Au Canada, plusieurs générations de populations autochtones – Indiens, Métis et Inuits, appelés aujourd’hui "Premières Nations" – ont été scolarisés dans des écoles résidentielles, sorte de pensionnats dont la gestion était confiée à des religieux, catholiques ou protestants. Récit d'un "survivant" de ces écoles résidentielles arraché à sa famille, sa langue et sa culture et qui tente aujourd'hui de guérir de cette expérience.
Le réseau des écoles résidentielles se met en place dès 1876, lors de l'adoption de la Loi sur les Indiens. Outil d'une politique d'assimilation forcée des populations autochtones à la nation canadienne, le dernier pensionnat ferme ses portes en 1996.
Depuis 2007, la commission de "Vérité et Réconciliation" sur les pensionnats créée par le gouvernement conservateur de Stephen Harper a permis de documenter, sur la base de témoignages, les abus subis par ces populations mais aussi les séquelles "intergénérationnelles" sur les nouvelles générations, bien plus sujette au chômage, à la pauvreté, à la violence familiale, à la toxicomanie, à l'alcoolisme, à la prostitution et au suicide que le reste de la population.
Après cinq années de travail, la commission concluait que les pensionnats avaient été un outil du "génocide culturel" : "Un État qui détruit ou s'approprie ce qui permet à un groupe d'exister, ses institutions, son territoire, sa langue et sa culture, sa vie spirituelle ou sa religion et ses familles, commet un génocide culturel" détaillait le rapport, qui proposait par ailleurs 94 recommandations au gouvernement canadien pour reconnaître et réparer les dommages infligés aux populations autochtones et mettre fin à l'exclusion qu'elles continuent de subir.
Le 16 décembre 2015, c’est le nouveau Premier ministre canadien Justin Trudeau qui présentait ses excuses aux populations autochtones pour cette politique d’assimilation forcée : "Vous avez pendant trop longtemps porté sur vos épaules le fardeau de cette expérience", a-t-il déclaré. "Ce fardeau nous appartient en tant que gouvernement et en tant que pays". "Désormais, l'un de nos objectifs (...) est d'accepter pleinement nos responsabilités - et nos échecs - comme gouvernement et comme pays".
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