On l’a entendu sur plusieurs tons et revu sous bien des facettes : Jacques Parizeau lègue aux Québécois la volonté d’indépendance.
On a dit qu’il nous avait transmis cette volonté de l’ « indépendance d’esprit », de l’ « indépendance économique », de l’ « indépendance étatique », de l’« indépendance nationale », de l’Indépendance, quoi…
Il n’est pas le seul, bien sûr, à avoir semé ces graines, non pas annuelles mais vivaces et qui, de ce fait, demandent plus de patience. Et plus de soins. Mais parions que cette journée complète de mardi, ce 02 juin, passée à bêcher, biner et sarcler le jardin ne sera pas sans résultats. Et sans « repousses ». Sans compter que d’autres journées de jardinage nous attendent.
Pierre Karl Péladeau supposait hier que la mort de cet « homme de la modernité du Québec » raviverait la flamme indépendantiste. J’ai le même sentiment; je l’ai exprimé à plusieurs reprises à mes proches en écoutant tous ces témoignages sur le credo de Jacques Parizeau en l’indispensable indépendance du peuple québécois, en ce peuple lui-même et en l’aboutissement de son essentiel projet. « Monsieur » espérait encore en être témoin, pouvait-on entendre.
Déjà, dans le déroulement de cette journée mémorable, on a pu observer le phénomène de résurrection dans les souvenirs ravivés des proches collaboratrices et collaborateurs de l’homme d’État, comme dans l’expression du deuil à honorer et à dépasser de celles et ceux qui ont partagé sa flamme. Autant de souvenirs comme des « charbons ardents ». Effet momentané ? Cela dépendra de nous.
Qu’au moment du décès d’une personne, le meilleur d’elle-même soit ramené à la surface et « exposé », cela fait partie du mystère de la mort. Nous éprouvons le besoin de parer le mort de ses plus belles vertus comme de le présenter dans ses plus beaux atours. Il y a peut-être là une richesse insoupçonnée; le dessus, la crème, de tout héritage. Dans certaines sociétés, les survivants sont tenus de faire ainsi la louange de celle ou celui qui les quitte; pour l’assister dans la suite de « son voyage » mais aussi pour s’approprier ses forces. Tout le Québec l’a fait hier pour Jacques Parizeau. Et ça continue.
Maintenant, le souhait le plus vif – et le plus rentable – que l’on puisse formuler dans cette foulée, c’est que la jeunesse, celle encore tout récemment attirée par cet homme, par sa ferveur, mais aussi celle qui, depuis mardi, a le privilège de découvrir le patriote Parizeau remettant à l’ordre du jour par son départ l’amour du pays, que toute cette jeunesse, donc, soit ainsi plongée dans un bain de désir irrépressible d’indépendance; désir si conforme à sa nature et à ses aspirations. Que, mûs par cet élan, ces jeunes deviennent autant d’Obélix de l’indépendance du Québec. Il est permis de rêver!
De son vivant, « Monsieur » parlait aux jeunes avec foi, adresse, assurance. Et il était convaincant.* Un « grand pédagogue », a-t-on répété. Peut-être vient-il de leur faire, à son insu, à travers tous ces rappels et ces hommages, son dernier discours; de leur transmettre sa meilleure leçon. À nous de nous en servir pour contribuer à rallier ces jeunes à la cause du Québec de façon irréversible et pour nous rallier à eux. À nous de nous « cracher dans les mains » et de poursuivre cette route de l’indépendance avec eux, à la mémoire de tous les Parizeau en-allés.
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