Si j’étais Jean-François Lisée, je retournerais à l’Assemblée nationale avec un panier de fruits ou une bouteille de vin à l’intention de Philippe Couillard.
Par son attaque exagérée jusqu’à l’insignifiance, depuis Reykjavik, le premier ministre fait un beau cadeau au nouveau chef du Parti québécois. Il met la table pour le ralliement de son caucus. Rien ne génère davantage la solidarité que les assauts extérieurs.
Il a en plus offert l’occasion à tous les chroniqueurs d’admettre que Jean-François Lisée n’est pas le Bonhomme Sept Heures que certains aimeraient voir en lui, en plus de rappeler que l’amalgame à l’extrême droite n’est pas à manier à la légère.
Pénibles déplacements
L’intervention malheureuse du premier ministre prend encore toute la place dans la couverture de sa visite en Islande. À chaque mission, sa bourde.
On a vu à quel point les déplacements à l’étranger de Philippe Couillard lui sont pénibles. Après que ce dernier se soit montré impoli devant un puissant responsable chinois, la forte impression que lui a laissée Al Gore l’a plongé dans une controverse qui n’en finit plus sur le pétrole d’Anticosti.
Cette fois-ci, à tout le moins, le chef du gouvernement de la seule nation francophone d’Amérique du Nord a au moins condescendu à s’exprimer en français, ce que les médias ont souligné. On se rappelle le mot d’un conseiller de Stephen Harper: si Justin Trudeau se présente avec ses pantalons au débat, il aura déjà dépassé les attentes.
S’insulter à l’étranger
Les relations internationales poursuivent des objectifs diplomatiques, mais elles visent également la politique intérieure. On veut montrer à nos concitoyens comment on paraît bien à l’étranger.
À Reykjavik, Couillard a sacrifié cette intention pour lancer une attaque contre Lisée qu’il aurait bien pu prononcer lors de l’inauguration d’une fosse à purin. Ça fait une autre mission manquée.
Souhaitons que cette sortie n’ait pas retenu l’attention, en Islande. Peut-on s’imaginer un chef d’État étranger qui profiterait de sa visite au Québec pour traiter un adversaire de fasciste?
Mais non, on n’y arrive pas. Tout simplement parce que les gens qui savent vivre ne font pas ça.
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