J’aurais pu rester impassible devant le déraillement du train à la charte des valeurs, je crois qu’après Hérouxville les rails n’ont plus de rouille. Mais c’était sans compter avec le génie «harperien».
De nouveau le drapeau rouge est agité, les cloches à Ottawa résonnent jusqu’à Drummondville, des discordances à la clarté référendaire. Manifestement, Harper et les Conservateurs offrent au Québec de se séparer. C’est ce que je comprends. Comment voulez-vous que je prenne autrement cette initiative à la clarification d’un problème hypothétique ? On s’entend sur le principe de la clarté. À celui qui a l’intention de se séparer d’initier le processus de définition des indicateurs de clarté. Si Harper et les Conservateurs veulent garder le Québec au sein de la confédération, alors ils jouent à la division pour régner en seul maître sur un Canada chancelant de ses solitudes renouvelées.
Le débat de la clarté est d’autant préoccupant qu’il n’adresse pas la bonne question. Cette question, la bonne, est : va-t-on accepter le verdict, ou le perdant se gardera le droit à un retour à la charge, en vue d’une deuxième, n-ème chance ? 51% ou 50% plus un, qu'est ce que ça change si le résultat peut toujours être rejeté ? Jamais on n’en viendrait à bout. Aux souverainistes invétérés, j’aimerais lancer une toute petite flèche plumée : si l’option du Oui avait gagné, auriez-vous laissé aux fédéralistes endurcis la chance d'un second référendum ? La réponse logique est Non. Pourquoi alors maintenir cette incertitude politique ?
Un autre sujet de réflexion me revient à l'esprit toutes les fois qu'il est question de guéguerre séparatiste. Le Canada est un grand pays au concert des nations. La paix dans le monde, une valeur sûre chère aux québécois, est portée par le bras canadien. Ce pays dont nous sommes de fiers citoyens est aussi l'œuvre de beaucoup de concitoyens québécois. Je comprends l’importance de la démocratie et le sens de donner à chacun l’occasion de réaliser ses rêves. Sommes-nous cohérents dans ce que nous croyons être et voulons construire, lorsque nous renions aux concitoyens le droit de préserver leurs fières réalisations ? À mon entendement, les énergies promises pour bâtir un nouveau pays, devraient d'abord servir à l’aplanissement des différents fédéralistes-nationalistes. Et garder l'option dans l'éventualité d'une impossibilité d'optimitasation de l'espace canada.
Un mot sur la charte «Drainville»
Charte des valeurs ou des droits ? Ou charte de la «laïcité» ? Un sombre jeu de mots, de concepts aux sons délicieux mais flous de sens. Le sens d’un mot est déterminé par l’esprit de son usage. Quel est l’esprit derrière la charte «des valeurs» ou l’autre de la laïcité ? N’est-ce pas, quasiment le même qui inspira le code de Hérouxville ? Et pour cause, un fait isolé, dramatisé à outrance au point d’en faire le symptôme d’un cancer national. De là sauter sur le symbolisme religieux, comme si la spiritualité est une peste ! Je n’en reviens pas !
Puisqu’on parle aussi des valeurs québécoises, lesquelles sont-elles, au-delà du seul fait «Québécois» ? Nous adhérons à la charte des droits universels, à la paix sociale et à la paix universelle. Ce sont des valeurs canadiennes, universelles. Au fond c’est le fait Québécois, à clarifier, qui définit notre distinction. Rien d’autre, même pas la langue française. Car, il ne suffit pas d’apprendre cette langue et la pratiquer, pour intégrer notre «Nous». Les politiciens le savent, et ils jouent du banjo pour nous appeler aux urnes. J’aime ça, les urnes. Tant pis pour les dictateurs silencieux et les citoyens atteints du cynisme antidémocratique. C'est bien dommage, mais c'est la base conceptuelle du respect des droits inaliénables de tout être humain.
De la charte des valeurs à la clarté référendaire
Harper et Drainville
Tribune libre
François Munyabagisha79 articles
Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,
depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
25 octobre 2013un très triste plaidoyé que nous avons ici,un citoyen du québec qui est perdu ,ils ne sait pas ce qu'il est ,car il ne sait pas a qui il appartient.La solidarité sociale,familiale du québec est une valeur réel,et pour avoir vécu a vancouver,je vous jure que 7 $ par jour à la garderie,là-bas,c'est 800 par mois pour un enfant et seulement 3 jours semaine,les frais de scolarités,notre vision face à l'innovation en matière électrique est très développer,en fait,nous sommes tr`s innovateur au québec.....redécouvrez à qui vous appartenez ,je vous souhaite la meilleure des chances ,