Depuis l’investissement massif du gouvernement Couillard, la valeur de Bombardier s’est effondrée de 45 % en Bourse.
Avec l’arrivée de Dominique Anglade à la tête du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, je croyais que le gouvernement Couillard allait profiter de cet effondrement pour essayer de rouvrir les ententes d’investissement de 3,3 milliards du gouvernement et de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans Bombardier.
Erreur. Le premier ministre Philippe Couillard a décidé de laisser le dossier de Bombardier entre les mains de l’ancien ministre de l’Économie, Jacques Daoust, qui vient d’atterrir au ministère des Transports.
«Le ministre Jacques Daoust, précise M. Couillard, mènera de front notre plan d’électrification des transports, développera la filière industrielle du véhicule électrique et suivra de près notre entente avec la Caisse de dépôt et placement du Québec concernant les projets du train de l’ouest et du pont Champlain ainsi que celle avec Bombardier.»
Mauvaise transaction
Le problème? C’est Jacques Daoust qui a ficelé la controversée transaction avec la haute direction de Bombardier. Et il s’agit d’une mauvaise transaction. Comment peut-il adéquatement protéger nos intérêts alors qu’il est responsable de la transaction!
Autre situation délicate pouvant mener à des conflits d’intérêts. En novembre dernier, la Caisse est devenue le deuxième plus gros actionnaire de Bombardier Transport. Le hic? Elle avait précédemment reçu le mandat du gouvernement Couillard de s’impliquer financièrement dans les potentiels projets d’infrastructures et de transport collectif reliés au nouveau pont Champlain et à la création d’une liaison entre le centre-ville de Montréal et l’Ouest de l’île.
Comment le ministère des Transports et la Caisse pourront-ils analyser objectivement les offres des concurrents de Bombardier alors que le gouvernement et la Caisse sont des actionnaires majeurs de Bombardier?
Placement dans un gouffre
La veille de l’annonce de l’investissement de Québec de 1,3 milliard dans la CSeries, le 28 octobre, l’action de Bombardier se négociait à 1,61 $. Quelques semaines plus tard, c’était au tour de la Caisse de dépôt et placement du Québec d’injecter deux autres milliards dans Bombardier.
Pour acquérir près de la moitié du CSeries et à peine 30 % de la division Transport, le gouvernement Couillard et la Caisse ont investi la méga somme de 3,3 milliards alors que l’ensemble de Bombardier ne vaut plus que 2,1 milliards en Bourse. Eh oui! l’action est tombée à 89 cents. Le titre de Bombardier se négocie aujourd’hui comme une action de pacotille.
Le ministre Daoust et la Caisse ont à ce point mal négocié les ententes qu’ils ont accepté de se faire offrir 305 millions de droits de souscription pour acheter des actions de Bombardier à 2,21 $. Les actions se négociaient à l’époque dans la fourchette de 1,30 à 1,60 $. Pas fort comme négociateurs!
La grande question concernant l’effondrement de Bombardier: entre février et décembre 2015, Bombardier a levé 6,6 milliards, dont la moitié en provenance des coffres de Québec et de la Caisse, et l’autre moitié par l’entremise de deux émissions d’actions et de billets.
Où sont passés les 6,6 milliards?
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