Un rapport classifié du Pentagone révèle que la version navale ne peut pas apponter, sauf à entreprendre de très coûteuses modifications dans sa conception.
Alain Ruello - La presse britannique en fait ses choux gras depuis ce matin : en l'état actuel, la version navale du F-35, le futur avion de combat de Lockheed Martin, est incapable d'apponter. Huit tentatives se sont soldées par huit échecs. C'est ce qui ressort d'un rapport secret du Pentagone daté de fin novembre et repris ce week-end par le « Sunday Times ». Plus que gênant pour la marine de sa gracieuse majesté puisqu'elle a misé sur cet appareil pour équiper ses futurs porte-avions, à l'horizon 2020, après avoir mis ses vénérables Harrier à la retraite.
Le rapport met en avant la position du crochet d'arrêt, placé trop près du train d'atterrissage (7,1 pieds, contre 18,2 pour le F-18). La problème a été identifié, et une solution est à l'étude qui doit être testée en avril. Si cette solution s'avère inefficace, il faudra alors revoir des pans importants de la conception du F-35. Sans oublier les travaux de reprise que cela impliquera sur les exemplaires de l'avion de combat déjà construits.
Treize problèmes
Si l'on ajoute le soucis du viseur tête haute, des logiciels, ou encore du système de largage d'essence, le rapport met en avant 13 problèmes qui amènent ses auteurs à douter de la « stabilité » de la conception du F-35, qui n'est pas près de perdre sa couronne de programmes d'armement le plus coûteux de tous les temps (Relire : L'avion de combat F35, un projet gigantesque dans l'oeil du cyclone ). Aux dernières nouvelles, la facture -rien que pour le Pentagone -atteint 323 milliards de dollars à raison de 2.443 exemplaires commandés. Conscient des risques encourus, l'administration Obama a décidé de décaler la fabrication de 120 exemplaires après 2017.
Pour faire des économies, le Royaume-Uni, qui a investi des centaines de millions de livres dans le développement, a décidé il y a plus d'un an de se rabattre sur la version catapultée du F-35, moins chère a priori que la version à décollage court et atterrissage vertical. Londres prévoit d'en acheter 50 exemplaires pour 5 milliards de livres. Mais selon le « Telegraph », qui cite des sources haut placées dans la Navy, compte tenu des surcoûts à répétition du programme, le ministère de la Défense ne pourra en recevoir que 6 d'ici à 2020
Consultez le rapport du Pentagone (en anglais)
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