Cocktails Molotov et gaz lacrymogène à la grève... by RTFrance
Les employés du secteur public tout comme ceux du privé se mettent en grève ce jeudi, paralysant toutes les activités du pays. Les écoles, les hôpitaux, les banques, les transports et d’autres services encore seront fermés pendant 24 heures en signe de protestation contre les nouvelles coupes budgétaires et hausse d’impôts introduites par le gouvernement à la demande des créanciers.
Lors de la marche, près de 25 000 protestataires ont envahi le centre d’Athènes, des affrontements ont éclaté entre la police et de jeunes manifestants, qui ont jeté des cocktails Molotov. Les autorités ont répondu par des jets de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes.
«L’hiver sera explosif et cela ne sera que le début», a mis en garde Grigoris Kalomoiris, un des leaders du syndicat de fonctionnaires Adedy. «Alors que le salaire moyen a été diminué de 30%, quand les salaires étaient déjà à un niveau inacceptable, alors que le système de sécurité sociale risque de s’effondrer, nous ne pouvons pas rester immobiles», a déclaré le responsable, cité par The Guardian.
Son syndicat accuse le gouvernement d’hypocrisie, affirmant que Syriza «a renoncé à toutes ses promesses». Même si la Grèce ne fait pas face à un défaut ou à une sortie de la zone euro comme cet été, la crise est loin d’être terminée, a dit Grigoris Kalomoiris au quotidien britannique.
Néanmoins, le parti a lui-même appelé les grecs à participer en masse à cette grève, «contre les politiques néolibérales et le chantage des centre financiers et politiques à l’intérieur et à l’extérieur de la Grèce». Cet appel a pourtant provoqué l’ironie et les critiques des participants au mouvement avant même son commencement.
La Grèce au bord du gouffre
Le parti de gauche Syriza est arrivé au pouvoir en janvier, en faisant campagne sur l’abolition des mesures d’austérité dans un pays plongé dans la crise économique et sous perfusion européenne depuis 2010. Cependant, après de longues et difficiles négociations avec la troïka des créanciers, le gouvernement socialiste a dû concéder l’application de strictes mesures d’austérité, afin d’obtenir des nouveaux prêts de sauvetage. L’approbation des conditions du troisième prêt de la troïka par le Parlement a suscité un vaste mécontentement au sein du parti du Premier ministre, qui s’est opposé aux décisions de son leader, ainsi que du peuple grec.
En août, Alexis Tsipras a présenté sa démission, afin de laisser les grecs juger si son gouvernement a eu du «courage» dans les discussions avec les créanciers et si le plan de sauvetage permettra à la Grèce de s’en sortir, a-t-il expliqué lui-même. Le nouveau scrutin a reconduit le mandat de Tsipras, même si Syriza a dû former une coalition avec les Grecs indépendants, du centre-droit, pour gouverner.
Alexis Tsipras se situe actuellement plutôt au centre, contrairement à son propre parti, qui continue d’affirmer qu’il reste fidèle à son idéologie, ayant accepté les mesures d’austérité «sous pression». «Chez Syriza, nous continuons de voir le parti comme une chose et le gouvernement comme une autre», a expliqué à une chaîne locale le député de Syriza Christos Simorelis.
Un paquet de réformes d’austérité est déjà passé au Parlement, et le second, prévoyant de nouvelles coupes dans les pensions et le gel des salaires, sera examiné dans les semaines à venir. Ce deuxième paquet et perçu comme une mesure clé pour l’obtention d’un prêt de 10 milliards d’euros pour la recapitalisation des banques grecques.
Le lundi 9 novembre, les créanciers de la zone euro ont refusé d’octroyer un nouveaux prêt de sauvetage à la Grèce, citant l’insuffisance des réformes économiques.
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