Des voix s’élèvent pour que Justin Trudeau fasse la lumière sur un des éléments les plus importants de l’héritage politique de son père. L’historien Frédéric Bastien appelle le premier ministre à publier tous les documents relatifs au rapatriement de la Constitution canadienne en 1982, marqué par le comportement discutable du juge en chef de la Cour suprême de l’époque.
L’auteur et professeur d’histoire, appuyé par le député péquiste Jean-François Lisée, demande au premier ministre Trudeau de lever le voile sur les dessous du rapatriement de la Constitution. Dans un essai explosif publié en 2013, Frédéric Bastien a révélé que le juge en chef de la Cour suprême, Bora Laskin, et son collègue Willard Estey avaient discuté avec les gouvernements britannique et canadien des délibérations du plus haut tribunal du pays sur le projet de Pierre Elliott Trudeau.
Cette entorse à l’indépendance du pouvoir judiciaire soulève des questions qui restent sans réponses, parce que le gouvernement canadien refuse de publier l’ensemble des documents relatifs à cet épisode marquant — et controversé — de l’histoire du pays. Le rapatriement de la Constitution et la création de la Charte canadienne des droits et libertés sont considérés comme « l’oeuvre maîtresse » de Trudeau père. « Justin Trudeau s’est fait élire en s’engageant à établir un gouvernement ouvert et transparent. S’il est sérieux, il doit rendre publics tous les documents canadiens relatifs au rapatriement », a dit Frédéric Bastien au Devoir. Il était accompagné par le député Jean-François Lisée, candidat à la chefferie du Parti québécois (PQ).
« Il est essentiel de connaître la véritable histoire autour du texte le plus important du Canada, sa Constitution », dit Jean-François Lisée. Il a choisi de faire sa sortie la veille de la fête du Canada, au moment où le pays s’apprête à fêter son 150e anniversaire. M. Lisée demande au gouvernement Couillard de faire pression sur Ottawa pour la divulgation des documents fédéraux. L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité en 2013 une motion demandant la transparence totale d’Ottawa dans cette affaire, rappelle M. Lisée.
Joints à leur tour, les quatre autres aspirants chefs du PQ (Martine Ouellet, Paul St-Pierre Plamondon, Véronique Hivon et Alexandre Cloutier) ont tous appuyé la démarche de l’historien Frédéric Bastien. M. Cloutier, qui était ministre des Affaires intergouvernementales à l’époque, dit avoir tenté en vain tous les recours possibles pour forcer Ottawa à la transparence. Il a obtenu plus de 2000 pages de documents lourdement censurés par la Loi sur l’accès à l’information.
Ni Justin Trudeau (qui recevait les présidents des États-Unis et du Mexique) ni Philippe Couillard n’ont voulu commenter ce dossier, mercredi.
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RAPATRIEMENT DE LA CONSTITUTION
Après les tractations, la transparence Trudeau?
Le premier ministre appelé à lever le voile sur les documents entourant «l’oeuvre maîtresse» de son père
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