Entre ombre et espérance

Tribune libre

Texte envoyé au Devoir en un 30 juillet 2006, au matin d'une Nuit blanche et sans rêve..et au lendemain d'un Rv manqué de notre histoire humaine
Dans son intégralité je dépose ce texte sur Vigile.net en cette fin d'année 2010 et comme souhaits d'un meilleur temps pour tous les peuples et notre humanité
Titre : Une Ombre sur notre Modernité et Humanité
Le 26 juillet 2006 demeurera-t-il une autre date marquée par un rv sombre de notre histoire humaine, en manque possible de sagesse et marquée encore une fois par une guerre dans laquelle on tue sans condamnation suffisante de Toute Raison Pratique mise au service de cette guerre ?
Un cessez-le-feu durable, aura-t-on signifié le 26 juillet à la Conférence de Rome concernant la crise actuelle au Proche-Orient et non pas l'Impératif d'un cessez-le-feu immédiat
Il aurait été dès plus souhaitable de signifier cet impératif d'un cessez-le-feu immédiat par nos Dirigeants réunis là-bas et ce, non seulement pour les communautés directement touchées mais pour l'ensemble de la grande communauté humaine et pour chacune des consciences individuelles la constituant
Avec cette absence signifiée sur la nécessité immédiate d'un cessez-le-feu à cette Conférence de Rome, nous avons assisté en quelque sorte à une légitimation silencieuse d'un non cessez-le-feu issue d'une assemblée de dirigeants. Pourquoi cette absence et que nous laisse cette absence signifiée, tout en sachant on ne peut plus clairement que des êtres humains trouvent la Mort et que d'autres continueront de l'y trouver.. morts provoquées délibérément par l'action de d'autres êtres humains
Certains propos de M. Jean Renaud contenus dans son texte paru samedi dernier le 29 juillet ("Israël est un rempart.. le soldat israélien, au péril de sa vie, préserve nos libertés") ne peuvent faire sens, ces derniers contenant une profonde contradiction : comment une Action posée dans la mesure d'un Geste fatal privant un être humain de sa plus fondamentale liberté en celle de pouvoir vivre peut-elle devenir la représentance d'une action contenant le sens d'une préservation de nos libertés ? Sens non fondable ainsi
L'Histoire finit toujours par questionner ce qu'elle a reçu en héritage : quelle réponse donnera notre histoire moderne à la situation actuelle et de quel principe moral notre modernité pourra-t-elle se justifier ?
A mon avis le recrudescence de cette guerre au Proche-Orient et l'absence de surcroît de parti clair pour l'Impératif d'un cessez-le-feu immédiat par nos dirigeants réunis à cette Conférence de Rome jettent de nouveau une Ombre sur notre modernité et humanité. Ces dernières apparaissent de plus en plus en perte de sens profond sur des valeurs de bases pourtant fondamentales et peut-être non suffisamment maintenues dans une fonction transcendante réelle, commune, universelle et humaniste sur laquelle pourrait s'appuyer a minima un idéal moral commun issu de notre modernité ainsi que des histoires anciennes des peuples et dont notre Raison pourrait mieux tenir compte dans les situations difficiles. Des valeurs de base telles que respect fondamental de la Vie, protection de toute vie, justice, respect des peuples s'avèrent-elles des représentations jugées trop inatteignables dans notre humanité et qu'abandonnent consciemment ou inconsciemment certains des nôtres au nom d'une Raison pratique ou d'une "Raison instrumentale", telle que bien définie par Charles Taylor, et utilisée à outrance ?
Dans notre modernité du vingt et unième siècle, ne pouvons-nous qu'être imprégnées du Vent pessimiste qui sembla envahir plusieurs philosophes des derniers siècles.. perdant un peu de leur foi dans les différentes constructions philosophiques et sociales et ayant pensé possible l'émergence d'une quelconque "réalité supérieure", garante d'une humanité, d'une harmonie des peuples dans leur singularité ainsi que d'une liberté possible faite de sagesse ?
Je ne puis qu'être dans un désaccord avec les propos de M.Julien Tourreille dont le texte publié samedi dernier nous incite à penser qu'une "option réaliste" au conflit du Proche-Orient serait "(...) d'instaurer les conditions d'une guerre froide... en rééquilibrant la distribution régionnale des capacités militaires.. favorisant une stabilité durable sur laquelle pourra se bâtir une paix véritable."
A mon sens, on ne peut certainement pas parler de la construction d'une paix durable dans ces circonstances.. De telles réflexions comme croyance du seul fondement possible de l'organisation et fonctionnement paisible de notre monde signifieraient une rupture et peut-être une des faillites du genre humain. Car elles porteraient en elles selon moi un signifié sur le genre humain ne pouvant atteindre un degré de maturité fonctionnelle ne pouvant régler ses rapports avec autrui qu'en se maintenant en situation possible de guerre avec son prochain. Est-ce ce que nous souhaitons pour notre humanité ? Je dis Non et avec l'espérance de toujours pouvoir le dire, au-delà de mon simple destin
Et malgré le destin et sa destinée parfois, j'ose croire au genre humain pour une résolution pacifique de ses conflits transposées dans un réel qui ne nous est pas indépendant, contrairement selon ce que j'en pense à ce qu'a affirmé M.Jean Renaud..
Il s'avère plus qu'essentiel que notre humanité moderne poursuivre sa construction en signifiant encore plus universellement et fortement une valeur aussi fondamentale que celle du respect de la Vie et celle du respect des Peuples et en signifiant de la même façon qu'une destruction volontaire d'Autrui ne peut se justifier par un droit de se défendre. Sinon, quel legs pour nos enfants ?
J'ai tenu à m'exprimer aujourd'hui en ce 30 juillet 2006, car la recrudescence récente des combats meurtriers au proche-orient et ce qui représenta un échec à la Conférence de Rome du 26 juillet dernier m'ont profondément désolée, inquiètée et ne pouvaient pas ne pas me concerner comme être humain faisant partie d'une humanité. Comme Être humain.. nous faisons tous partie du récit d'une Humanité et le battement d'une aile de Papillon peut ne pas être anodin
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Sérénité pour 2011, dans nos luttes affirmatives nécessaires comme dans nos espérances.. mais sans oublier nos valeurs fraternelles, "humain trop humain" sommes-nous parfois
Suzanne Caron




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