Le PQ et la CAQ dénoncent une coupe de plus de 25 millions par le ministère de l'Éducation dans les programmes de lutte au décrochage scolaire.
Le programme Réunir Réussir dans lequel le gouvernement a versé 25 millions au cours des six dernières années prendra fin le 30 septembre. La Fondation André et Lucie Chagnon a elle aussi injecté 25 millions depuis 2009 dans ce programme surnommé «R2» qui consistait à offrir des subventions à 19 instances régionales vouées à la persévérance scolaire. Le taux de décrochage scolaire au Québec à fondu de 20,3 % à 15,3 % entre 2008 et 2013.
«La Fondation Chagnon a convenu d'une enveloppe transitoire de 2,5 millions et nous avons des ententes avec 15 des 19 instances régionales de concertation pour les aider dans cette période de transition», a assuré François Lagarde, porte-parole de la Fondation Chagnon. La Fondation va continuer à investir dans la persévérance scolaire, assure M. Lagarde. La nouvelle politique jeunesse du gouvernement, attendue d'ici la fin de l'année, pourrait offrir de nouvelles sommes, prévoit M. Lagarde. «On souhaite que le gouvernement actualise et réaffirme son engagement envers l'éducation et la réussite éducative.»
Les sommes investies dans l'aide à la réussite scolaire entraînent des résultats, a signalé lundi le député péquiste Alexandre Cloutier. «On était sur la bonne voie. Toute cette mobilisation en faveur de la réussite de nos jeunes est carrément en train de tomber. Réunir Réussir va cesser ses activités mercredi prochain. Au même moment, les conférences régionales des élus, les forums jeunesse, les commissions scolaires, les cégeps et les universités ont cessé de financer les organismes régionaux de lutte au décrochage, parce qu'ils sont eux-mêmes victimes de coupes importantes.
Une vingtaine d'organismes régionaux de lutte au décrochage ont cessé leurs activités ou sont en mode survie. «Pour la grande région de Québec, le programme «La persévérance c'est capital», qui a investi 3,2 millions pour la persévérance depuis cinq ans, est aboli. Même chose pour Réussite Laval qui avait vu le jour au printemps 2010 et pour Action réussite en Abitibi qui a dû mettre la clé dans la porte il y a quelques semaines après avoir investi quatre millions et joint plus de 20 000 élèves», a énuméré le porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation. Selon le député de Lac-Saint-Jean, 100 millions $ ont été investis dans la lutte au décrochage depuis cinq ans.
Les sommes versées aux organismes voués à l'aide éducative avaient généré une mobilisation contre le décrochage scolaire dans les régions, a précisé M. Cloutier. «Si tu coupes ton soutien qui est parallèle au réseau éducatif, c'est certain que ça va avoir un impact majeur sur les taux de diplomation de nos jeunes. C'est moins de jeunes qui auront une formation de qualité.» Ce retrait de l'État s'ajoute à l'intention de couper 2000 enseignants spécialisés, des orthopédagogues et des psychoéducateurs, a précisé le député de Lac-Saint-Jean.
La Coalition avenir Québec est elle aussi montée au créneau. «Le très populaire programme Allo prof! est une ligne d'appel et un site internet financé par R2. J'ai eu comme information que le programme prendra fin le 30 septembre. Il y a des programmes de prévention, de stimulation à la lecture, pour favoriser la compétence, je m'inquiète. Le gouvernement a décidé de couper pour faire des économies de bout de chandelle pour des mesures très précises qui font la différence. Il y a des petits Olivier, des petits Maxime qui vont décrocher à cause de ça», craint le député Jean-François Roberge.
Le ministre de l'Éducation François Blais réagira en milieu d'après-midi.
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