Anglicisation galopante

Conquête 2.0

Le spectre d’une mort tragique du fait français en Amérique du Nord

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Tribune libre

 


D’entrée de jeu, je dois vous avouer bien honnêtement que le titre de mon article a été inspiré par le dernier paragraphe de la chronique de Gilles Proulx parue dans Le Journal du 3 février sous le titre Gregory Charles au secours du français.

« De toute façon, si cette belle jeunesse ne connaît ni son histoire, ni sa musique, ni sa culture, l’euthanasie tranquille du français va continuer. Si toutes les références deviennent anglo-américaines, nous subirons une nouvelle Conquête, celle-là non pas militaire, mais mentale ! »

https://www.journaldequebec.com/2022/02/03/gregory-charles-au-secours-du-francais

Anglicisation galopante du grand Montréal

En 1760, les Anglais conquièrent la Nouvelle-France qui devient une colonie anglaise. Plus de deux siècles et demi plus tard, les Anglais sont en train de répéter l’Histoire en grugeant petit à petit les acquis durement gagnés par nos ancêtres, notamment en s’accaparant peu à peu des secteurs névralgiques, tels l’économie et l’éducation.

Selon le Mouvement Québec français, le dernier recensement révèle une hausse sensible de l’anglicisation sur l’île de Montréal Cette tendance se dessine déjà depuis 2001, les données des recensements de 2001, 2006, 2011 et 2016 indiquant respectivement une anglicisation nette de 17 705, 19 740, 21 688 et 29 581 francophones dans la région montréalaise.

Mais comment stopper cette hémorragie?

-Étendre la loi 101 au Cégep

À mes yeux, le libre choix de la langue d’enseignement au collégial est un facteur majeur d’anglicisation de Montréal. Je demeure convaincu que le gouvernement Legault doit étendre la loi 101 au réseau collégial, y compris aux collèges privés non subventionnés, qui rappellent les fameuses « écoles passerelles » permettant d’accéder à l’éducation en anglais au primaire et au secondaire. Pour l’instant, le gouvernement Legault a décidé de maintenir le statu quo.

-Affichage en français…encore du chemin à parcourir

Adoptée en 1977, la Charte de la langue française, mieux connue sous le nom de loi 101, fait du français la langue officielle de l'État et des cours de justice au Québec, tout en faisant du français la langue normale et habituelle au travail, dans l'enseignement, dans les communications, dans le commerce et les affaires.

En 2018, de gros détaillants anglophones au Québec ont reçu la permission de ne pas franciser leur visage. Best Buy, Costco, Wal-Mart, GAP, Old Navy, Guess, Toys’R’Us, avaient contesté en cour la demande de l’Office québécois de la langue française (OQLF) de modifier leurs enseignes s’ils voulaient continuer à respecter la Charte de la langue française. Or, la Cour supérieure a soutenu que l’utilisation d’une marque de commerce uniquement dans une autre langue que le français est autorisé dans l’affichage et dans la publicité commerciale, et en particulier sur des enseignes de devanture de magasin, lorsqu’il n’existe aucune version française déposée de cette marque de commerce.

-Exiger des immigrants une connaissance suffisante du français

La langue joue un rôle clé dans l’intégration des nouveaux arrivants. À ce titre, il est donc tout à fait légitime d’exiger des immigrants qu’ils en connaissent les rudiments qui leur permettent de tenir une conversation soutenue en français. En réalité, comment peut-on prétendre recevoir des dizaines de milliers de personnes à chaque année sur le territoire québécois sans leur demander l’outil fondamental d’une maitrise minimale de la langue d’usage au Québec?

Conquête 2.0

Bref, la situation est alarmante si bien que, si la tendance se maintient dans les autres centres urbains du Québec, nous allons assister dans un avenir pas très lointain à la Conquête 2.0… Le spectre d’une mort tragique du fait français en Amérique du Nord!


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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