LA Commission

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Les libéraux sont bien partis pour mettre les Québécois en «joualvert»

Du verbe commettre. Se commettre? S’acoquiner, s’aventurer, s’exposer, se mouiller…
Non pas quand même, tant de beau monde parlementaire. Qui parlent et parfois mentent…
Mais LA voilà en marche.
C’est LA Commission. Celle réclamée par les « incorruptibles » et attendue avec tant d’impatience. L’incontournable, l’indispensable, l’essentielle… mettez-en.
Il est décidément trop tôt pour extrapoler sur le dénouement de cette extraordinaire « Commission ». Mais si Pierre Karl Péladeau avait raison et qu’au bout du compte – ou du conte – se trouvaient pris ceux qui croyaient prendre ?
Réflexion faite, cette hypothèse est loin d’être farfelue car, advenant une « mise en demeure » à son endroit à la fin de ce « travail d’éthique » noble et désintéressé, de deux choses l’une : soit PKP, fidèle à Pierre Péladeau, à ses enfants et au Québec, refuse de se départir et de NOUS départir de Québécor et quitte alors la politique, ou, revirement de situation, plutôt fidèle à lui-même, à ses électeurs et aux indépendantistes, il décide de sacrifier son – et NOTRE – héritage Péladeau et demeure en politique au grand dam de ses adversaires unis pour le pire: PLQ, CAQ et QS, la pure.
Mais, mais, mais… dans un cas comme dans l’autre, on peut se permettre de penser qu’une bonne partie de la population du Québec – la même dans les deux cas – serait en beau… disons « joualvert », pour rester correcte.
En tout cas, chose presque certaine, une majorité de la population francophone serait en très « beau joualvert ». Vous savez, cette « frange » de la population québécoise qui fait et défait les gouvernements, dit-on ? PKP est l’un des siens et Québécor aussi.
M. Jacques Saint-Laurent, le commissaire à l’éthique, qui doit se demander en ce moment ce qu’il a fait au Bon Dieu pour avoir attrapé cette fonction, semble marcher sur des œufs. Et il marche sur des œufs. Le risque de nous retrouver avec une belle omelette collective est plutôt élevé. Aura-t-il l’imagination, l’intelligence, le doigté – de lui-même ou avec le travail des avocats de PKP – pour réussir à contourner le poulailler et trouver une solution équitable ? Pour proposer une avenue acceptable pour un politicien déterminé, son équipe et ses supporteurs ? Une avenue qui permette à ce politicien néophyte mais déjà dans l’arène et prêt pour la vraie bataille que souhaitent un grand nombre de Québécois, de continuer ce qu’il a commencé ? En tout cas, nous, à ses côtés, souhaitons le voir poursuivre avec nous la route. À tout prix. Impossible que les Libéraux, même au Pouvoir, surtout au Pouvoir, réussissent à freiner cet élan sans provoquer un mémorable remous. Ils feraient mieux de ne pas compter sur l’apathie générale dans cette situation. Qu’ils se rappellent 2012. Et ils n’ont encore rien vu.
Pour l’instant, il n’y a pas grand chose à ajouter. Attendons. Cette Commission peut s’étirer ad vitam aeternam dit-on, ou mourir de sa belle mort. Chose certaine, il s’agit d’un suspense nauséabond. Mais à l’automne, viendra s’ajouter le résultat de la réflexion du Comité Sauvageau du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval, qui a refusé de se pencher uniquement sur « le cas Péladeau » comme l’aurait bien souhaité Jean-Marc Fournier. Sans doute ces chercheurs ont-ils vraiment les mains libres et entendrons-nous alors peut-être parler aussi du « cas Desmarais » et du « cas Cauchon, voire même, pourquoi pas, du « cas Radio-Canada »… en ce qui a trait à leur relations occultes, souterraines et tortueuses avec le Pouvoir ?
Soyons patientes.
Nicole Hébert


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