Jacques Parizeau et le référendum. Ce que Jacques Parizeau pense vraiment du référendum: la deuxième option. "C'est Parizeau qui avait raison." (René Lévesque)
2015/06/03 | Par L’aut’journal
M. Jacques Parizeau a prononcé un important discours devant l’Assemblée des États généraux du mouvement souverainiste, le 21 septembre, à Montréal. Cette conférence peut être considérée comme son testament politique. Nous reproduisons la transcription de ce discours. Extrait.
"L’indépendance, par quel moyen?
Deuxième chose : par quel moyen est-ce qu’on veut réaliser l’indépendance du Québec ? Écoutez, y en n’a que trois moyens. Juste trois.
La violence. Ça a été utilisé dans bien des pays pour atteindre leur indépendance. Mais on veut pas de ça. On veut faire ça démocratiquement.
Deuxièmement : un vote du parlement, ou de l’Assemblée nationale, appelez ça comme vous voudrez. Moi, j’ai été longtemps partisan de cette formule-là. On est entrés dans la confédération canadienne sur un vote des députés, je voyais pas pourquoi on pouvait pas sortir de là sur un vote des députés.
Y’a eu des demandes de référendums dans les années 1860. Ça a toujours été refusé. À partir du principe qu’un parlement a tous les pouvoirs, sauf celui de changer un homme en femme. Et encore, à notre époque…
Mais le Parti Québécois a décidé, y’a très, très longtemps, que ce serait dans la troisième voie qu’il s’engagerait, c’est-à-dire la voie des référendums. Moi, j’me suis rangé, comme tout l’monde. C’était une décision démocratique de mon parti.
Y’a pas autre chose. On s’comprend?
Alors quand on voit des gens qui A : ce disent souverainistes, et B : veulent pas faire de référendums… Quelle conclusion est-ce qu’on peut en tirer? C’est qu’ils n’en veulent pas de la souveraineté. Soyons très clairs là-dessus."
Mon commentaire
Le deuxièmement exprime la pensée de Jacques Parizeau. "... un vote du parlement, ou de l’Assemblée nationale, appelez ça comme vous voudrez. Moi, j’ai été longtemps partisan de cette formule-là. On est entrés dans la confédération canadienne sur un vote des députés, je voyais pas pourquoi on pouvait pas sortir de là sur un vote des députés.
Y’a eu des demandes de référendums dans les années 1860. Ça a toujours été refusé. À partir du principe qu’un parlement a tous les pouvoirs, sauf celui de changer un homme en femme. Et encore, à notre époque…"
Jacques Parizeau s'est rangé à la décision démocratique du Parti québécois de prendre la troisième voie, la voie du référendum...qui a conduit au "champ de ruines" dont il parle au début de sa conférence. Je serais curieux de savoir la réaction qu'il aurait eue devant la vidéo de Jean-Claude Pomerleau: la force prime le droit.
Ce qui m'amène è dire que je suis en total désaccord avec le propos suivant : "Alors quand on voit des gens qui A : ce disent souverainistes, et B : veulent pas faire de référendums… Quelle conclusion est-ce qu’on peut en tirer? C’est qu’ils n’en veulent pas de la souveraineté. Soyons très clairs là-dessus."
Et je maintiens que le référendum tel que conçu par le duo Claude Morin-René Lévesque est le coronavirus du mouvement indépendantiste et de la démocratie québécoise. La voie du référendum a été choisie par le Parti québécois et Parizeau dit: "Je me suis rangé comme tout le monde". Il ne s'est pas rangé tant que çà. Il n'a pas aimé la formulation de la question du référendum de 1980 sur le mandat de négocier. En 95, il s'est battu contre le duo Lucien Bouchard-Mario Dumont pour maintenir le cap sur l'indépendance alors que les deux autres mettaient l'accent sur le partenariat.
Conclusion: Ce que dit Parizeau du référendum ressemble beaucoup à une rationalisation, une tentative de justification puisque lui-même a fait un référendum. Mais réflexion faite, Jacques Parizeau n'est décidément pas l'homme politique sur lequel on peut d'appuyer pour justifier le référendisme. Pendant l'histoire du Parti québécois, à partir de la carte de rappel d'octobre 1973 où est né l'étapisme, Jacques Parizeau a été mis en minorité devant le "sans référendum point de salut" de Claude Morin. La "démocratie" au sein du Parti québécois à laquelle comme bien d'autres j'ai participé n'est pas une vache sacrée. Peu de temps avant sa mort, René Lévesque a dit à des proches y compris Bernard Landry: "C'est Parizeau qui avait raison" sur l'étapisme et j'aurais dû écouter Parizeau plutôt que de suivre les conseils de Claude Morin.
LAUTJOURNAL.INFO
Le testament politique de Jacques Parizeau | L'aut’journal
2015/06/03 | Par L’aut’journal M. Jacques Parizeau a prononcé un important discours devant l’Assemblée des États généraux du mouvement souverainiste, le 21 septembre 2014, à Montréal. Cette conférence peut être considérée comme son testament politique. Nous reproduisons la transcription...
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé