A Richard Martineau:
«Ce qui nuit à notre cohésion sociale, c'est notre système médiatique.»
Voilà une affirmation qui frappe dans le mille. Elle nous vient d'un participant à la Commission Bouchard-Taylor.
Dans votre chronique du 23 août, «Les pieds dans la bouche», vous faites preuve d'un manque total de rigueur, comme c'est hélas souvent le cas dans vos écrits. Mais voilà, ça fait vendre la copie$$$! Vous avez accepté cette responsabilité de désinformer sciemment vos lecteurs. Il suffit de lire vos courriels et je le dis sans mépris pour vos correspondants.
Voici ce que vous avez omis de rapporter des propos de Gérard Bouchard en entrevue au journal Le Devoir:
«...nous, les intellectuels, on a mal fait notre travail, depuis une décennie au moins.
Est-ce qu’on connaît un seul article présentant un argumentaire solide et convaincant démontrant de façon concrète en quoi la diversité ethnique est une source d’enrichissement culturel ? » Certes, il y a des études sur l’enrichissement économique du Québec. Mais sur le plan culturel, la chose est quasi impossible à trouver. » affirme-t-il. Et il s’adresse ce reproche : « Je n’ai jamais contribué à bâtir cet argumentaire. »
M. Bouchard critique en fait le travail des médias, et je pense qu'on peut y inclure les journaux, y compris Le Devoir. Il déplore le fait que la plupart des gens sont peu ou mal renseignés et les journalistes en sont responsables. Il s'accuse aussi de ne pas avoir fait lui-même le travail qu'il aurait dû faire. Voilà le signe d'un homme intelligent capable de reconnaître ses erreurs.
Au lieu de faire une auto-critique de votre travail, vous tirez sur le messager... C'est tellement banal...
Et vous discréditez la Commission Bouchard-Taylor comme vous discréditez le gouvernement, tous partis confondus, les associations, les syndicats, les intellectuels, bien sûr, et tout ce qui bouge, pour attiser la controverse. Voilà un signe de médiocrité.
Thaïs Potvin