Étau ethnocidaire de l’état canadian

Le gouvernement de l’affirmation minoritaire à l’œuvre au Québec

Tribune libre

L’affirmation minoritaire est un outil politique privilégié par le nouvel ordre mondial que l’anglosphère conservatrice met de l’avant comme modèle de développement économique optimal, malgré ce qui se passe sur le terrain avec la crise mondiale actuelle. Au Québec, l’affirmation minoritaire est conçue pour réduire la culture et la langue québécoise au rang de folklore. L’affirmation minoritaire s’articule également par des intérêts financiers autant domestiques qu’étrangers. Pour ce qui a trait à l’affirmation minoritaire au plan culturel, le Québec se voit imposer une immigration massive et fait l’objet d’un bombardement médiatique de l’anglosphère, principalement de l’industrie d’acculturation des États-Unis et de celle l’autre pays, le Canada. Le multiculturalisme prévu par la charte et la constitution d’une autre nation est un autre volet d’affirmation minoritaire. Quant à elle, l’affirmation minoritaire financière puise ses profits faramineux du cadre fiscal inexistant d’Ottawa et le provincialisme de notre ébauche d’État qui impose à la majorité le développement anarchique de nos ressources qui sont rarement transformées ici et sur lesquelles on perçoit des redevances dérisoires. Chez beaucoup des exploitants de nos ressources minières, on n’en perçoit pas du tout. On peut dire la même chose de l’industrie forestière.
Un article à la une du journal Le Devoir du vendredi le 20 mai portait le titre «Travailler plus pour gagner moins», avec le sous-titre «En 30 ans, la moitié des familles québécoises a travaillé 13 semaines de plus par année et ont vu leur salaire reculer de 10%». Ces chiffres proviennent d’une étude de l’Institut de recherche et d’information socio-économique (IRIS) et du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).
On se souvient que Lucien Bouchard avait déclaré que les Québécoises et les Québécois ne travaillent pas assez. Cet hiver, Hélène Desmarais a révélé qu’elle était d’accord avec M. Bouchard sur ce point. J’aimerais pouvoir les rencontrer – de même que d’autres lucides suiveux - et les interpeller publiquement sur cette étude qui démontre que les familles québécoises appartenant à la moitié la plus pauvre au Québec ont travaillé en moyenne 12,8 semaines de plus par année entre 2003 et 2006 qu’elles le faisaient entre 1976 et 1979. Leurs salaires et autres revenus de marché ont néanmoins reculé de 10,1% durant la même période en dollar constant, en dépit d’une croissance économique de 71%. Les familles appartenant à l’autre moitié du spectre des revenus ont vu, durant la même période, leur temps de travail augmenter de 15,5% pour une hausse de revenus de 6,4%. Si des raisons méthodologiques empêchaient les auteurs de cette étude d’effectuer des comparaisons pour les 10% des familles québécoises les plus pauvres, ils pouvaient toutefois établir que les 10% des plus riches ont, quant à elles, eu le loisir de réduire un peu leur temps de travail de 5,7% tout en augmentant leurs revenus de 24%.
Dans un ordre d’idées semblables, voilà à peu près deux semaines, c’était le samedi 8 mai, j’allais chercher mon fils à une partie de soccer et j’écoutais Joël Le Bigot qui s’entretenait avec Jacques Languirand sur le contenu de son émission en ondes plus tard en soirée. Il abordait, entre autres, le sujet des paradis fiscaux.
J’ai écouté une partie de son émission par internet quelques jours plus tard. Il avait présenté un livre intitulé «Offshore» d’Alain Denault qui traite de paradis fiscaux et de souveraineté criminelle, aux éditions Écho société. Je vous cite Languirand qui cite Deneault. «C’est oublié que, ce que l’on nomme offshore rassemble des pôles de décisions occultes avec de vrais assises politiques. Un centre de pouvoir où se concentre la moitié du stock mondial d’argent et où les aires de légalité et d’illégalité se confondent.» Ensuite, M. Languirand relate qu’il a lu un article où on expliquait qu’un pourcent de la population mondiale possède la moitié de tout l’argent qui circule sur la planète. Selon Deneault, «ces immenses fuites financières ont des impacts désastreux sur nos états démocratiques, les dépossédant de leurs ressources financières et de leur souveraineté politique. C’est toute la question de la souveraineté qui se trouve opposée à la toute puissance de ce 1% qui dépasse celle des états.»
Avant de conclure le sujet, M. Languirand en a profité pour souligner une déclaration d’Yves Michaud qui a expliqué «qu’Offshore éclaire brillamment le grand débat de société sur une fiscalité pour les riches, molle et laxiste. Une autre pour les moins nantis, implacable et rigoureuse.»
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Dernièrement, l’affirmation minoritaire d’expression bancaire s’est exprimée très clairement par la bouche du très flatulent ministre du financement des gaz à effets de serre, Jim Flaherty, qui ne veut pas de taxes sur les banques.
Pour sa part, le gouvernement d’affirmation minoritaire de Crapet Charest, avec son ministre du sous-développement économique, Raymond Bachand, poursuivait sa promotion de la tarification tous azimuts en refusant d’enquêter sur le sabotage de la CDPQ pendant que Crapet nous disait qu’il était prêt à renoncer à sa prime de 75 000$ fournie par le PLQ. Crapet ne fait pas partie de ce fameux 1% qui possède la moitié de la masse monétaire mondiale, mais il connait leurs trucs. Déclaré, pas déclaré, c’est quoi l’problème?
Crapet a toujours été prêt à donner le feu vert à des projets d’inspiration minoritaire$ comme le Suroît, Rabaska ou la rénovation de la centrale nucléaire Gentilly-2. Ce sont là des exemples de projets d’affirmation minoritaire financière. Ces projets ont été contestés par les populations de Bécancour, de Beauharnois et de Beaumont. La contestation a eu raison du projet Suroît. À ce moment-ci, je ne sais pas si on peut en dire autant de Rabaska avec les intérêts gaziers ancrés dans le gouvernement actuel par ses collecteurs de fonds d’égoût.
Toutefois, depuis 1973, la qualité de vie et le tissu social de la population de Bécancour court un grand danger de contamination radioactive, étant colonisé par la centrale Gentilly-2 de type CANDU, une technologie peu fiable.
Rien qu’au Canada que des rapaces pourraient proposer l’énergie nucléaire au Québec qui regorge d’énergie hydroélectrique et de d’autres sources plus sécuritaires, comme l’éolienne, qu’on a abandonné à des intérêts minoritaires. Un rapace lunetté, réceptif à la colonisation CANDU, s’était fait élire à Québec en 1970 pour permettre la construction des ces tchernobyls potentiels: Gentilly-1 et Gentilly-2. Un autre rapace se fait élire en 2003 et tout à coup, c’est décidé qu’au lieu de fermer Gentilly-2, Crapet et le très gazant PDG d’Hydro-Québec décident de rénover cette centrale désuète au coût de 2 milliards canadian.
En date du 21 avril, Radio-Cadenas rapportait qu’«Aucun incident ne se serait déroulé à la centrale nucléaire Gentilly-2 à Bécancour au cours de la dernière année (2009), si l'on se fie au registre public d'Urgence-Environnement. Or, des documents obtenus par Radio-Canada en vertu de la Loi d'accès à l'information signalent que 35 incidents ont eu lieu à la centrale en 2009.»
De la vapeur contenant de l'hydrazine s'est échappée dans l'air. Il s’est produit un déversement de 2000 litres d'eau contenant de l'hydroxyde de potassium, un produit chimique corrosif. Aussi, il y aurait eu une fuite d’eau lourde.
Beaucoup trop de choses sont tenues secrètes du côté de cette centrale nucléaire gérée par H-Q.
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Quant à moi, on ne donnera jamais assez la parole à André Drouin. Son discours en est un d’affirmation majoritaire.
À Québec jeudi dernier, M. Drouin s’est présenté en commission parlementaire pour dénoncer le projet de loi 94 sur les accommodements religieux qui va à l’encontre du principe même de la laïcité de l’État puisqu’il reconnait la légitimité des demandes d’accommodements raisonnables, qui sont des demandes religieuses. M. Drouin a demandé un effort de réflexion aux membres de la commission: «Faites la connexion, quelqu’un! Vous parlez de faire des accommodements religieux.»
Il en a profité pour affirmer que Québec doit impérativement fermer le robinet de l’immigration le temps d’y voir plus clair et surtout d’éviter de condamner au chômage et à la frustration de plus en plus d’arrivants. M. Drouin souligne aussi que le Québec n’a pas du tout la capacité d’intégrer 50 000 arrivants par année et que Québec n’a aucun contrôle sur son immigration. «Alors que des usines comme Kruger ferment un peu partout, nous faisons entrer de plus en plus d’immigrants.»
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Au début du mois de mai, Renaud Lachance, le vérificateur général du Québec, ainsi que Sébastien Arcand, sociologue, observaient que le Québec évalue mal sa capacité d’intégrer les immigrants. Seulement 9% des immigrants acceptés comme travailleurs qualifiés des 65% que le Québec sélectionne répondent aux exigences des domaines de formation liés au marché du travail.
Lors de l’émission radiophonique Ouvert le samedi, M. Lachance et M. Arcand ont évoqué le manque d’arrimage au marché du travail, la surqualification et les délais qui peuvent atteindre jusqu’à quatre ans pour le traitement des dossiers. Les gens sont acceptés selon des critères nébuleux d’adaptabilité au marché du travail.
Une auditrice, Mme Horner de St-Sauveur, qui a travaillé trente ans pour le ministère de l’immigration, s’est exprimée ainsi: «Ça fait longtemps que je voulais avertir les médias que le ministère de l’immigration, son seul objectif, justement, c’est de faire ses objectifs. Chaque année, la ministre promet au fédéral, qu’elle donnera tant de certificats de sélection du Québec. Donc, tous les éléments sont là, les pressions sont mises là-dessus, la formation des conseillers est mise là-dessus. Pour que l’on accepte le plus possible d’immigrants et ma foi, bien, on laisse tomber des critères importants de la grille de sélection et cette grille là change souvent, elle a changé en 2006 et elle a changé dernièrement en 2008. Je pense que le vérificateur général n’aura pas été mis au courant de la dernière grille de sélection qui permet à peu près tout le monde de rentrer. Parce que les critères sont devenus tellement faciles que la majorité des gens peuvent être acceptés.»
Bravo Madame Horner de St-Sauveur !
Daniel Sénéchal
Montréal


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2010

    J'ai entendu et la dame et l'émission. C'est très juste ce qu'elle dit . On remplit les cotas, cotas démesurés pour les besoins réels de l'économie québécoise. Ca fait des années que je dis ca!
    Bravo à André Drouin pour sa sortie. Maintenant ce qui presse c'est de mettre sur pied un mouvement critique de nos politiques d'immigration pour occuper la chaise vide. CA URGE.