Texte d'Alexandra Lapierre" L'obéissance, c'est la mort !
En commençant par ces mots son premier livre, qu'elle intitule.. Pour la Vie,
Alexandra David-Néel a déjà tout dit. Avec cet aphorisme, elle conteste les idées reçues, lie l'aventure à l'écriture, éclaire la genèse de son propre cheminement et raconte d'un trait toute l'histoire des Grandes Aventurières.
Leur curiosité du monde et la quête de leur propre vérité passent par ce courage-là : celui de désobéir.
Qu'est-ce que l'Aventure au féminin ?
Si parler d'aventure, c'est parler d'hommes et de femmes mus par la passion des confins, le mot Aventurière, lui, n'évoque ni le départ, ni l'éloignement, ni le voyage. Plutôt l'ambition, l'intrigue et l'amour vénal. Même au XX siècle, quand l'aventure prend le sens que lui donne Malraux - aller plus loin - , les aventurières ne sont pas "celles qui s'avancent dans l'inconnu". Il faut leur adjoindre un qualificatif pour qu'elles se distinguent de la cohorte des espionnes et des courtisanes : les Grandes Aventurières.
Mais peine perdue, Malraux plaisante : "Les hommes ont leurs voyages, les femmes ont des amants !"
Aux hommes donc, la conquête des terres, aux femmes la conquête des hommes : comment pourrait-il en être autrement ?
Depuis la nuit des temps, jusqu'au XX siècle dans les pays latins du sud de l'Europe, les femmes appartiennent stricto sensu aux mâles de leur famille. Elles appartiennent légalement à leur père quand elles sont vierges, à leur époux quand elles sont mariées, à leurs fils quand elles sont veuves.
Considérée comme une mineure à vie, une jeune fille, une femme ne peut signer un contrat, accroître ou vendre un bien, voyager, subsister, sans l'assentiment des hommes. Contester cette loi signifierait prendre tous les risques et, notamment, le risque de perdre l'essentiel : sa place dans l'univers, son époux, ses enfants, sa vie familiale, sociale ou professionnelle.
"Mais de quelle vie me parlez-vous ?" s'insurge l'exploratrice Freya Stark, la femme qui découvrit en solitaire la vallée des Assassins au coeur de l'Iran en 1930. "Il ne peut y avoir de vie, de vraie vie, quand les choses en lesquelles nous croyons sont différentes de celles que nous faisons ".
En quoi croyait Freya Stark ?
Qu'est-ce donc pour elle que cette vraie vie, la seule qui vaille la peine d'être vécue ?
"Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre", répond dans un écho douloureux l'écrivain voyageur Annemarie Schwarzenbach, "ni de réussir pour persévérer".
"J'aime cette vie sauvage", achève Odette du Puigaudeau, traversant pieds nus le désert de Mauritanie, cette "vie où je ne me sens ni homme ni femme, mais un être humain qui se tient debout sur ses jambes".
Quels liens unissent ces trois pionnières du XX siècle à toutes les défricheuses de voies nouvelles ?
La curiosité, sans aucun doute. Le sentiment de ne pas appartenir à la société qui les entoure ? Certainement ! Une soif de liberté inextinguible. Et la peur. Oui, l'immence crainte de ne jamais pouvoir se réaliser. Elles partagent le même besoin de se distinguer, le même orgueil incommensurable, la même solitude..
(...).
À travers l'espace et le temps, qu'ont-elles de commun, toutes ces femmes aux personnalités si différentes ? Sinon ce talent-là : savoir reconnaître leur instinct et soutenir leur désir. Ne laisser personne - aucun être, aucune idée, aucune peur- les détourner de l'essentiel et conduire leur âme à la famine. OSER.
Mais pour conquérir cette liberté de coeur et d'esprit qui va les mener au bout du monde, pour construire leur invraisemblable autonomie, toutes, - mêmes les plus conventionnelles, même les plus sages et les plus dévotes - , toutes ont d'abord dû dire NON.
L'apprentissage ne s'est pas fait sans mal (...).
Comment affronter et soutenir la solitude, comment l'imposer.. (...)
Rendre compte de ce qu'on a vu.
Porter témoignage de ce rêve insensé qui pousse l'humanité à défier la maladie et la mort, à découvrir des continents inconnus, à planter des drapeaux sur d'inaccessibles Cimes...
Ce qui différencie les Grandes Aventurières des centaines de voyageuses et de milliers de touristes, c'est la transmission de leur expérience par l'écriture
"Tout de même et avant le reste", aurait semble-t-il affirmé Ella Maillart qui a longuement fréquenté les sommets, " le meilleur moyen de se débarrasser d'un désir obsédant, c'est de le réaliser !"
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Pauline ..
Lorsque le samedi soir.. nous sommes entre amis (es) dégustant une ou quelques bouteilles de bon vin, nous pensons souvent à vous.. reconnaissant votre courage et votre ténacité
Mais notre espérance s'avère que vous serez et saurez être une de ces Grandes Aventurières, une de celles osant le mot qui compte : Indépendance
Entre deux pulsations, il faut savoir entendre afin de répondre avec ce qui compte et nous voudrions bien pouvoir compter sur vous
S Caron
Éloge au féminin de ces Grandes Aventurières
Texte dédié à Mme Pauline Marois : Entre deux pulsations, savoir entendre
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
28 mars 2012Plus jeune, on me disait que s'il y avait plus de femmes au gouvernement, on aurait plus d'humanité et de compassion dans l'administration du gouvernement.
Malheureusement, les femmes au gouvernement se sont avérées pas mieux que les hommes, tout aussi dures, surtout par rapport aux classes socio-économiques défavorisées.
En définitive, le gouvernement, ce n'est pas une affaire d'hommes ou de femmes mais de caste.
Ainsi, les hommes et les femmes qui appartiennent à la même caste servent les mêmes intérêts de caste, c'est à dire les leurs.
Stéphane Sauvé Répondre
28 mars 2012Merci pour votre article et merci de l'avoir publié ici sur Vigile.
Eloge en effet, aux femmes courageuses et inspirées de ce dernier siècle. Le Québec est une terre fertile pour ces femmes et une terre promise pour celles qui enfin, auront le courage de faire autrement que les hommes qui l'ont précédé.
Quant à Madame Marois, elle a oeuvré dans un monde d'hommes et s'est adaptée à ce monde d'hommes. Elle n'a jusqu'à date rien révolutionné dans ce monde d'hommes à part notre système de garderie. Que ce soit comme Ministre de l'éducation, de la santé, des finances ou même comme cheffe du parti de l'opposition, nous avons été témoin davantage du pouvoir investi d'une femme qui imite le comportement d'un homme au pouvoir (avec tout le système de valeur qui s'y rattache). Son problème, et il est de taille, c'est que ses amis sont des hommes pour qui le développement du Québec se mesure strictement par la grosseur de leur cigare et leur compte de banque, et non, je ne crois pas exagérer. Regardez l'état de nos mers, forêts, lacs, etc. Ce sont les fruits âcres de cette avidité. Elle ne fait que poursuivre l'agenda de ces hommes au pouvoir. Rien de plus.
Tout indique qu'il n'y aura pas de révolution lumineuse sous Marois mais que du maquillage pour donner l'impression d'un changement. Cela écrit, je souhaite Madame Caron que votre souhait (et le mien) se réalise, et que Madame Marois nous surprenne agréablement. Peut-être, comme le propose certain, que Madame Marois a un As dans sa manche et que finalement elle cache bien son jeu. Souhaitons le, pcq il est minuit moins une et la gang à Desmarais, Bouchard, Charest, et cie. sont en vitesse grand V pour vider la caisse.
Pour que Marois soit cette aventurière, elle devra être indépendante de l'establishment qui l'a mené là où elle se trouve.
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Monsieur Cloutier, à toutes naiveté que vous pourriez percevoir, je vous invite à répondre par la bouche de votre plume. Votre livre foisonne d'exemples témoignant du manque de courage de Mme. Marois. Fournissez ces exemples, c'est la meilleure facon d'éclairer notre naiveté.
Archives de Vigile Répondre
28 mars 2012Ah mais j'ai pas écrit que nous reconnaissions toutes ces qualités chez Pauline Marois, mais que nous aimerions qu'elle soit une de ces Grandes Aventurières.. si elle le voulait et en osant introduire ainsi que soutenir ce mot :
Indépendance
Nous nous disions qu'alors là elle prendrait peut-être le pas des Grandes Aventurières, une lecture de ces femmes ayant osé et marqué l'Histoire
SC
Archives de Vigile Répondre
27 mars 2012Vous êtes bien naïve, chère Madame de voir toutes ces qualités chez Pauline.
Pauline n'a rien d'une nomade créatrice. Elle est une sédentaire mur à mur, assez conservatrice et habituée au pouvoir de l'argent. Quant à l'indépendance, connais pas.
Je pense que votre partisannerie vous aveugle.
Pierre Cloutief