C'est une longue et belle Histoire, celle de notre langue française

Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir

Pour décrypter l’histoire de la langue française, il nous faut remonter à ces peuples Ligures, Arvernes, Celtes... et autres encore, tous qualifiés péjorativement de “Galli” par les Romains lorsque ils envahirent le pays.. c’est donc ainsi qu’on va commencer à les désigner de ce terme de Gaulois. Ces peuples avaient leur propre civilisation, loin d’être des sauvages comme on a voulu le sous entendre, et laisser penser que la civilisation n’est arrivée qu’au moment de la conquête romaine....

Après plus de cinq cents ans de colonisation romaine, les langues de ces peuples avaient largement été influencées par le latin, mais par la suite vint le temps d’autres envahisseurs, les germaniques cette fois, qui apportèrent de nouvelles influences. Toutefois, il est à remarquer que l’influence chrétienne permit au latin de rester la langue commune, même si le langage oral avait évolué, c’était devenu une langue romane, la lingua romana rustica issue des formes orales et populaires du latin, qui au cours des siècles suivants allait subir de nouvelles transformations jusqu’au français d’aujourd’hui ..

Vint alors Charlemagne, roi des Francs, des germaniques arrivés dans le nord de la Gaule. Ils parlaient non pas une langue romane mais un dialecte germanique, Charlemagne ayant la plus grande admiration pour le latin voulut lui redonner tout son lustre en 813, c’est ce qui a été appelé la renaissance carolingienne, il redonna de l’influence à une langue qui ne se manifestait que par l’écrit et qui de ce fait était réservée aux lettrés; c’était plus particulièrement la langue de l’église, des savants et de l’enseignement.
Le latin à partir de Charlemagne a servi de modèle et de source principale au renouvellement du vocabulaire.

Pourtant le bas latin, la langue parlée, poursuivait son cours et le serment de Strasbourg entre les deux petits-fils de Charlemagne, Charles le Chauve et Louis le germanique en 842, est le premier texte écrit en langue d’oïl, une langue dérivée de ce bas latin. C’est donc le plus ancien document écrit en français.

Alors ce dialecte dit “français” puisque employé par les Francs sera durant longtemps un dialecte parmi les autres, il restera délimité plus précisément autour de Paris et de l’Ile de France, tandis que tout le long du Moyen Age, chaque région continuera à utiliser sa propre langue régionale. Au milieu de tous ces parlers régionaux, on distingue ceux du Nord langue d’Oïl et ceux du sud langue d’Oc. La langue de l’ile de France va peu à peu s’imposer aux autres langues régionales. D’une part à cause de sa situation géographique située dans un vaste centre de communications commerciales amenant un très grand nombre de gens, cela devient le parler du “juste milieu'” avec un apport non négligeable des autres langues régionales, amené par toute cette circulation des personnes, ces apports l’enrichiront considérablement... cela va devenir une sorte d’idéal à atteindre pour toutes les personnes de qualité, d’autant plus qu’il était devenu le langage de la Cour. C’est donc un lent mouvement qui remplacera au cours des siècles les autres langues régionales et deviendra la langue commune du pays.

C’est à présent le 16ème siècle et le roi François Ier.

Ce roi va donner à la langue française une place prépondérante, en remplaçant d’autorité le latin qui était la seule langue écrite jusqu’ici, ce qui n’empêche pas de parler '”patois” dans la vie de tous les jour. Ainsi par l’ordonnance de Villers-Cotterêt en 1539, François Ier impose le français comme langue écrite pour le droit et l’administration. Dans la même foulée, les grammairiens travaillent à déterminer les “règles” du “bon usage”, c’est donc le tout début de la langue classique.

En 1635, Richelieu fonde l'"Académie Française" pour donner de l’unité au royaume de France, en instaurant des règles pour la rendre pure, éloquente, capable de traiter autant les arts que les sciences. Cette organisation assez perfectionnée de Richelieu a finalement traversé les siècles sans vraiment de grands changements. En effet, l’éclat et la puissance de la monarchie française, le raffinement, la culture, les perfectionnements apportés à la langue par l’Académie et les grammairiens, font que le français déborde rapidement du territoire national. Cela va devenir la langue de l’aristocratie, des personnes lettrées de tout le nord de l’Europe, Allemagne, Russie, Pologne, et c’est à partir du traité de Nimègue en 1678 que la langue française sera définitivement adoptée comme langue de la diplomatie, tous les traités seront alors rédigés en français.

Le 8 mai 1673 fut un jour à marquer d’une pierre noire pour ceux qui apprennent l’orthographe, le jour où les Académiciens prirent la décision d’adopter une orthographe unique et obligatoire pour eux-mêmes tout d'abord, puis pour l’ensemble des Français. A la fois abhorrée et vénérée, cette orthographe continue de nos jours à avoir ses martyrs et ses adorateurs !

Le français traverse aussi les mers avec Jacques Cartier et par la suite les Français qui fonderont la Nouvelle France utiliseront tous la langue française, bien avant tous les Français de France, puisque eux-mêmes venant de régions françaises aux patois différents ne se comprenaient qu’en français. Ces Français-là ont constitué la première population francophone du monde à réaliser son unité linguistique, sans aucune intervention étatique et cela deux siècles avant leur mère patrie !

Le français d'Amérique du Nord et le Français de France sont à la fois pareils et différents puisqu'ils ont subi tous les deux des influences et des évolutions différentes, l'accent du Québec reste celui des Français partis de France au 17ème siècle, mais un accent qui a un charme fou pour nous les Français de France, bien loin d'être un choc, comme nous avons pu le lire dernièrement.

Au moment de la Convention éprise de centralisation jacobine, il sera jugé important pour la République qu’elle soit une et indivisible, c’est ainsi qu’en 1794, un rapport sur les langues régionales sera établi par l’abbé Grégoire, plusieurs propositions seront émises, entre autres de n’admettre que la langue nationale dans toutes les municipalités, de créer des écoles d’enseignement primaire et pour cela de former des personnes à même d’enseigner le français d’où la création d’Ecoles Normales pour former ces maîtres. De plus, les langues régionales rappelaient, sans doute, beaucoup trop l’Ancien Régime !

Le nombre de francophones ne cesse d’augmenter, de 200 millions en 2010 on en prévoit quatre cents d'ici 2040, le nombre sera alors supérieur aux locuteurs anglais. Le français est la seule langue avec l’anglais a être parlé sur les cinq continents. La langue la plus francisée depuis Guillaume le conquérant est l’anglais.

Depuis 2007, le français a remplacé l’anglais comme langue obligatoire à l’école de la Sarre en Allemagne, la Chine voit un développement faramineux du français.. l'Afrique.. et dans tant d'autres pays également..

En 1990, le Conseil supérieur de la langue française a fait quelques rectifications légères de l’orthographe, telles par exemple de supprimer des accents circonflexe sur le verbe paraître .. île etc.. mais ceci est laissé à la discrétion des usagers.. il faut laisser voir ce que l’usage en fera .. Une langue évolue lentement, elle digère ou rejette ce qui ne lui convient pas ..

Quant à l’Académie française, elle appelle la féminisation des mots, des contre-sens linguistiques puisque lorsque le masculin est uniquement employé, c’est un Neutre, par conséquent l’utilisation de forme féminine pour un mot qui n’en comporte pas n’est pas souhaitable. De plus, les fonctions des grades ou des titres ( ministre, maire, professeur, auteur, écrivain.. etc.. ) doivent être distingués des personnes qui l’occupent, on dira donc” Madame la Ministre” et non pas la " ministresse", ainsi de suite. Ce sont les féministes qui ont inventé ces barbarismes et qui tentent de les faire accepter mais les résistances sont nombreuses, particulièrement en France . il faut donc observer dans le temps ce que la langue en fera, si elle les rejettera ou les intègrera.

C’est ainsi également pour de nombreux mots étrangers, entre autres des mots anglais à la mode il y a quelques années ont été depuis totalement rejetés.. même s'il en arrive de nouveaux, ce sont quelquefois d'anciens mots français qui sont allés faire un petit tour en Angleterre durant quelques siècles et qui nous reviennent avec un autre sens, en tous les cas avec une autre prononciation, ce qui nous permet à peine de les reconnaître !..

La richesse du français est indéniable, nul besoin d'en rajouter, c’est aussi la langue des calembours, il existe tant d’homophones, une vraie mine pour les écrivains, les poètes.. jouer avec les mots est une merveille et donne une grande agilité d’esprit.

L’habitude est ancienne, depuis Charlemagne, de puiser aux sources gréco latines pour former de nouveaux mots, et quelquefois pour deux mots identiques, on peut observer avec intérêt qu’on se servira de ces deux sources, ainsi par exemple, on utilisera un mot avec la racine latine comme aqua et l’autre avec la racine grecque hydro ...

Anatole France avait écrit cette phrase sublime :

"La langue française est tout comme une femme, cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, à la fois touchante et voluptueuse, chaste et noble, mais aussi folle que sage, tant et si bien qu’on l’aime de toute son âme et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle .”

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Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2012

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  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    3 août 2011

    Merci, jean-Christophe, de votre commentaire qui est en effet très juste puisque avant que notre langue française ait pris corps sur tout le pays il a fallu malheureusement, au moment de la Convention, comme c’est expliqué dans le texte, faire en sorte que le pays tout entier la parle et cela l’a été malheureusement, au détriment de toutes nos langues régionales..
    Mes grands parents nés à peu près à l’époque des vôtres ( 1875) n’ont jamais parlé eux-mêmes, le Provençal, ou quelques mots à peine, même s’ils le comprenaient, alors que leurs propres parents et toute cette génération précédente, le parlaient encore.. Les instituteurs de Jules Ferry, ces hussards noirs de la république, avaient bien fait leur travail ! .. à remarquer également que les habitants des villes ont parlé français plus rapidement que ceux des campagnes qui même s’ils le parlaient eux aussi, continuaient à employer leur langue régionale à la maison.. ..
    Chez nous en Provence, Frédéric Mistral est passé heureusement par là, avec tous les autres félibres pour faire revivre le provençal..Nombreux sont les jeunes qui l’apprennent au lycée, nombreux sont les mouvements folkloriques qui l’utilisent.. les associations viticoles... la Coupo Santo entonnée à pleine voix.. etc.. c’est ce qui se passe aussi dans toutes les autres régions, c’est à nous tous de perpétuer nos langues, elles ne doivent pas s’éteindre, elles sont une richesse.. N’oublions pas qu’elles ont concouru à créer notre langue commune, la langue française, dans laquelle, en dehors des apports arrivés de l’étranger au cours des siècles, nous pouvons retrouver des centaines de mots régionaux dont énormément de mots provençaux d’ailleurs.. cette langue française si riche, dont nous pouvons être, et à juste titre, tous fiers aujourd’hui...sans être trop idyllique !

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2011

    Francophone de France, j'ai lu attentivement ce que vous écrivez. Je ne vois malheureusement pas l'Histoire de la langue française, qui pour autant est ma langue maternelle, de manière aussi idyllique.
    Il faut bien admettre que le français s'est imposé en France avec une violence certaine à l'égard des autres idiomes du royaume puis de la République. Mes grand-parents, occitanophones, nés (et désormais décédés) au début du 20ème siècle ont appris le français à l'école comme une langue étrangère et ils n'ont jamais eu la chance qu'on leur explique que leur langue maternelle était bien une langue quand bien même sujette à variation et dépourvue de standard, la langue des troubadours, premiers des poètes de langue romane en Europe au Moyen-Age. Au contraire, leur idiome a toujours fait l'objet de brimades de la part des gens bien, bien comme il faut, des "Monsieurs".
    Bref, si le français me tient aussi à coeur, je déplore qu'il (ou plutôt ceux qui l'ont promu) se soit imposé en minorisant, et au final en anéantissant, les autres langues de France (et par conséquent en infériorisant les locuteurs de ces langues).

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2011


    Chère Marie-Hélène Morot-Sir,
    J'aime prendre le temps de vous lire et vous relire.
    J'admire votre érudition et votre objectivité.
    René Marcel Sauvé

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2011

    Bravo madame Morot-Sir pour votre contribution au développement de la langue française! Pour ceux et celles qui parleraient d'un nouveau colonialisme culturel, qu'ils regardent plutôt comment l'empire anglosaxon tentent de nous niveler par le bas avec sa culture de l'image, de la violence et de la médiocrité. Il auront de quoi s'occuper à temps plein.Cela ne m'inquiète aucunement!Pour ma part, je préfère Francis Cabrel à Métallica.
    Oui le français progresse sur le globe et nous aurions tout intérêt nous québécois, à avoir un peu plus de respect et d'affection pour elle.
    En effet, la Chine a choisi depuis 1997 d'enseigner le français en priorité dans ses écoles ayant fait de cette langue,la langue de ses relations diplomatiques n'en déplaisent à Ottawa, Londres ou Washigton.
    Aussi le français connaît actuellement une popularité contagieuse telle qu'à New-York même, on vient de construire un nouveau lycée. Toutes les classes d'immersion débordent systématiquement à un point tel qu'en Nouvelle-Angleterre, on ne suffit pas à la demande.
    Une cousine soeur du Bon- Pasteur qui enseigne à Lowell dans le Mass m'a rapporté que les classes de français étaient systématiquement en explosion.C'est la même situation au Canada-anglais.
    Ce qui m'inquiète présentement c'est que les canadiens-anglais et les américains fassent en sorte que nous devenions nous québécois, les dindons de la farce et qu'ils en viennent à s'exprimer beaucoup mieux que nous dans la langue de Molière.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    14 juillet 2011

    C’est avec un grand intérêt que j’ai pris connaissance de vos commentaires, je vous remercie tous infiniment d’avoir pris le temps de les écrire.
    - à Michel, ces études de l’évolution de la francophonie dans le monde, sont basées sur l’observatoire de la langue française en date de juin 2010 et sur les études de Claude Haggège professeur au Collège de France... il est donc possible d’être optimiste.
    La langue anglaise s’est formée après Guillaume le Conquérant avec un grande base de mots français issus du latin, la langue d’oïl, l’influence française a duré trois cents ans, ce qui n’est pas rien! mais par la suite elle a subi de nombreuses autres influences entre autres, celles des pays que la Grande Bretagne a colonisés. Comme toutes les langues de la planète, elle apporte une diversité par ses caractères propres, ses expressions, une façon distincte de percevoir et de sentir les choses. Il est intéressant d’en étudier les différences, de comparer la grammaire, les règles, l’origine .. il est aujourd’hui facile d’être bilingue et même trilingue, cela ne signifie en aucune façon de délaisser sa propre langue pour autant, bien au contraire cela permet d’apprécier encore davantage cette langue extraordinaire, que nous avons eu la chance de trouver en naissant dans notre berceau, une langue qui permet d’exprimer avec la plus grande justesse toutes les circonvolutions intellectuelles .. Même la justice anglaise y a recours lors de dossiers particulièrement épineux.

    -à Sapeur Camembert, tout à fait d’accord avec vous, il faut dire et écrire en effet Madame ” le” Ministre, même si l’usage prévaut aujourd’hui pour le féminin de l’article.. . Il serait nécessaire effectivement, une fois cette chronologie décrite, de rentrer dans les détails de la construction elle-même de notre langue, avec tous les apports importants, comme vous le suggérez. . Pour cela une seule tribune ne suffit pas..

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2011

    On ne dit pas Madame la ministre mais on doit dire Madame le ministre, l'article dans ce cas, s'attachant à la fonction et non au genre de celui ou celle qui en est titulaire...
    Quant à cette évocation un peu idyllique de la langue francaise et de son évolution, il ne faudrait pas oublier qu'une partie importante de son corpus est d'origines diverses (arabe, italien, anglais, allemand, etc.). Un rappel salutaire pour ceux qui pensent qu'une langue est pure ou qu'elle doit rester immuable (style OLF pas de termes anglais....).Cette polynisation se fait AUSSI du francais vers les autres langues.
    L'unification de la langue parlée et écrite a été bien plus longue qu'expliqué dans cette chronique et surtout ces homogénisations ne sont pas le fruit du hasard soit;
    Extension du pouvoir royal.
    Nécessité d'avoir un mode de communication compris par tous les pouvoirs locaux (après la disparition du latin).
    etc..
    A ce titre les réformes de Jules Ferry au 19 ième siècle sont tout sauf innocentes. Elles commandent l'instruction laique, obligatoire et universelle d'un tronc commun (langue, calcul élémentaire, géographie, histoire), réformes qui correspondent aux besoins de l'industrie moderne en construction (urbanisation, apparition d'une classe ouvrière, etc).
    Les conséquences seront la disparition des langues régionales (breton, alsacien, occitan, basque) et l'élimination des patois en moins d'une centaine d'années.
    Pour parler de l'évolution des langues, il ne suffit pas d'en examiner la chronologie...relisez Claude Haggège..

  • Nicole Hébert Répondre

    14 juillet 2011

    Quelle impressionnante et passionnante érudition, Marie-Hélène! et cette découverte - entre autres - quant à moi à savoir que:

    "Ces Français-là - nos ancêtres - ont constitué la première population francophone du monde à réaliser son unité linguistique, sans aucune intervention étatique et cela deux siècles avant leur mère patrie !"
    n'est pas sans inspirer une fierté rétrospective de plus à leur endroit et à l'endroit de notre "parlure"
    Merci de vos apports ici,
    Nicole

  • Michel Pagé Répondre

    13 juillet 2011

    Madame,
    Vous nous habituez à de beaux textes, à la fois utiles et agréables.
    Celui-ci ne fait pas exception. Pourtant j’y décèle un brin d’optimisme débordant, une sorte de souhait porté par la douce légèreté des temps chauds que pourtant la réalité ne nous offre pas, assurément pas aussi facilement.
    Je vous fais deux commentaires, le plus positivement du monde.
    En premier lieu, l’évolution que vous attribuez à la francophonie, à la projection du nombre de locuteurs de langue française repose sur une vision optimiste de ce que serait, dans le meilleur des ondes, la francophonie africaine. Le continent africain connaît une explosion démographique, certes. Mais, rien n’assure que les conditions d’apprentissage du français favoriseront à ce point sa vitalité : écoles, système scolaire et alphabétisation ne sont pas nécessairement au rendez-vous ! Certains pays africains francophones versent carrément vers l’anglais, le cas le plus patent serait le Rwanda. Le degré d’inalphabétisation qu’on ne peut pas prétendre à autant de locuteurs francophones… etc.
    En deuxième lieu, votre rappel de la fréquence élevée de racines grecques ou latines et du voyagement des mots entre l’Angleterre et la France rejoint une réflexion que je portais sur une manière différente de présenter des projets éducatifs de l’apprentissage de langues en sixième année au lieu de ce que propose malencontreusement par populisme le ministère de l’éducation du présent gouvernement libéral : ce n’est pas l’anglais qu’il faille servir aux jeunes, mais le latin et le grec !
    Mais alors, par la composition des mots dits savants et l’emprunt aux sources latines dans la composition d’une foule de mots , l’anglais présenterait aussi une beauté subjuguente et une richesse incommensurable !

  • Henri Marineau Répondre

    13 juillet 2011

    Votre texte est un excellent résumé de l'évolution de la langue française à travers le temps. De plus, il a le mérite de rattacher son histoire à celle de la langue de chez nous. En ce sens, il contribue à raffermir la fierté de continuer à parler, protéger et défendre le franco-québécois.
    Enfin, vous contribuez ainsi à nous renseigner sur la connaissance de l'histoire de notre langue et par le fait même, à mieux la défendre!

  • Henri Marineau Répondre

    13 juillet 2011

    Un excellent résumé de l'histoire de notre langue et qui a le mérite, de surcroît, d'ajouter des motifs valables de continuer de défendre et de protéger le français au Québec!
    Tout en ajoutant à la fierté d'appartenir à un peuple francophone, votre texte , par son volet historique, nous renseigne sur les circonstances qui ont entouré l'avènement et l'évolution du franco-québécois, ce qui nous permet de mieux le connaître et, par conséquent, de mieux le défendre!

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juillet 2011

    [1] Bien sûr. Bien sûr. C,est pourquoi nous sommes si fiers, ici en Amérique de la protéger et de la défendre et la seule façon c'est de sortir au plus vite du "Cadenas" (le Canada) qui pratique une politique d'assimilation tranquille basée sur le multiculturalisme.
    [2] Avec 50,000 immigrants qui entrent chaque année et qui forment des ghettos culturels à Montréal tout en s'assimilant progressivement aux anglos-américains, la partie n'est vraiment pas facile.
    [3] C'est l'Ordre marchand qui règne en roi et maître et l'Ordre marchand, ici en Amérique du Nord, il parle anglais.
    [4] Nous sommes condamnés à faire l'indépendance. Nous n'avons pas le choix. Sinon nous allons mourir.
    Pierre Cloutier ll.m
    avocat à la retraite