Ottawa — L’introspection aura été de courte durée. Après avoir laissé planer l’idée quelques jours, le militant souverainiste Daniel Turp a finalement annoncé au Devoir vendredi qu’il ne briguera pas la chefferie du Bloc québécois.
En entrevue avec Le Devoir mardi, M. Turp avait affirmé qu’il était « en réflexion » depuis que des jeunes bloquistes l’avaient invité à se lancer dans la course à la chefferie du parti. Vendredi, après « mûre réflexion », M. Turp a indiqué, par courriel, qu’il a « décidé de ne pas briguer une telle présidence ». Il appuiera plutôt le député André Bellavance — qui pour l’instant demeure le seul candidat dans la course —, « dont le parcours au sein du Bloc québécois est exemplaire et qui détient les qualités requises pour assumer la fonction de chef du Bloc québécois », a écrit M. Turp dans son courriel envoyé vendredi matin.
La veille, cet ancien député bloquiste et péquiste avait appelé M. Bellavance pour l’aviser qu’il songeait à se lancer dans l’arène contre lui. Les deux hommes ont aussi discuté, lors du coup de fil, de la vision de M. Bellavance quant à l’avenir du parti souverainiste qui ne compte plus que quatre députés à Ottawa depuis la déconfiture de 2011.
« Il voulait échanger sur ma vision pour la suite des choses », a expliqué M. Bellavance au Devoir vendredi, en parlant d’une conversation « conviviale ». « C’était une discussion entre deux souverainistes qui avaient l’avenir du Bloc à coeur. »
M. Turp n’a pas rappelé M. Bellavance pour lui faire part de sa décision. C’est Le Devoir qui le lui a appris vendredi matin. Ce dernier s’est dit content de ce nouvel appui. « Ça démontre, j’imagine, que je suis capable de rassembler les gens », a jugé M. Bellavance.
Pour le reste, M. Turp affirme qu’il entend participer au débat sur les défis qui attendent le mouvement indépendantiste, le Parti québécois et le Bloc, « qui a toujours sa raison d’être et mérite le soutien du peuple québécois », a-t-il écrit.
Un couronnement?
L’ex-ministre péquiste Pierre Duchesne fait également l’objet de rumeurs dans les rangs souverainistes. Une page Facebook proposant sa candidature aurait été créée.
M. Duchesne n’a pas rappelé Le Devoir cette semaine. Son attaché de presse, qui l’accompagnait lorsqu’il était ministre, n’a pas répondu aux questions du Devoir vendredi non plus. Mais selon des proches du politicien, défait aux élections de la semaine dernière, M. Duchesne n’irait pas rejoindre le Bloc.
M. Bellavance demeure donc, à l’heure actuelle, le seul candidat en lice. La période de mise en candidatures se termine le 7 mai. Se dirige-t-il vers un couronnement à la tête de son parti ? « Je ne sais pas, a-t-il rétorqué. Je fais mes affaires. Et je le fais en toute conscience qu’il pourrait y avoir quelqu’un qui se présente. »
Mardi prochain, à l’occasion d’un point de presse, il exposera sa vision quant à l’avenir du Bloc québécois. « Ce n’est pas exhaustif, mais c’est des idées que j’apporte. Je n’ai pas de solution miracle non plus », a-t-il avoué, en arguant qu’il n’y arriverait pas seul et qu’il aura besoin de l’appui des militants.
CHEFFERIE DU BLOC QUÉBÉCOIS
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