Le «Robert Lafrenière show»!

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Lafrenière : créature libérale

Roulement de tambours... Attention, mesdames et messieurs, le spectacle va bientôt commencer!


À mi-chemin entre le stand-up et la comédie, c’est aujourd’hui ce jour dans l’année où Robert Lafrenière vient faire son show devant les parlementaires. C’est l’étude des crédits en Sécurité publique à l’Assemblée nationale. Ce moment où le patron de l’UPAC est sommé de se présenter devant les députés pour répondre à leurs questions.


Et il ne déteste pas les kodaks le patron de l’UPAC.


Les paris sont ouverts afin de savoir comment il réussira cette fois à justifier que l’enquête Mâchurer n’aboutisse pas.


Ah? Vous avez perdu le fil? C’est bien normal, ça fait des années que ça dure cette enquête-là! Celle qui s’intéresse aux plus hauts échelons de la corruption et de la collusion libérale. Jean Charest, Marc Bibeau, etc.


Tellement longtemps que le Parti libéral aura réussi à conduire trois élections sans être inquiété de quoi que ce soit.


Tel un maitre d’orchestre, Robert Lafrenière sait jouer du tempo. Des fois, il fait monter les attentes, comme en décembre 2014, alors que devant les parlementaires, lors de l’étude des crédits budgétaires, il promettait la pétarade finale :


«L'année 2015 pourrait marquer la conclusion de plusieurs enquêtes policières sur le monde politique. C'est ce qu'a déclaré hier Robert Lafrenière au moment de faire le bilan des opérations de l'Unité permanente anticorruption (UPAC).


«Ce sont des enquêtes que l'on [mène] depuis longtemps et qui vont aboutir, je le souhaite ardemment, en 2015», a affirmé à La Presse le commissaire à la lutte contre la corruption.


Les projets Joug (sur le financement des partis politiques) ou Lierre sont des exemples d'enquêtes de nature politique en cours. Ils concernent notamment le Parti libéral du Québec (PLQ). Plusieurs personnes intimement liées au PLQ sont sur l'écran radar de l'UPAC, [...] L'ancien collecteur de fonds du PLQ et ami personnel de Jean Charest, Marc Bibeau, ainsi que l'ancien directeur général du PLQ, Joël Gauthier, font l'objet d'enquêtes policières.»


Fin stratège, ou grand acteur, l’année d’après, en 2015, alors qu’à pareille date, en fin d’année, le ton avait changé.


«Les dossiers cheminent. Il n'y a pas de dossiers qui dorment. Les gens travaillent fort», a d'abord expliqué M. Lafrenière, qui rejette l'idée que les choses puissent être lentes parce que cela touche le monde politique provincial.


«Je suis convaincu que les procureurs sont intègres et que les policiers sont intègres. Ce n'est pas une question d'être partisan ou qu'il y ait de l'influence», a-t-il tranché.


Et s'il y a eu davantage de dossiers d'enquêtes concernant le monde municipal jusqu'à maintenant, c'est qu'il y a eu plus de signalements de ce côté. «On ne peut pas aller plus vite. On est vraiment accotés dans le tapis!»


C’est devenu presque risible.


On attend de voir la suite. Le prochain chapitre. Mais plus personne ne retient son souffle, le patron de l’UPAC ayant tellement soufflé le chaud et le froid, que presque plus personne n’y croit.


Jean Charest, lors du dernier congrès de son parti, acclamé comme un rock star et non comme un bandit repenti. Marc Bibeau qui continue de signer ses baux comme si de rien n’était.


Et le Parti libéral s’engage dans la prochaine course électorale sans crainte et sans reproches. Les coffres sont pleins, au plus fort la poche.


Si Robert Lafrenière était un grand chef, on dirait qu’il manie si bien de la marmite.


Du couvercle surtout.