Pour une quatrième journée dans cette courte campagne, le futur éventuel premier ministre du Canada et ex-gouverneur des Banque du Canada et d’Angleterre a pris congé le vendredi 11 avril pour présider une réunion sur les relations entre le Canada et les États-Unis mais cette rencontre n’a finalement pas eu lieu. Et, de surcroît, aucune activité publique n’a été inscrite à l’horaire du chef libéral le 12 avril pour une deuxième journée consécutive. À cet effet, son équipe a argué qu’il se préparait actuellement en vue des débats télévisés qui auront lieu mercredi et jeudi de la semaine prochaine à Montréal, soit dans quatre jours.
Or selon André Lamoureux, chargé de cours au département de sciences politiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) , « Mark Carney a l’obligation de participer à une campagne électorale et non pas à une présentation d’une série de points de presse où il répond à quelques questions aux journalistes et parfois difficilement en français. » Traditionnellement, ici au Canada, les chefs de partis sont appelés à prendre des bains de foule lors de rassemblements partisans, et à leur présenter leur programme électoral. Or Mark Carney est manifestement plus à l’aise au cours des points de presse.
Décidément, le premier ministre est un financier habitué à manipuler des colonnes de chiffres assis confortablement en haut d’une tour à Londres et à Ottawa. La campagne sur le « plancher des vaches » n’est pas sa « tasse de thé. » Son désistement du Face-à-Face de TVA invoquant l’absence du Part vert démontre à quel point il a tendance à fuir « comme la peste » les débats dans la langue de Molière.
Depuis le début de la campagne, Mark Carney surfe allègrement sur une vague de popularité liée exclusivement à son expertise dans le monde hermétique des finances perçue comme un bouclier face à notre voisin du Sud farfelu. Dans cette foulée, il n’est pas surprenant qu’il revête souvent son costume de premier ministre, et cela même dans les situations où il règne une accalmie du côté américain. Somme toute, Mark Carney mène une campagne à temps partiel sans coup férir auprès de ses fidèles partisans.
Henri Marineau, Québec
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