a eu l’effet souhaité inverse et aura déboulé sur une radicalisation du mouvement étudiant en Outaouais. Les Assemblées générales qui ont suivi vont s’être tenues dans un climat de violence suite aux arrestations de nombreux étudiants « Rouges » principalement à cause de l’injonction et/ou le débat était rendu plus personnel et de nombreuses insultes étaient échangées.
Analyse d’un conflit intergénérationnel
Tout le monde est d’accord pour affirmer que c’est la hausse des frais de scolarité imposée par le gouvernement libéral qui aura mobilisé la jeunesse québécoise et cela a eu comme conséquence de transformer la crise étudiante en crise sociale. Cependant, une perspective intéressante est celle que la crise sociale que le Québec vient de vivre est aussi un conflit intergénérationnel entre les « baby-boomers » et la génération « Y » qui oppose de nombreuses valeurs et des choix de société pour le futur du Québec. En effet, un conflit intergénérationnel se définit « en se référant aux évènements, aux contextes économiques qui scandent l’évolution professionnelle d’un ensemble d’individus. La génération se définit alors comme des individus ayant en commun une même empreinte historique, matérialisée par des expériences et des influences identiques, et un socle commun de règles institutionnelles gérant leur évolution professionnelle avant, pendant et après leur insertion dans le monde du travail » (Grima, 2007, p.27). C’est lorsque deux générations différentes, ici les « baby-boomers » et les « Y », ne partagent plus les mêmes valeurs et la même vision de la société qu’un conflit intergénérationnel peut se produire. Avant de débuter, il est nécessaire d’affirmer que l’usage du concept de génération n’est généralement pas consensuel en sciences sociales et que le lien entre appartenance générationnelle et comportement est souvent remis en question. Néanmoins, sans tomber dans l’extrême généralisation, analysons le discours différent entre les « boomers » et les « Y ».
Le « Baby-boom » s’est produit dans les années suivantes la fin de la Deuxième guerre mondiale et se caractérise par une importante croissance du nombre des naissances dans plusieurs pays occidentaux, ce qui aura eu comme effet de restructurer la société. Étant donné la forte croissance économique qui a suivi la fin de la guerre, cette génération sera prise en charge par l’État et la société, notamment avec la construction de nombreuses écoles et parcs pour combler les besoins de cette nouvelle génération. Les « baby-boomers » sont nés entre les années 1945 à 1975. Ils ont aussi profité de la croissance économique en ayant des emplois stables et bien rémunérés. Il est important à noter que la dette financière que la société québécoise et canadienne supporte présentement provient majoritairement des emprunts faits pour la construction de nombreuses infrastructures qui auront permis au pays de se développer. La majorité des « baby-boomers », aujourd’hui âgés de 50 ans ou plus, recherche pour la plupart une certaine stabilité et la protection de leurs acquis. L’ordre et la sécurité sont des mesures pouvant combler les besoins qu’ils recherchent. Cette génération a été progressiste lors de sa jeunesse, mais penche de plus en plus vers le conservatisme modéré.
La génération « Y » inclut les personnes qui sont nées approximativement entre les années 1980 et 2000. Il faut constater qu’avant le conflit étudiant, la croyance populaire sur cette génération rapportait énormément de préjugés sur eux comme par exemple qu’ils étaient des enfants-rois, paresseux et non travaillants, et surtout qu’ils ne s’intéressaient pas ou peu à la politique. Il est cependant reconnu que cette génération a de la difficulté avec l’autorité et qu’ils sont très à l’aise avec la technologie et l’informatique.
La génération « Y » vit aujourd’hui dans une société où l’incertitude économique est sur toutes les tribunes. Le problème de la dette est aussi très préoccupant pour eux, car les gouvernements occidentaux proposent présentement des mesures d’austérités en coupant dans les acquis et les programmes sociaux pour rembourser les intérêts de la dette et il n’y a rien qui laisse présager un changement de situation pour le futur à court et moyen terme. Le discours de cette génération qui revient souvent en est un progressiste et elle veut se faire entendre par toute la société, principalement par les leviers de pouvoir. Les « Y » sentent une injustice flagrante entre les générations qui les ont précédés, car ils hériteront d’une société endettée, polluée, corrompue et de plus en plus à l’écoute des politiques néolibérales au détriment de son peuple. Après tout, ce sont les « Y » qui vivront dans la société de demain et ils devraient, selon eux, être consultés dans la prise de décision actuelle et surtout être impliqués dans ses décisions. Les « Y » proposent et veulent des solutions de rechange au gouvernement en place avec des mesures de justices sociales et plus d’égalités entre les classes sociales. Ils sont aussi sensibles aux problèmes environnementaux et ont une conscience qui est plus axée sur le monde que sur leur pays. Pour eux, l’éducation est une priorité que l’État devrait avoir et pour plusieurs raisons que je n’aborderais pas ici.
Quant à eux, les « boomers » sont probablement moins attachés aux arguments sur l’importance d’investir dans les gens qui veulent s’éduquer et sont plus rattachés aux politiques qui touchent à la santé et à l’économie, situation qui s’explique par leur recherche de stabilité économique et sociale et de leur préoccupation par leur état de santé et des soins qu’ils vont pouvoir recevoir. Les « boomers » se retrouvent aussi dans une situation où ils occupent souvent des postes importants au sein de leur emploi et leur génération est très bien représentée dans les instances gouvernementales. Au final, il y a donc un groupe qui a construit au fil d’une génération une société à son image et qu’il tient à préserver ce modèle en préservant ses acquis, et de l’autre côté, un groupe qui veut être de la prise de décision, car il sent le besoin de changer le fonctionnement de cette société en prétendant que se sont eux qui subiront demain les décisions prises aujourd’hui.
En conclusion, j’affirme haut et fort que le conflit étudiant de 2012, qui s’est transformé en crise sociale à partir de l’adoption de la loi répressive 78, fait dorénavant partie de l’histoire des mouvements sociaux du Québec. L’élection d’un gouvernement minoritaire péquiste et sa promesse d’annuler la Loi 78 et la hausse des frais de scolarité jusqu’à tenue d’un sommet sur l’éducation aura certes mis fin au mouvement de grève étudiant, mais il est beaucoup trop tôt pour affirmer que la crise sociale est terminée. Avec les mesures d’austérités appliquées partout en Occident, il y a de fortes chances que la mobilisation contre la hausse des frais de scolarité évolue en lutte sociale beaucoup plus large si les politiques néolibérales continuent à dominer la sphère économique, politique et sociale au Québec et au Canada. Nous aurions aussi pu analyser ce conflit sous d’autres angles que celui du conflit intergénérationnel. En effet, ce conflit aurait pu être étudié entre les secteurs publics et privés de l’économie et entre des milieux grandes-villes, banlieues et métropoles de régions périphériques. Personnellement, j’ai grandement évolué lors des six derniers mois et j’ai été en mesure de séparer mon rôle d’étudiant mobilisé à l’UQO de mon rôle de permanent dans une association étudiante ou je me dois d’être neutre pour représenter l’ensemble des étudiants. La jeunesse québécoise aussi a grandement grandi. Effectivement, le gouvernement libéral de Charest, avec ses mesures répressives et en ne démontrant pas une réelle conviction de régler le conflit, aura, sans le vouloir, politisé les étudiants, et ce sur plusieurs enjeux de la société. Le mouvement étudiant sort plus fort de ce conflit, car pour une première fois lors de grève, les associations étudiantes nationales ont réussi à s’entendre pour faire front commun face à un gouvernement décidé par son idéologie. Cependant, la judiciarisation du conflit étudiant avec des injonctions, qui dans la plupart des cas n’ont pas été respectées, forçant les étudiants à retourner en classe malgré des votes de grève obtenus démocratiquement me laisse perplexe sur l’avenir du mouvement étudiant. Il paraît clair qu’au prochain conflit étudiant, des étudiants contre la grève demanderont dès le départ d’une future grève une injonction. Le mouvement étudiant se doit d’envisager immédiatement cette possibilité et de trouver une façon légale d’être reconnue et que les votes démocratiques d’AG soient également reconnus devant le système de justice. Pour terminer, je me considère chanceux d’avoir pu vivre à 100 % cette lutte sociale et toute l’expérience que j’ai acquise dans la rue va m’influencer dans mes rapports que j’aurais avec les autres. Solidarité!
Bibliographie
GRIMA, François. Impact du conflit intergénérationnel sur la relation à l’entreprise et au travail : proposition d’un modèle, Management Prospective Ed, Site web : http://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2007-3-page-27.htm
Nous avons fait l'histoire!
Analyse personnelle de MA grève étudiante
La grève étudiante de 2012, un conflit intergénérationnel?
Tribune libre
Mikaël St-Louis14 articles
Étudiant au baccalauréat en histoire et en sciences-politiques à l`Université du Québec en Outaouais
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3 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
23 septembre 2012Monsieur St-Louis,
C’est peut-être un bienfait du Code Morin qui vous a mené à bien structurer votre pensée, mais c’en est peut-être un corollaire vieillot qui vous porte à écrire long. Vous savez, comme les gens quittent les trop longues assemblées, ils lisent en diagonale des textes extensifs.
Quoi qu’il en soit, reconnaissons votre mérite d’avoir vécu la grève complètement, d’avoir observé ses causes, ses conséquences et déduit ses suites. Là où je suis un peu agacé, comme sexagénaire ayant marché souvent avec les étudiants, c’est quand vous insistez sur le conflit intergénérationnel… Une classe de la société contre une autre… Or, quand on fait des généralités, on risque de dire des bêtises. Opposer les « ayant tout eu » aux « privés de tout », c’est oublier de répartir dans l’un et l’autre groupe, les individualistes de droite et les socialisants de gauche. C’est oublier que les aînés qui ont marché pour la gratuité scolaire, ce sont ceux qui ont participé à construire un Québec plus égalitaire. Cette construction, ils l’ont vue démolie par les néolibéraux, plus égoïstes, en une décennie. Et ceci est survenu après qu’une mouvance antinationaliste eut réussi à lézarder la carapace d’une nation méprisée au Canada. C’est le sentiment d’injustice qui nous a réunis à votre lutte. Enfin, nous sommes fiers de voir la jeunesse prétendument amorphe se politiser, non seulement pour son porte-monnaie personnel, mais aussi pour la société de ses descendants. De plus, si nous avons adopté le carré rouge, nous avons aussi pavoisé avec le fleurdelisé. Nous osons croire que l’obsession « économique » qui voulait vous forcer à votre « juste part », vous reconnaissez que c’est la résultante des colonnes de chiffres de Wall Street.
Ce qui vous menace, c’est plutôt l’uniformisation mondiale que la génération de Québécois qui continue à militer pour vous laisser un pays. Dans un Québec autonome, votre différence culturelle sera moins méprisée. Et vous serez responsables de vos décisions.
Archives de Vigile Répondre
23 septembre 2012Bravo Monsieur St-Louis . Étant moi même très politisé ,il n'y a qu'une règle qui prime et c'est la démocratie . À partir du moment ou celle-ci est brimée voir bafouée par les gouvernements , il y a grand risque d'une éclosion social qui va revendiquer ces droits. Maintenant et plus que jamais et,ce qui est tout à notre honneur pour nous Québécois , la génération "Y" a prouvé qu'il est possible d'être solidaire et ainsi , par mouvement de masse , faire respecter nos droits et convictions ! La planète entière vous a vus et écouté au point tel que encore récemment , il y a eu des contestations en Amérique du sud où les gens utilisaient , à ma très grande fierté ,le symbole du carré rouge...rien de moins !je suis de la génération des "Boomers" et , je reconnais en vous ,étudiants "Y" mes propres revendications des années 70 lesquels, depuis , tout est tombé à plat et morose puisque , hé oui , les Québécois avaient trouvés leurs zones de conforts .Mais voici,avec notre VOTRE printemps érable , il est résolument possible par des mouvements pacifiques de dire non à l'abus , non à la répression et non à l'ingérence de nos "soit disant" représentants de la scène politiques ! Votre article m'a énormément plu et vous m'avez éduquer sur maintes points. Je vous souhaite succès et continuité dans vos démarches et professions monsieur St-Louis et... Oui à la solidarité !
Archives de Vigile Répondre
23 septembre 2012Monsieur St-Louis,
Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un conflit de générations. Il s'agit peut-être davantage d'un conflit de classe.
Dans la région de la ville de Québec, la région la plus prospère du Québec, la mobilisation étudiante n'a pas été aussi forte qu'à Montréal par exemple.
Contrairement à ma génération, vous la génération qui êtes encore sur les bancs d'école, essayez dans l'avenir de ne pas mettre aux postes de décision du Québec ceux que vous ne pouvez sentir présentement sur les bancs d'école.
Ainsi, vous aurez probablement des chances d'avoir dans l'avenir un Québec plus juste et plus humain dans lequel tous pourront vivre décemment et heureux.