S’il est clair que l’avenir du français passe par la jeunesse québécoise, les solutions pour intéresser cette génération le sont pas mal moins.
« C’est inquiétant de voir qu’ils ne s’inquiètent pas assez, les jeunes », a déclaré lundi soir le premier ministre François Legault, en marge du lancement de la Fondation pour la langue française (FLF) à laquelle ont assisté environ 250 personnes.
« Faut en faire la promotion, dit-il, faut les aider à ce qu’ils aiment davantage le français. Ça passe beaucoup par la culture. »
Son ex-consœur ministre dans les gouvernements de Lucien Bouchard et de Bernard Landry, l’ex-première ministre Pauline Marois, estime que les jeunes « ont relâché » en voyant les « progrès considérables » qui ont été accomplis.
« Nos jeunes se veulent des citoyens du monde, dit-elle. Mais pour être un citoyen du monde, faut être citoyen de quelque part. »
Plus d’implication
Mme Marois préside la campagne de financement de la FLF dont l’objectif est d’amasser 5 M$. Elle invite les jeunes à s’impliquer pour la promotion de la langue française.
Un sondage publié dans l’édition de lundi du Journal révélait que six Québécois sur 10 sont préoccupés par la place du français. Si la ferveur pour défendre la langue est bien présente chez les 55 ans et plus, elle s’amenuise chez les plus jeunes, ce qui inquiétait les convives présents hier soir.
Des résultats qui n’ont pas étonné la mairesse de Montréal Valérie Plante. Selon elle, les jeunes ont une « ouverture sur le monde qui est différente ».
« Il faut s’assurer de mettre les ressources et les bons programmes en place pour que quand il y a des immigrants qui s’installent au Québec, ils aient la possibilité de parler en français », a noté la mairesse Plante en guise de piste de solution.
Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, croit que pour les jeunes, la défense du français est quelque chose de « relativement nouveau ».
« Si les jeunes prennent acte d’un danger pour la langue française, ils vont être encore plus vindicatifs que les baby-boomers pour se porter à sa protection. [...] Mais ça va prendre des jeunes qui parlent aux jeunes », a-t-il dit d’un ton confiant.
► M. Legault a réitéré que le ministre Simon-Jolin Barrette serait responsable du dossier pour le gouvernement. « Quoi qu’en dise certains, il est capable d’en prendre beaucoup, a-t-il assuré. Il va examiner la possibilité de revoir la loi 101. Faut aussi appliquer la loi 101 comme elle existe actuellement. »