Couillard aime-t-il les Québécois?

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«Couillard frise le mépris de la sagesse populaire»






«De voir cette autre attaque insensée se produire, c’est à la fois inquiétant, mais aussi une source de solidarité.» - Philippe Couillard au Journal de Québec au sujet de Munich.




Philippe Couillard demeure un mystère pour moi. Un homme ayant de toute évidence des capacités intellectuelles au-dessus de la moyenne, une personnalité qui, sans être chaleureuse en public, est néanmoins agréable. Il a de belles manières, une barbe bien taillée. Il s’exprime calmement, toujours «frais comme un concombre».




L’antithèse d’un Donald Trump colérique, rageur, hystérique, criard, échevelé, belliqueux et revanchard dont le discours d’investiture cette semaine rappelait Mussolini. Cherchez sur Google la déclaration de guerre du 10 juin 1940 du Duce. Observez l’expression de Mussolini, et ensuite celle de Trump qui s’adresse aux congressistes républicains à Cleveland. C’est stupéfiant.




Mais Donald Trump possède une qualité qui manque à notre premier ministre: savoir lire l’humeur du peuple.




Normal d’avoir peur




Sans tomber dans le Trumpisme et labourer les champs de la peur et de la haine pour en tirer des avantages politiques, est-ce trop demander au premier ministre du Québec d’éprouver quelques molécules d’empathie pour les Québécois et leurs craintes légitimes?






Si le multiculturalisme fonctionne au Canada, comment un homme féru d’histoire peut-il croire que c’est la voie à suivre pour le Québec.










Il y a des limites à s’élever au-dessus de la mêlée. Par son arrogance intellectuelle tristement coutumière (l’homme ne lit pas les journaux québécois et ne regarde pas les nouvelles, préférant The Economist et PBS, nous apprenait L’actualité), le premier ministre choisit d’ignorer les angoisses que suscitent dans la population les massacres de masse, les attaques à la hache, les attentats perpétrés au nom de l’islam, de Munich à Kaboul à Bruxelles à Bagdad.




On s’attendrait aussi à ce qu’il condamne les imams du Québec qui tiennent des discours inquiétants. Mais non. L’intégrisme serait un choix personnel.




Il n’en rate pas une pour nous faire comprendre, par ce qu’il ne dit pas, que nous ne comprenons rien à rien.




Quand il dit qu’il faut plus d’immigration et de multiculturalisme pour lutter contre le radicalisme, c’est lui qui ne comprend rien à rien.




Si le multiculturalisme fonctionne au Canada – et c’est le cas – comment un homme féru d’histoire peut-il croire que c’est la voie à suivre pour le Québec?




Pourquoi cette frilosité ?




Lorsque Philippe Couillard refuse de prononcer le mot terrorisme pour décrire l’attentat du Bataclan, préférant parler d’acte «criminel», lorsqu’il s’entoure d’intégristes pour combattre la radicalisation, quand il laisse sa ministre de la Justice persister pendant un an avec un projet de loi sur les discours haineux élaboré par un homme, Jacques Frémont, qui a déclaré sur les ondes de Radio-Canada qu’il visait des «gens qui écriraient contre... la religion islamique», il s’enfonce dans une rectitude politique – oserais-je le dire? – insensée.




Un premier ministre doit être rassembleur, assurer la paix sociale. Et non pas jeter de l’huile sur le feu. Il a raison de croire que l’immense majorité des Québécois musulmans ne sont pas des fanatiques, mais nier qu’il existe des poches de résistance à l’intégration qui pourraient, dans les cas extrêmes, conduire à la radicalisation, frise le mépris de la sagesse populaire.




De grâce, monsieur le premier ministre, les Québécois ne sont pas des crétins. Faites un effort pour les comprendre, pour les rassurer au lieu de leur faire avaler de force une bouillie pour les chats dont ils ne veulent pas et qui ne fait pas honneur à votre intelligence.




 



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