Evoquant la diffusion de «théories du complot» sur les réseaux sociaux, le commissaire allemand chargé de l'antisémitisme a fait part de son inquiétude quant à une éventuelle montée du racisme anti-juifs, qualifié de «virus contagieux».
Le gouvernement allemand a fait part, le 7 avril, de son inquiétude quant à une poussée de l'antisémitisme dans le pays liée selon lui à la crise du coronavirus.
«Il y a des liens directs entre l'actuelle propagation du coronavirus et celle de l'antisémitisme», a ainsi déclaré Felix Klein, commissaire du gouvernement allemand chargé de l'antisémitisme. «Les théories du complot ont du succès en temps de crise», a-t-il regretté lors d'une conférence de presse. Qualifiant l'antisémitisme lui-même de «virus [...] contagieux», il a cité à titre d'exemple des affirmations qui circuleraient sur internet selon lesquelles la pandémie actuelle serait le résultat du test manqué d'une arme biologique réalisé par les services secrets israéliens. «Ces dernières semaines, les extrémistes de droite ont essayé d'utiliser la crise du coronavirus à leur avantage», a-t-il estimé.
Les délits signalés à l'encontre des juifs ont connu en 2018 une hausse de près de 20% par rapport à l'année précédente en Allemagne. Sur les 1 799 incidents signalés, 69 sont des attaques violentes, selon les dernières données du gouvernement. En octobre, un néo-nazi présumé a tenté d'entrer de force dans une synagogue en plein Yom Kippour à Halle, dans l'ex-RDA. Après avoir échoué à forcer la porte, il a abattu une passante et un homme dans un restaurant turc.
Felix Klein s'exprimait à l'occasion de la présentation d'un projet de recherche impliquant plusieurs universités allemandes et doté d'un financement de 12 millions d'euros entre 2021 et 2025.