Barroso répond à Montebourg et moque les Français anti-européens

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Une surenchère annonciatrice d'une rupture acrimonieuse

À la suite des propos d'Arnaud Montebourg, qui qualifiait José Manuel Barroso de "carburant de l'extrême droite", le président de la Commission européenne a vivement répliqué lundi en fustigeant le chauvinisme français.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a dénoncé, lundi 24 juin, les propos anti-européens de certains dirigeants français. Il réagit aux critiques émises par le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, envers sa politique.
"Il serait bon que certains responsables politiques comprennent que ce n'est pas en attaquant l'Europe et en essayant de faire de la Commission européenne le bouc émissaire de leurs difficultés qu'ils arriveront très loin", a déclaré M. Barroso lors d'un point-presse, affirmant que "certains souverainistes de gauche ont exactement le même discours que l'extrême droite".
Plus tôt dans la journée, la Commission européenne, via un communiqué lu par un porte-parole, avait dénoncé le "chauvinisme" français.
"Quand ils attaquent la mondialisation, les réformes économiques et l'Europe et ses institutions, les souverainistes de gauche et de droite ont le même agenda", affirmait le communiqué. "Il faudrait que certains responsables politiques français abandonnent certaines ambiguïtés vis-à-vis de l'Europe et la défendent davantage vis-à-vis du nationalisme, du populisme, voire du chauvinisme", a précisé le porte-parole.
Barroso, le "carburant de l’extrême droite"
Dimanche, Arnaud Montebourg avait accusé José-Manuel Barroso de favoriser la montée de l’extrême droite, après ses propos qualifiant la position française sur l'exception culturelle de "réactionnaire".
"M. Barroso est le carburant du Front national. Voilà la vérité", a déclaré Arnaud Montebourg dimanche 23 juin, sur la station de radio publique France Inter.
À l'autre bout de l'échiquier politique, Alain Juppé, ancien Premier ministre UMP, a lui aussi fustigé l'attitude de José-Manuel Barroso. "Le président de la Commission est totalement archaïque, il doit avoir une vision du monde qui doit dater des années 58", a affirmé M. Juppé à la télévision privée d'information en continu BFMTV.
Le président de la Commission européenne avait violemment critiqué lundi 17 juin la volonté de la France d'exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis. "Cela fait partie de ce programme antimondialisation que je considère comme totalement réactionnaire", avait-il déclaré.
Des propos qui, selon M. Barroso, ont été "mal compris". "J'ai toujours dit que l'exception culturelle, c'est sacré, qu'on ne doit pas faire de marchandage de la culture", a-t-il assuré.
En réaction à cette polémique, lundi, le commissaire européen Michel Barnier, n’a pas mâché ses mots."J'en ai assez, je le dis avec une certaine colère, de voir dans mon propre pays des ministres comme M. Montebourg, des hommes et des femmes politiques de droite et de gauche dire que c'est la faute des autres, de se défausser, de chercher des boucs émissaires".


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