Depuis 2012, 263 personnes sont mortes dans des attentats islamistes en France

5554aaa6b4b46673b3516d2edc45fc8b

Petite histoire du djihad récent contre la France

INFOGRAPHIES - Des tueries commises par Mohammed Merah en 2012 à l’attaque de la préfecture de police de Paris la semaine dernière, 18 attaques islamistes mortelles ont eu lieu dans l’Hexagone. Il faut ajouter à ce bilan des centaines de blessés.



C’est une liste longue et macabre. Depuis qu’en avril 2012, Mohammed Merah a semé la mort à Toulouse et à Montauban, 263 personnes ont été tuées lors de 18 attaques islamistes.


» LIRE AUSSI -


Impossible, bien sûr, de ne pas se souvenir des attaques les plus meurtrières (Charlie Hebdo, le «13 novembre» ou Nice) ou des plus marquantes (l’égorgement du père Hamel ou l’assassinat de deux policiers à Magnanville). Mais difficile de se souvenir spontanément du nombre, du lieu, de la récurrence ou de la gravité des attaques.




En voici une liste non exhaustive, dans la mesure où elle ne retient que ceux dont l’issue a été mortelle. Sur les 263 victimes, 217 ont été tuées lors des deux plus sanglants attentats - celui du 13 novembre 2015 à Paris et celui du 14 juillet 2016 à Nice.


● Du 11 au 19 mars 2012: les trois attaques de Mohammed Merah (7 morts)


En mars 2012, moins de trois mois avant l’élection présidentielle, un djihadiste, Mohammed Merah, sème la mort dans le Sud-Ouest. Le 11 mars, il tue un militaire français à Toulouse, puis deux autres à Montauban le 13 mars. Le 19 mars, il commet une tuerie à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse, où quatre personnes trouvent la mort, dont trois enfants. Le 22 mars, Mohammed Merah est abattu par le RAID.


 

● 7 janvier 2015: attentat contre Charlie Hebdo (12 morts)


Le 7 janvier 2015, entrant dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo , deux djihadistes, les frères Kouachi, assassinent onze personnes (dont huit collaborateurs du journal) et en blessent onze autres. Dans leur fuite, ils tuent un policier déjà blessé. Ils sont finalement éliminés par le GIGN dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). L’attentat est revendiqué par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA).


Charlie Hebdo : que reste-t-il de l?esprit Charlie ? - Regarder sur Figaro Live


● 8 janvier 2015: assassinat d’une policière à Montrouge (1 mort)


Un jour plus tard, Amedy Coulibaly, proche des frères Kouachi, mais qui a lui prêté allégeance à l’État islamique, tue par balle une policière et blesse une autre personne à Montrouge.


● 9 janvier 2015: prise d’otages Hyper Cacher (4 morts)


Le lendemain, Amedy Coulibaly prend en otage les clients et le personnel d’une supérette cacher à la porte de Vincennes et tue quatre personnes. Il est abattu lors d’un assaut du RAID et de la BRI. Ces trois attaques en quelques jours étaient coordonnées.


 

● 19 avril 2015: l’affaire Sid Ahmed Ghlam (1 mort)


Étudiant algérien en France, Sid Ahmed Ghlam préparait des attentats, notamment contre une église de Villejuif. Dans le cadre de la préparation de ces attaques, il vole la voiture d’Aurélie Châtelain, mère de famille de 32 ans, qu’il tue d’une balle en plein cœur. Il est arrêté le même jour.


● 26 juin 2015: l’attaque de Saint-Quentin-Fallavier (1 mort)


À Saint-Quentin-Fallavier (Isère), le 26 juin 2015, Yassin Salhi commet un attentat sur le site d’une usine de production de gaz industriels et médicaux classée «Seveso» et appartenant à la société américaine Air Products. Deux employés sont blessés lors de l’explosion. Avant l’attaque proprement dite, le djihadiste a égorgé son employeur, Hervé Cornara. C’est la première décapitation dans le cadre d’un attentat sur le sol français.


● 13 novembre 2015: sept attaques meurtrières à Paris et à Saint-Denis (131 morts)


Il s’agit de l’attentat - en réalité une série de plusieurs attaques - le plus meurtrier commis en France depuis la Seconde guerre mondiale. Le 13 novembre 2015, des fusillades et des attaques-suicides islamistes font 131 morts et 413 blessés aux abords du Stade de France, au Bataclan et sur plusieurs terrasses de bars des 10e et 11e arrondissements. Elles sont revendiquées par l’État islamique. Parmi les neuf terroristes, le seul survivant est Salah Abdeslam, capturé par la police belge dans la commune bruxelloise de Molenbeek le 18 mars 2016.


● 13 juin 2016: le double meurtre de Magnanville (2 morts)


Un commandant de police, Jean-Baptiste Salvaing, et sa compagne Jessica Schneider, fonctionnaire du ministère de l’intérieur, Jessica Schneider, sont assassinés devant leur domicile à Magnanville par Larossi Abballa. L’attentat est revendiqué par l’organisation État islamique.


● 14 juillet 2016: l’attentat de Nice (86 morts)


Nouvelle attaque meurtrière, cette fois-ci le jour de la fête nationale. Au volant d’un camion, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, tunisien, fonce dans la foule réunie sur la Promenade des Anglais pour un feu d’artifice. 86 personnes sont tuées, 458 blessées. L’État islamique revendique l’attaque.


● 26 juillet 2016: le père Hamel égorgé à Saint-Etienne-du-Rouvray (1 mort)


Lors d’une messe, le 26 juillet 2016, deux djihadistes mènent une prise d’otages dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. Le père Jacques Hamel, qui célébrait la messe, est égorgé, un fidèle blessé. L’État islamique revendique l’attaque.


 

● 20 avril 2017: fusillade sur les Champs-Élysées (1 mort)


Armé d’une Kalachnikov, Karim Cheurfi tire sur un véhicule de police, tuant son conducteur, Xavier Jugelé, blessant deux autres agents, ainsi qu’une passante. L’État islamique a revendiqué l’attaque.


● 1er octobre 2017: deux jeunes femmes égorgées gare Saint-Charles (2 morts)


Nouveau cas d’égorgement après ceux d’Hervé Cornara et du père Hamel. Criant «Allah Akbar», Ahmed Hanachi, un Tunisien en situation irrégulière, égorge deux jeunes femmes de 20 et 21 ans gare Saint-Charles à Marseille avant d’être abattu par des militaires de l’opération Sentinelle. L’attaque est revendiquée par l’État islamique.


● 23 mars 2018: attaques et prise d’otages de Trèbes et Carcassonne (4 morts)


À Carcassonne, le 23 mars 2018, le Franco-Marocain Radouane Lakdim vole une voiture, tuant l’un des occupants et blessant le conducteur. Il tire ensuite à six reprises sur des CRS terminant leur footing, l’un d’eux est grièvement blessé. Il se rend ensuite à Trèbes et entre dans le Super U, où il tue à bout portant le chef boucher, puis un client. Radouane Lakdim prend en otage une hôtesse de caisse. Alors que les gendarmes sont arrivés sur place, le plus haut gradé, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, s’échange contre celle-ci. L’officier de gendarmerie est grièvement blessé avant l’intervention du GIGN. Il meurt des suites de ses blessures et reçoit un hommage national aux Invalides. L’attaque est revendiquée par l’État islamique.


 

● 12 mai 2018: attaque à l’arme blanche à Paris (1 mort)


Vers 21 heures, au cri de «Allah Akbar» et armé d’un couteau, le Franco-Russe Khamzat Azimov, originaire de Tchétchénie, tue un passant et en blesse quatre autres, rue Monsigny dans le 2e arrondissement, avant d’être abattu par un policier. L’État islamique revendique l’attaque.


● 11 décembre 2018: attaque du marché de Noël de Strasbourg (5 morts)


Le 11 décembre 2018, armé d’un revolver et d’un couteau, un Franco-Algérien de 29 ans, Chérif Chekatt, pénètre dans le marché de Noël de Strasbourg, où il tue cinq personnes et en blesse onze autres. Il est abattu par les forces de l’ordre après une traque de 48 heures. L’attaque est revendiquée par l’État islamique.


● 3 octobre 2019: attaque de la préfecture de police de Paris (4 morts)


Le 3 octobre 2019, armé d’un couteau, un informaticien travaillant au sein des renseignements de la préfecture de police de Paris tue quatre de ses collègues, avant d’être abattu. Sa radicalisation islamiste n’a pas été détectée préalablement par les services de police.




De nombreuses attaques non mortelles


De nombreuses autres attaques terroristes ont été commises ces dernières années, mais n’ont pas été mortelles. Onze fois depuis 2012, des militaires ou des policiers ont été attaqués par des individus radicalisés. Lors de ces onze attentats, aucun de ces représentants des forces de l’ordre ou des forces armées n’a été tué, mais plusieurs ont été blessés, à l’image de l’attaque à la voiture bélier du 9 août 2017 au cours de laquelle six militaires ont été touchés. D’autres attentats ont été déjoués, mais auraient pu avoir des conséquences funestes comme l’attaque du train Thalys le 21 août 2015: il y a eu «seulement» trois blessés grâce à l’intervention de plus passagers, dont deux militaires américains, qui parviennent à maîtriser le djihadiste marocain Ayoub El Khazzani, armé d’une Kalachnikov et membre de la cellule terroriste qui a organisé les attentats du 13 novembre en France. Plus récemment, le 24 mai 2019, un djihadiste algérien, Mohamed Hichem Medjoub, qui a prêté allégeance à l’État islamique, fait exploser une bombe rue Victor-Hugo à Lyon, blessant 14 personnes.